mercredi 30 novembre 2011

Projet de loi C-10 : le C-4 social

Je me permets de féliciter le ministre Jean-Marc Fournier pour avoir tenu tête à son homologue d’Ottawa concernant le projet de loi C-10. Ce geste démontre à quel point les Québécois croient davantage en la réhabilitation, un choix que nous avons toujours défendu.

Au fil du temps, nous avons prouvé que cette méthode diminue les coûts sociaux de la criminalité. Elle permet à des individus ayant commis des crimes de réintégrer la société de manière constructive, en contribuant à son essor social et économique. Elle intègre plutôt que d’imprimer aux contrevenants une marque indélébile de mépris et d’ostracisation.

Je crois que la majorité des jeunes suivant un programme de réhabilitation se portent mieux. Il existe évidemment des exceptions : à cela, j’adhère à la pensée d’Éric Bergeron dans son article « Essentielle, la répression » publiée dans LaPresse.ca le 30 novembre 2011: « Pour certains délinquants, la répression est la forme la plus utile de réhabilitation. Ce sont des jeunes qui, dès le jeune âge, sont fortement criminalisés, présentent des éléments de personnalité psychopathiques et toutes les recherches montrent clairement que les interventions sont inefficaces sur eux. »

Cependant, je me poserais d’abord la question : « Comment pouvons-nous discerner ces jeunes ». Il me semblerait injuste de les considérer a priori passibles de répression, ce qui irait a contrario du principe d’innocence de notre système légal. Il va sans dire que j’appuierais uniquement cette démarche si ces programmes « répressifs » sont couplés à des moyens de réhabilitation probants et ajustés à la personne.

Certains tenants du projet de loi C-10 estiment que les statistiques qui font état de la baisse de la criminalité, de manière généralisée, ne sont pas un argument valable pour démontrer l’efficacité des programmes de réhabilitation. Cependant, les données montrent également que le Québec est l’une des provinces canadiennes où il se produit le moins d’incident par 100 000 habitants, si l’on se fie à une recherche de Statistique Canada sur le taux de criminalité par sentences pour chaque territoire et provinces de 2006. Notre approche de réhabilitation pourrait-elle être en cause? Si l’on s’aventure dans le domaine de la recherche, l’ensemble des travaux de Paul E. Gendreau (de l’Université du Nouveau-Brunswick) portant sur la réhabilitation semble démontrer l’efficacité de cette approche.


Alors, j’invite mes détracteurs à me soumettre des preuves que le projet de loi C-10 améliorera la société canadienne et qu’il n’est pas qu’un tissu de valeurs et d’opinions conservatrices sans fondement scientifique qui coûtera très cher à notre société. Certains me penseront idéaliste, car je crois à la capacité de l’être humain de s’ajuster à son environnement, à la réhabilitation des éléments perturbateurs, au pardon, à la sincérité : ce sont mes valeurs. Je pense que ces valeurs font également appel à l’intelligence d’une société qui ne souhaite pas investir dans des programmes répressifs qui n’apportent en définitive, que de la misère humaine.

mercredi 16 novembre 2011

Maintenant que j’ai le temps

Je commence à peine à revenir sur terre de tout ce qui m’est arrivé cet été en Europe : par moment, j’en rêve encore la nuit et ce parfum d’aventure semble vouloir m’emmener avec lui capter les effluves d’une société différente. J’ai commencé par vivre beaucoup d’amertume au contact de ma société : je trouvais que les Québécois ne savaient pas conduire, qu’ils n’avaient aucune idée comment débattre, qu’ils manquaient éhontément de couilles et que tout le monde se conformait sans trop se poser de questions. Qui plus est, il ne faut jamais toucher ou parler de notre vache sacrée : le Statu quo. Les étudiants manifestent encore pour le gel des frais de scolarité : je comprends mal pourquoi ces personnes n’appuieraient pas un dégel proportionnel, un dégel avec augmentation des bourses (pour diminuer l’écart des classes moins bien nanties, selon des économistes, le gel favorise les classes moyennes et aisées) ou carrément l’option de Québec Solidaire, la gratuité. La logique la plus élémentaire est de voir que le gel contribue à la diminution des services offerts aux étudiants (à cause de l’inflation) et nuit par conséquent, à ces mêmes étudiants. Pourquoi s’obstiner à se battre pour avoir quelque chose qui ne fait pas ses preuves? Pourquoi avons-nous encore des commissions scolaires? Pourquoi Hydro fait-il des barrages alors que les gens n’en veulent pas, mais continuent à augmenter leur demande en énergie?

L’Europe (et la France surtout) n’est pas exempte de contradictions sociales épouvantables et bien pires que les nôtres, qui semblent bénignes quand on les compare. La dégradation du pouvoir d’achat, on la vit ici, mais ce n’est absolument rien à côté de ce qui se passe depuis l’arrivée de l’Euro en France. Nos dirigeants ne tiennent pas des propos racistes sans avoir des conséquences. En général, les personnes que l’on croise sur la rue sont aimables, pas trop stressées et elles nous aident quand une situation particulière nous arrive (par exemple, échapper ses documents ou simplement tomber de son vélo). Nous n’avons pas la crainte des noirs et des Magrébins comme l’ont les Français. Qui plus est, les immigrants que nous avons se sentent beaucoup plus Québécois (ou Canadiens) que les immigrants en France se sentent Français (c’est une insulte pour plusieurs d’entre eux). On est quand même capable de se trouver un travail au Québec, ce n’est pas si difficile que ça et généralement, il correspond à ce que nous attendons d’un travail. Nos patrons et nos dirigeants, nous les tutoyons souvent, ils nous parlent et ils mangent parfois à la même cafétéria que nous. Liberté, égalité, fraternité ? Je pense qu’on le vit plus en Nouvelle-France!

Cela dit, après un certain temps d’adaptation, il me semble me retrouver parmi mes semblables, avec leurs histoires, leurs aspirations, le tout sans chichis. Je finis par mieux comprendre ce peuple avec qui je me suis toujours défini par opposition. Heureux qui comme Ulysse, a fait un long voyage!

samedi 1 octobre 2011

En trait bref

Je me suis levé à 4h30 ce matin, pour aller travailler. J'habite et travaille à Montréal. J'espère ne plus jamais avoir à faire ça de ma vie. J'ai horreur de me lever tôt. Je ne me rappelle pas avec beaucoup de précision la dernière fois où je me suis réveillé à 4h30 le matin (en fait si, mais ça n'impliquait pas de sortir du lit).

Le travail, c'est la santé... on dit que l'avenir appartient à ceux qui se lève tôt, moi je dis qu'il appartient à ceux qui se couchent tard et pour qui les matins devraient permettre de compenser pour le peu de sommeil qu'ils ont accumulé durant la nuit. Entre temps, j'irai travailler!

mercredi 21 septembre 2011

Les brèves

La fin de mon périple

Mon avant-dernière journée à Frankfurt, j’ai fait le tour de la ville avec un audioguide, en prenant toutefois soin de goûté quelques spécialités locales, dont la fameuse saucisse de Frankfurt et un fameux fromage, le Handkasse. J’ai appris beaucoup sur cette ville qui a été presque entièrement rasée durant la Deuxième Guerre mondiale (97% en fait). J’ai également rencontré une esthéticienne japonaise à qui j’ai fait conversation pendant un bon moment. Nous avons dégusté ensemble la saucisse de Frankfurt et je me demandais pourquoi ne prenait-elle pas de bière pour la digérer. La réponse : elle avait bu beaucoup, car elle avait fait de l’insomnie!

Je crois que hormis quelques faits, la fin de mon voyage n’a rien d’un séjour particulièrement intéressant à raconter : retour en Alsace, question d’aller voir Gérard et Marie Josée pour aller chercher mes choses et leur raconter mon périple en Allemagne. J’ai eu cette étrange impression, en arrivant proche de la frontière, de respirer un peu mieux. Il y avait un groupe de musiciens américains qui jouaient de la guitare pendant que nous attendions le train et je suis allé chanter avec eux, question de tromper l’ennui d’être un peu trop seul avec moi-même. Dans mes réflexions, ces gens de passage, ces sourires de compassion et une douleur lancinante à la poitrine, l’angoisse du retour.

À mon retour en Alsace, j’étais heureux de revoir mes hôtes qui m’avaient reçu à bras ouverts, sans méfiance, avec leur cœur et de connaître leur fils Daniel, dont il m’avait tant parlé. Nous sommes allés observer les vendanges, que Gérard m’expliquait comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle du monde! J’enviais ces mines heureuses après une laborieuse journée de travail et cette atmosphère de franche camaraderie qui s’en dégageait.

Il me semble que la soirée s’est déroulée à toute vitesse : je me suis couché relativement tôt, ayant toutefois pris soin de transférer mes photos sur leur ordinateur, de leur parler de mon périple sans oublier de mentionner ma belle bavaroise! Gérard me taquinait en parlant de mariage et moi je souriais pour étouffer mes soupirs. Décidément, les Européennes me manqueront!

Le lendemain, très tard il est vrai, j’ai pris le train en direction de Paris, pour aller rejoindre Nabil, à qui j’ai demandé l’hospitalité quelques heures auparavant! En prenant congé de l’Alsace, la terre de l’hospitalité, de la générosité et de l’amitié, j’ai à nouveau voulu pleurer, comme si le monde, tel que je le connaissais, allait s’effondrer en me rapprochant de l’heure fatidique du départ. Heureusement pour moi, Nabil ne l’entendait pas ainsi et dès mon arrivée, nous avons festoyé nos retrouvailles au Bœuf Couronné, restaurant parisien servant les meilleures pièces de viande en ville, où nous avons fait notre repas d’une côte de bœuf de 1,2kg, arrosée d’un bon vin et d’un somptueux dessert!

J’ai profité de mes derniers jours à Paris pour aller explorer la ville des lumières à pied, m’arrêtant seulement pour manger ou pour visiter des musées! J’ai également croisé Céline, que j’avais rencontrée en voilier au Québec, qui a bien voulu me faire l’honneur de me faire découvrir un chouette restaurant du 1er. En gros, je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de choses dignes d’intérêt à raconter : tout le monde connait le Louvre, la tour Eiffel et le centre des archives n’intéressent probablement que moi. Les gens n’auront peut-être pas rencontré rencontrés Cyril et Jim, mais je ne sais pas à quel point le fait de diner avec un inconnu dans un parc et de parler d’économie mondiale et de grimper dans la tour Eiffel à pied avec un type de 75 ans trop motivé font vraiment avancer mon récit! Précisons toutefois que ces excursions et ces rencontres ont été forts agréables!

Toujours est-il que je suis parvenu à la fin de mon voyage, en célébrant avec la meilleure bouteille que j’ai pu trouvée (amusante anecdote : à la SAQ, on demande conseil aux préposés sur place, en France, on demande conseil aux consommateurs, dans mon cas un très gentil couple de Parisiens, originaire de Normandie et amoureux du Québec) en compagnie de mon hôte et de sa professeure de massage, qui aura bien voulu nous faire l’honneur de se joindre à nous pour finir ce repas en beauté.

Le lendemain, je partais en RER vers Charles-de-Gaule, courant dans cet immense labyrinthe, heureux d’être allé marcher seul hier pour faire du ménage dans mes idées, mais avec une certaine part d’amertume de ne pas avoir embrassé de Française de mon voyage. J’avais également le regret de ne pas être sorti en boite, où d’avoir pu voir Eva, une chouette étudiante Parisienne que j’ai rencontrée à Lyon, ou Mariette, une Bretonne croisée à Marseille, qui devait être à Paris pendant mon séjour. Puis, comme dans toutes circonstances, on finit par en rire! Qu’à cela ne tienne, la vie continue : je peux sortir en boite chez moi, les filles pourront venir me voir à Montréal et pour le reste on verra ! J’aurai adoré mon voyage, plus qu’il serait possible de le dire, car les gens qui l’ont composé m’ont apporté beaucoup de bien. Je suis retourné au Québec avec un grand sourire, content de retrouver ma famille et mes amis qui m’avaient manqué.

Depuis, j’ai emménagé dans mon nouvel appartement à Montréal et sous peu, je passerai une entrevue pour aller travailler en déficience intellectuelle. J’ai bien hâte de vous en dire plus. L’avenir me réserve encore beaucoup de choses et j’ai hâte de vous en faire part.

jeudi 1 septembre 2011

Réflexion avant départ

Voilà maintenant deux mois et demi que je ne suis plus la politique canadienne et québécoise. Je n'ai pas été voir une seule fois les nouvelles de mon pays, j'ai juste écouté les informations locales. Depuis ce temps, je porte les mêmes vêtements et les mêmes chaussures et je n'ai pris qu'une seule fois un bain en Europe.

Voilà tout aussi longtemps que j'ai acheté une bouteille de vin qui vallait plus de 10€, presqu'aussi longtemps que je me suis habillé avec un jeans ou autre chose qu'un chandail à manche courte.

Depuis ce temps, il n'y a rien d'exceptionnel à manger du canard, du veau ou de l'agneau, on en trouve partout à bons prix. De plus, il n'y a rien de particulier à vider une bouteille de vin par soir et il est parfaitement normal de boire plus d'un litre de bière par repas. Marcher moins d'une heure signifie qu'il s'agit d'une courte distance: je trouve que c'est long quand je dois marcher plus de 6h par jour. Il y a longtemps qu j'attends l'occasion de dormir dans mon lit, ce qui me semblera un palais royal pour mon pauvre petit dos.

Il n'y a rien de spécial au fait de se coucher à 22h le soir, à se lever à 6h et à faire des siestes l'après-midi, quand le temps le permet.

lundi 29 août 2011

Il était une fois la fin d'un voyage

J'ai visité LE musée que je voulais voir à Berlin : Der DDR Museum. J'y ai passé beaucoup de temps à observer le tout, à tout écouter, toucher, sentir, regarder et lire. La République Démocratique Allemande était bien pire que je ne me l'imaginais et je ne savais pas que les citoyens "protestaient" en allant nus à la plage. J'ai vu les atrocités commises par les soldats et je pense que ce système ne pouvaient pas perdurer éternellement.

J'ai également mangé une spécialité de la RDA (et ce ne sont pas les pâtes avec du sucre): un jagerschnitzel, qui n'a d'ailleurs rien à voir avec celui qu'on connait: il s'agit en fait d'une saucisse dans la panure. Ce n'était pas très bon, ce qui prouve qu'il s'agissait bien d'une reproduction fidèle de la nourriture mangée là-bas.

Avoir m'être promené dans la ville, je suis rentré et j'ai rencontré un type qui allait lui aussi à Munich le lendemain, il m'a convaincu d'y aller avec lui en avion, parce que ce n'était pas beaucoup plus cher que de prendre le train, mais que ça me faisait gagner une journée.

Nous sommes aboutis à l'auberge de jeunesse de Munich, puis nous sommes allés nous promener dans la vieille ville, puis dans le parc des anglais, où tout le monde faisait la spécialité bavaroise: être gemütlich, soit quelque chose de plaisant et joyeux, dans ce cas, se baigner ou simplement se faire bronzer, en buvant de la bière bien évidemment. Steven prend des photos de manière compulsive, plus de 150 aujourd'hui et jusqu'à 250 par moment... et moi qui me croyait un photographe compulsif!

Je ressens la fatigue accumulée quand je rentre à l'auberge et je parle avec un anglais qui fait une excursion dans la région. Là, je veux revoir ma bavaroise de Strasbourg et puis ça m'angoisse un peu de ne pas pouvoir lui parler en direct. Je n'arrive qu'à trouver le sommeil parce que je prends le temps de relaxer et de respirer. Je me sens de plus en plus confus: rentrer, retourner à ma vie, changer, penser, retourner travailler. Ma famille et mes amis me manquent et c'est la première fois que je craque et verse quelques larmes, seul, ne sachant pas trop où j'en suis.

Le lendemain, pour faire changement, je me réveille mêlé et Steven, mon collègue avec qui j'ai voyagé, m'attendait à l'entrée, mais on s'est manqué parce que je devais aller chercher ma lessive. Je ne vois pas ma bavaroise ce soir, car elle doit voir une amie qui partira pour 6 mois. Je me sens horriblement seul quand je marche dans les rues de Munich, jusqu'au moment où je fais le tour de la ville en anglais, ce qui me réconcilie un peu avec cette Allemagne où il m'est si dur de communiquer, de parler et de comprendre les autres. C'était intéressant de voir le lien étroit entre les communautés religieuses et la bière, qui était considérée comme du pain liquide et nutritif.

Finalement, le soir, je vais prendre une grande marche dans les parcs de Munich pour me remettre les idées en place et ça me fait le plus grand bien de respirer un peu plus librement, hors de cette foule étouffante, de la chaleur difficile à supporter, pour être vraiment seul avec moi-même.

Le lendemain, c'est la visite du Neuschwanstein, Steven a loué une voiture et je le rejoinds. Je dois la voir, ma bavaroise, et nous irons visiter le château ensemble. Après plusieurs péripéties, on y arrive à ce fameux château, mais il pleut, il fait 8 degrés et c'est forcément fort sombre. Steven a un problème avec son appareil-photo, alors il veut attendre avant de faire le tour. Je la vois et on passe quelques heures à attendre sous la pluie, moi tentant le plus possible de communiquer en allemand, mais elle de me répondre en français. Je pensais à mon ami Andrew avec qui j'ai pris la mauvaise habitude de lui répondre en anglais quand il me parle en français. Finalement, le français l'emporte, mais on fait la visite en allemand, ce qui me donnera l'occasion de pratiquer un peu plus.

Le château est bien beau de l'extérieur, mais une fois à l'intérieur, tellement content de ne plus subir les aléas de la température capricieuse (et tellement froide que j'en claquais des dents...), la guide nous explique le château et non l'histoire du roi fou, Ludwig II, dont l'introduction m'avait été faite par ma guide de Munich et par ma collègue ci-présente. La visite guidée (et je suis surpris d'en comprendre au moins 50%) est très courte et elle est beaucoup plus technique qu'historique. Je reste un peu sur ma faim après ce tour un peu court. Nous nous rendons explorer le paysage buccolique qui entoure ce magnifique château, en arpentant les hauteurs, profitant du soleil qui se pointe finalement le bout du nez. C'est vraiment un petit instant de bonheur, qui, comme les rayons de soleil, m'enlace au gré des fantaisies du temps, qui s'amuse malheureusement à passer beaucoup trop vite.

Je dois prendre congé d'elle, mais nous aurons un dernier souper ensemble, avec Steven, qui s'avèrera fort sympathique. J'avais l'impression de dire adieu et ma gorge s'est serré à nouveau lorsque vint le temps de se quitter et de partir avec Steven pour Frankfurt. Encouragé par un dernier instant de tendresse avant de prendre la route, je garde pour moi ma tristesse et je pars dans de nouvelles aventures.

Mon nouvel ami me tape royalement sur les nerfs quand nous prenons la route ensemble, d'abord parce que mes décisions s'avèrent parfois impossibles à suivre en tant que copilote (routes bloquées) et nous arrivons à Frankfurt vers 12h30, alors que les rues sont bloquées et que l'auberge de jeunesse est pleine. Nous devons nous rabattre sur un hôtel qui s'avère extrêmement dispendieux, mais nous n'avons pas le choix.

Pour ma part, le lendemain, j'avais envie d'être seul et je suis allé voir le jardin des plantes de Frankfurt, en plus de me promener à pied dans la ville. Crevé, vidé et paumé, je n'ai fait d'autres choses que d'écrire. Pour ma dernière journée, je prends ça relax et j'irai peut-être voir un musée, mais pas beaucoup plus. Je vais bien, mais je sais que je dois rentrer.

Au plaisir de vous donnez les dernières nouvelles de mon périple d'ici peu.

mardi 23 août 2011

suite

J'en étais à la cérémonie des nouveaux à l'école primaire. Après avoir défilé dans le village avec une fanfare, nous avons assisté à la cérémonie d'ouverture: ne comprennant pas grand chose, j'ai trouvé que c'était plutôt long. De plus, Aby et Aaron, leur cousine Hannah et moi-même avions les yeux qui fermaient tout seul. Enfin, de retour à la maison, après ce qui semblera une marche interminable, on finira par retourner dormir un peu, question de pouvoir apprécier la fête... mais le repos des braves connaitra rapidement sa fin: on doit donner un coup de main pour que tout soit parfait pour ce soir.

Maintenant, il y a toute la famille qui débarque, encore une fois, il y a quelque chose de plus grand que nature: la famille est gigantesque et je dois admettre que je me perds rapidemment dans les noms. Le buffet est gargantuesque, on aurait facilement pu accueillir 100 personnes affamées et encore, il en resterait. Par contre, il est vrai que les allemands ont une bonne fourchette et c'était vraiment délicieux.Je parlerai avec une personne qui a vécu en République dḿocratique allemande et qui voudra bien me partager son expérience. C'est les larmes aux yeux qu'elle me parle de la manifestation à Leipzig et de la sensation d'être libre! C'était émouvant! Pour le reste, étant limité par mon allemande plutôt de base, j'ai joué au ping-pong et je me sus amusé à jouer de la musique avec d'autres guitaristes. J'ai fini par me coucher tôt, épuisé.

Le lendemain, on était sensé partir à Berlin, mais on n'a pas pu, alors c'était une journé bien relaxante. Le lendemain, après avoir salué mes hôtes, j'ai eu l'expérience de l'Autobahn, les routes sans limite de vitesse d'Allemagne. Arrivé à Berlin, j'ai passé la journée à me perdre dans la ville et à me promener à Alexanderplatz.

C'est aujourd'hui que j'qi fait ma tourné des musés: le musée de la terreur qui parlait du régime Nazi, le musée de la Stasi, qui relatait un peu de la sombre histoire de la police secrète est-allemande, puis finalement check-point Charlie, qui se visite mieux qu'il se décrit. J'ai les blues aujourd'hui, je trouve difficile d'être dans un pays où je ne parle pas bien la langue.

lundi 22 août 2011

De Strasbourg à Berlin

Ayant quitté les Schinderhammer, non sans un pincement au coeur, j'ai continué mon périple en rejoignant Strasbourg. À première vue, il était difficile de déterminer quoi que ce soit de la ville, mon auberge étant située à proximité du Rhin, j'ai regardé le plan et j'ai localisé, à l'aide d'une allemande, que je devais traverser un pont. Une fois de l'autre côté, ce fut avec grande surprise que je me suis retrouvé en Allemagne, à Kehl plus précisément. En fait, il y a deux auberges de jeunesse situées face-à-face de chaque côté du Rhin. Je suis donc retourné en France pour poser mes bagages, ce qui me donnera l'occasion de relaxer un peu, les voyages en train ayant tendance à me peser sur le système (même si ces derniers ne durent que 20 minutes).

Finalement, j'irai souper en allemagne où les portions et les prix sont bien meilleurs qu'en France. Le lendemain, je profiterai de ma journée pour découvrir la somptueuse cathédrale de la ville et faire un petit tour de train touristique, question de repérer les atouts de la ville. J'ai également profité de l'occasion pour m'offrir un passe de Strasbourg, me permettant de visiter plusieurs attraits sans pour autant débourser une fortune. J'ai donc fait un tour de bâteau, à la recommendation de mes hôtes, puis je suis resté pris quelques temps, car il y avait une opération policière en cours. Enfin, par la suite, je suis sagement rentré à l'hôtel, question de picoler avec les copains et l'équipe de l'auberge, car je manquais de social.

Ma dernière journée à Strasbourg, je la passe à regarder l'horloge astronomique, à monter au haut de la cathédrale et à visiter, à fond, le musée historique de la ville. J'adore les audio-guides pour cela. De retour à l'auberge, j'ai retourné à mes vieilles habitudes et je suis allé en terre germanophone pour souper, puis, après avoir bu assez pour rentrer en France, j'ai fait la connaissance d'une charmante jeune demoiselle allemande et pour faire une histoire courte, nous avons passé une agréable soirée au bord du Rhin.

Le lendemain, je partais pour Silberhausen, retrouvé Aaron, Abyden, Arwen, Mirijame et Rudolf qui m'accueillent à bras ouverts. Les préparatifs vont bon train pour l'arrivée d'Arwen à l'école primaire, une grande fête, propre à la région de Thürrigen, les attends au village, de même qu'à la maison, où l'on attend pas moins de 50 invités. Avec cette manie de tout planifier, la mère m'informe que le déjeuner est à 8:00 demain. Aaron, mon contact, m'invite à la fête du village voisin, on boit et on écoute de la musique rock très tard.

Le réveil et pénible et les préparatifs ne s'arrêtent pas pour autant: la maison est nickel, vous devriez voir le domaine: il y a une petite ferme, un lac artificiel où l'on se baigne et une gigantesque maison. Enfin, au village, il y a fête: musique, parade et distribution de zuckertöte. J'arrête ici, car mon temps s'épuise. La suite la prochaine fois.

lundi 15 août 2011

Turckheim, Ritzenthal, la route des vins et Freiburg

Je remarque avec effroi que je suis loin derrière mon objectif de vous raconter l'ensemble de mon périple.

Vous vous souvenez peut-être de la famille de Turckheim qui m'a accueilli à bras ouverts: hey bien ils ont poussés la chose jusqu'à m'offrir l'hospitalité. Comme si ce n'était pas assez, j'ai par la suite été dans le chalet du Ritzenthal, au pied des Vosges, près de clos de vaches, perdu dans la nature.

Gérard souhaitait mordicus à ce qu'on joue de la musique, ce qui c'est bien sûr déroulé dans une ambiance bon enfant, mais les erreurs de tempo de ma part ont agacé son oreille exercée. Nous avons donc joué jusqu'à ce que mes doigts crient grâce, puis il s'en est allé, me laissant le soin de la maison de la permanence, où j'ai tranquillement pris le temps de mettre à jour mes souvenirs de voyage et de pratiquer un peu les chansons que nous jouerions le lendemain (dont la fameuse Bastringue).

Le lendemain matin, nous avons continuer notre pratique jusqu'au moment où la famille s'est présentée: l'estomac de Gérard ne pouvant souffrir d'attendre trop longtemps avant d'être rassasié, les grillades ont débutées avant l'arrivée de tous les invités! Nous avons joué de la musique et entendu avec grand plaisir que Thomas, jeune guitariste en herbe, nous joue une amusante composition concernant son chien et sa détestable habitude de mordre tout ce qui bouge. Gérard a profité de l'occasion pour servir moult verres de vin et nous avons festoyé ainsi jusqu'au souper, où je suis rentré à Turckheim, question d'y dormir avant d'attaquer la route des vins le lendemain.

Originalement, j'étais parti pour un périple de 2 jours qui devait m'amener vers Strasbourg, mais finalement, j'ai attaqué Riqhwihr et Ribeauvillé dans la même journée et je devais donc aller me reposer afin de reprendre des forces. Dans mon premier arrêt, j'ai visité la tour de garde et la tour des voleurs, cette dernière étant la plus intéressante, car il s'agissait des moyens de torture médiévaux et il y avait également une exposition concernant la prise de l'Alsace durant la 2e guerre mondiale. Arrivé à Ribeauvillé, j'ai dû me trouver un hôtel et j'ai payé le fort prix d'ailleurs. Le lendemain, je visitais les châteaux de Saint Ulrich et de Grisberg, n'ayant pas eu le temps de voir le troisième. Je suis redescendu (toujours en vélo) pour rejoindre Sélesta et y loger chez l'habitant ainsi que pour y déguster un excellent Rösti. Le lendemain je visitais le Château du Haut-Koenigsbourg, entièrement restauré par Guillaume II. Ce château était d'une majesté incroyable et je crois que tous les amateurs de grandeur nature et de jeux de rôles aimeraient le contempler au moins une fois de l'intérieur.

Par la suite, l'envie me pris d'aller voir du côté allemand si la bière était meilleur marché ou si les femmes étaient plus jolies: je me suis donc dirigé vers Susbach, pour rejoindre enfin Brisach et puis me décider à aller à Freibourg voir s'il restait de la place à l'auberge de jeunesse.

Vidé par un trajet pourtant pas si long en distance, j'étais bien heureux d'apprendre que la chance m'avait suivi là-bas et que l'auberge de jeunesse, de toute beauté, disposait d'un lit pour moi. J'y ai rencontré des espagnols avide de parler français, alors nous avons conversé dans un joyeux mélange de français, d'anglais, d'espagnol et d'allemand autour d'une bonne bière, tout juste après avoir dégusté une fameuse currywurst mit Pommes.

Le lendemain, j'ai continué mon excursion en m'offrant un tour de la vieille ville en allemand avec un collègue mexicain. Inutile de vous préciser que mes rudiments d'allemand n'ont pas été suffisants pour tout comprendre et qu'à la fin, j'avais particulièrement mal à la tête, sans toutefois avoir pris une cuite. Nous sommes allés, sans le savoir, dans un excellent restaurant qui n'était pas trop cher, les rechtnungs étant beaucoup moins douloureuses qu'en France. Nous avons lié conversation avec la table d'à côté, ce qui commence à devenir assez fréquent depuis le début du voyage (c'était la même chose au Rösti Hüus de Sélestat).

J'ai dû quitté mon nouvel ami pour aller trouver un cybercafé, ce qu'avec trois heures de marche et des dizaines de passants interpelés (en allemand), je n'ai pas réussi à trouver. Déçu et transi de sueurs, je suis retourné à l'auberge et je me suis couché relativement tôt.

Le lendemain, je faisais la tournée des musées: anecdote intéressante, il y a tellement de vélos là-bas que j'ai eu du mal à me trouver une place pour stationner mon moyen de locomotion. J'ai donc visité le musée des Augustins, qui était fort intéressant et qui avait également tous les éléments de la très belle cathédrale de Fribourg, visitée hier, qui n'étaient pas dans le bon style (conflit entre le roman et le baroque). Outre cela, je suis également allé voir le musée de la ville de Fribourg, les fortifications ayant été édifiées au 12e siècle et après avoir reçu une dose considérables de renseignements en allemand, mon hôte, par gentillesse, a eu la bonté de bien vouloir m'en traduire une partie. Nous nous sommes d'ailleurs pris à discuter dans un mélange plutôt amusant de français et d'Allemand. J'ai donc visité ce musée d'histoire en prenant bien mon temps pour déchiffrer les panneaux germanophones. Puis, je suis allé voir une exposition d'art moderne et je comprends difficilement pourquoi je vais voir ces trucs que je n'aime qu'à moitié et souvent, pas du tout.


Enfin, il était temps pour moi de retourner mon vélo à Turckheim et ce n'est pas sans regret que je quittais la belle Freiburg enfin de poursuivre mon périple. J'ai d'ailleurs pas mal pédalé durant cette journée et malheureusement, j'ai, avant de partir en vélo, anéanti mon écran de caméra et mes piles étaient mortes dès mon arrivée en Allemagne, alors tant pis pour les photos. J'ai profité de mes derniers instants de ce côté du Rhin pour boire une dernière bière à 3€.

De retour à Turckheim, mes hôtes prévoyant m'attendaient une fois de plus à bras ouverts. J'ai dormi comme un loir, me réveillant le lendemain pour aller faire une excursion avec Marc, le fils du couple qui m'héberge. Nous avons donc fait une randonnée en montagne, en prenant bien soin de déguster des brimbelles, que les français appellent des myrtilles et que certains alsaciens, de connivence avec les québécois, appellent des bleuets! L'excursion était chouette et nous avons eu bien du plaisir à partager la route ensemble. Le soir, il y avait un festival de musique sur la route des vins à Turckheim et nous avons été voir se produire un groupe alsacien nommé Bal'us'trad en compagnie du maire de la ville, qui m'a d'ailleurs offert une coupe de vin (c'était sans compter celles offertes par Gérard auparavant). Qu'à cela ne tienne, je lui est proposé un stickala (petit morceau) de flammeküche aux bleuets et ému par mon alsacien hors-pair, il a accepté. Le groupe me rappelait les "hippies" de la commune de Frayssinous, mais ce groupe itinérant me semblait toutefois moins anarchique.

Le lendemain, mes hôtes m'ont proposé une excursion en montagne pour admirer le petit-ballon des Vosges et la plaine de Münster. Auparavant, je suis allé en compagnie de Gérard déguster les vins de la cave de Turckheim, ce qui a fort bien débuté la journée. Là-bas, j'ai goûté au fameux fromage de Münster, mais mon palais ne semble pas apprécier le goût fort peu subtil de ce fromage et je lui préfère les pâtes dures. Le temps menaçant ne nous a pas empêcher de passer la journée à l'extérieur, sans pour autant boire la grande tasse.

De retour à Turckheim, nous avons encore une fois eu l'occasion de goûter les délices culinaires de Marie Josée et les grillades de Gérard avec Marc et Hedwidge, tout en buvant du vin et la bouteille de résistance, un limoncello de Menton.

L'avenir prometteur guidera mes pas à Strasbourg et puis en Allemagne, mais je n'ose pas dire avec certitude que ce sera là mon itinéraire absolu. Une chose est sûre: j'appréhende le retour au Québec, car j'espère garder la même faculté d'émerveillement pour la vie et continuer à m'ouvrir aux gens que je rencontre, mais je me doute bien que le rythme de cette folle aventure sera cassé et que les contraintes, que j'ai laissé chez moi en plan, me rattraperont toutefois au moment venu.

vendredi 5 août 2011

Colmar

Quand je suis arrivé à Colmar, j'ai trouvé que la ville ne payait pas de mine, mais c'était la première journée:
1. Je me suis trompé de chemin
2. La température était dégueulasse
3. J'étais terriblement fatigué de mon périple à Lyon.

Je suis arrivé, transi de fatigue dans l'auberge de jeunesse qui avait des allures de camp de redressement. Après avoir soupé en ville d'une excellente flammeküche, je suis sagement rentré (la pluie aidant) et puis je suis parti à l'auberge, où les lits inconfortables m'ont empêché de dormir et je me suis donc mis en marche de tôt matin, pour aller à la buanderie.

Là-bas, après avoir reçu mon cours, j'ai parlé avec une vieille dame qui m'a invité chez elle à Turckheim, où je suis allé l'après-midi et où j'ai même soupé. Il s'agit d'un petit coin de paradis sur terre, proche des vignobles, où les jardins luxuriant de Gérard n'ont d'écho que par les vignes et les Vosges, cette magnifique chaîne de montagnes toute proche.

Ayant pris temporairement congé de mes hôtes, je suis retourné sur Colmar pour restituer mon vélo de location et aller sur le net et au Döner, question d'envoyer quelques courriels. Finalement, ayant décidé de souper sur place, j'ai été invité aux festivités de Mulhouse avec trois jolies jeunes dames, qui m'ont offert l'occasion d'aller m'extasier là-bas.

Le lendemain, paressant au lit et pestant contre le mauvais café de l'hôtel (je loge au centre-ville, car l'auberge est pleine), je me prends à rêver du coin de pays de Marie-Jo et Gérard qui m'avaient invité à séjourner chez eux. Enfin, je vais faire le petit train touristique et puis je découvre la ville à pied, lorsque l'averse se déclanche sans crier gare. Je rentre au marché public où j'achète un saucisson de cerf, juste après avoir fait une dégustation de champagne. Liant conversation avec les commerçants, je me retrouve à lier conversation avec l'un d'eux, puis, verre de vin à la main, on picole tout l'après-midi. Demain, je ferai une excursion dans les hauteurs et j'en profiterai au maximum.

mercredi 3 août 2011

Mulhouse

Je suis arrivé à Mulhouse de soir, un dimanche et l'on sait que tout est fermé en France le dimanche. Fort heureusement pour moi, après une tentative infructueuse pour trouver un plan de la ville, il existait une succursale de l'office du tourisme ouverte pour m'aider à m'orienter dans l'inconnu.

C'est amusant, car chemin faisant dans le train, une jeune fille m'a demandé si son copain pouvait changer de place avec moi, alors j'ai accepté et je me suis trouvé à côté d'une maman et de son fils... austiste! Finalement, j'ai parlé de cela avec la mère, qui m'apprenait que les ressources étaient particulièrement limitées en France concernant cette maladie. J'ai transmis mon bagage très limité de connaissances à ce sujet, afin d'aiguiller une mère visiblement épuisée (et monoparentale).

Arrivé à l'auberge, je suis retourné sur mes pas pour aller m'acquitter de mon devoir gastronomique et donner à mon estomac satiété en mangeant l'une des choucroutes les plus décadentes qu'il m'a été donné de voir. Il est intéressant de voir que les alsaciens se préoccupent davantage de la qualité et de la quantité des charcuteries que de la choucroute elle-même.

Enfin, après une nuit de sommeil réparatrice (je pense que mon passage à Lyon et sa vie nocturne particulièrement intense m'a particulièrement brûlé), j'ai déjeuné cloitré et je suis parti à la recherche d'un cable pour mon appareil-photo, ce qui m'a fait perdre un certain temps dans les centres commerciaux de Mulhouse et à Willenheim, une bourgarde qui ressemble à une banlieue américaine.

Après ces péripéties, je n'ai pu résister à l'attrait du musée de l'automobile, qui recelait presque tous les joyaux du XIXe et du XXe siècle, autant les voitures à vapeur, à l'électricité (du XIXe) et finalement à l'essence. J'ai pris tout mon après-midi pour m'extasier devant les progrès et les développements de cette industrie et pour sourciller devant les révolutionnaires de cette industrie, en particulier Bugatti, qui a également donné ses lettres de noblesse à l'industrie ferrovière de la seconde moitié du XXe siècle. Particularité intéressante du musée, on y trouve une Traban, plusieurs de Dion-Bouton, une voiture électrique de 1942 qui aura roulée pendant 47 ans à Paris et qu'on appellelait l'oeuf, à cause de sa forme particulière (voir http://www.linternaute.com/musee/diaporama/1/7273/cite-de-l-automobile---collection-schlumpf/5/34112/l-oeuf---arzens-biplace/).

Fatigué par cette visite en profondeur, je me suis rendu à l'auberge pour manger peu importe ce qu'il y aurait là, car j'avais une fin de loup. J'y rencontrerai un groupe de personnes qui faisait un échange franco-allemand et j'ai entendu des chansons en dialecte autrichien, tout en chantant moi-même en anglais lorsque l'occasion se présenta.

Finalement, le lendemain, un restaurant nommée Zum Saüwadala, qui m'a charmé par son décors typiquement alsacien et sa collection de cochons en porcellaine. J'y ai cependant dégusté une tête de veau (pour les estomacs fragiles, elle était découpée et je n'ai aucune idée de ce que je mangeais, mais c'était délicieux... et très copieux). Après ce festin de rois, j'ai été à la cité du train, un musée de 55 000m2 qui raconte l'histoire de l'industrie ferrovière, du début des locomotives au TGV, en passant par la nationalisation des chemins de fer et les investissements français pour diminuer les impacts de la crise du pétrole... si seulement on pouvait faire la même chose chez nous!

Je conclus donc Mulhouse en allant voir le temple St-Etienne, laissant sur place les trams, les trains, les bus et les fleurs qui caractérise cette ville de 100 000 habitants toutefois restée charmante, pour poursuivre mon périple à Colmar.

samedi 30 juillet 2011

Savine, Chamonix, Grenoble et Lyon

Le lendemain, à Savine, le programme n'est pas trop chargé: baignade au soleil avec les copains que j'ai rencontré hier, incluant un petit BBQ bien sympa, qui a fait le bonheur de nos estomacs. On est tout à fait relax et bien, c'est la farniente...

Le soir, je suis allé découvrir le col de montagne de la région, dont le nom m'échappe actuellement. La soirée sera consacrée à retrouver les bras de Morphée.

Le lendemain, je fais la rencontre de Marie-Jo, Farid et Lisa, une famille française fort sympathique qui m'invitera même à aller les rejoindre à Grenoble. Farid me donne des conseils pour prendre la route vers Chamonix et, miracle, je ne me perds même pas!

Chemin faisant, je monte le col du Galibier par une température épouvantable: il pleut à boire debout, les cyclistes ne sont pas très visibles, les routes sont super étroites et il y a des tonnes de camping-cars qui ne sont pas très soucieux d'annoncer leur arrivée, mais le pire, c'est la pluie et la chaussée glissante. Je m'arrête au sommet pour parler avec les cyclistes et prendre une pause bien méritée et un bon café: j'apprends qu'il se déroule présentement des qualifications, mais qu'elles sont présentement annulées en raison de la pluie, car plusieurs cyclistes ont été ramassés en ambulance, souffrant d'hypothermie. Je descends avec encore plus de retenue qu'auparavant pour finalement arriver sur la route de Chamonix et entrer à l'auberge.

Pendant mon séjour là-bas, où les photos évoqueront mieux ce que j'ai vécu que mes écrits, je me suis consacré à la randonnée pédestre sous la pluie, à tromper la mort, une activité qui devient récurrente dans ce voyage, à découvrir les environs (Sallanches, Vallorcine, Les Pélarins et je suis même allé à Martigny en Suisse voir une exposition sur Monet) et à rencontrer des gens, touristes pour la plupart. Je laisse donc le récit des montagnes pour me consacrer à mon retour en urbanité, lorsque je décide d'aller voir Annecy, une ville à la fois coquette et charmante où les gens sont super sympathiques et où les commerces fermés s'ouvrent pour accueillir les jeunes québécois en besoin...

Malheureusement, je n'aurai pas eu l'occasion de découvrir la ville de nuit, car il s'est mis à tomber des cordes et j'ai préféré pratiquer mon allemand avec la super réceptionniste suisse allemande et son acolyte anglaise parlant parfaitement la langue de Goethe. C'est Simon qui serait fier de moi.

Puis, je me suis rendu à Grenoble le lendemain pour aller rejoindre le tour de France, Farid, Marie-Jo et Lisa qui m'accueillaient à bras ouverts. J'ai passé avec eux des moments magiques et j'ai eu l'occasion d'intégrer une vraie famille française, leurs manières, leur nourriture et leurs habitudes. Si nous sommes d'abord allé voir un concert de jazz, j'ai également pu visiter la Bastille avec Farid, à pied SVP! Il m'a montré le Grenoble technologique, olympique et ancien, lui qui a travaillé sur le rond de glace, autrefois utilisé pour le patinage de vitesse. Le lendemain, j'emprunterai son vélo pour gravir le col de Vence, ce qui n'est pas sans me couper le souffle à plusieurs reprises et à me faire douter de mes capacités physiques... mais j'ai pensé à mon père, lorsqu'il était à bout de force en escaladant le Mont Washington et j'ai puisé dans mes ressources profondes pour combattre, pour lutter et triompher de tout obstacle... c'est tout de même beaucoup plus facile à faire que d'aborder une française!

Enfin, je quitterai, non sans un pincement au cœur, ma famille d'accueil et surtout Marie-Jo, qui aura substitué ma mère en me faisant à déjeuner et même en allant jusqu'à laver mon linge! Maman, je suis sur que tu ne m'en voudras pas trop d'avoir accepté (elle me dit que tu vas la gronder quand elle viendra au Canada), mais je tiens à dire que je leur ai cuisiné un plat de canard et une soupe carotte et jus d'orange hier et qu'ils ont beaucoup, beaucoup aimée!

Je vais rejoindre Christelle qui me fera découvrir son Lyon et cette ville, malgré une température moins que charmante, m'enchante et m'ensorcèle, je tombe sous son charme immédiatement. Christelle m'initie aux bouchons, ces petits restos traditionnels où on mange si bien, de tout: des museaux, du foie, des pattes, des tripes et autres abats. J'adore, c'est hyper bon et je suis calé, comme on dit aussi, je ne sais même pas si je traverserais un traboule sans rester coincé. Chose ironique, je mange gras, sucré, en grande quantité et je maigris... C'est le vin je suppose!

Je découvre les cathédrales, la basilique, le parc de la tête d'Or, d'autres charmantes allé, l'Odéon, la vieille ville, le quartier St-Jean et St-George. Du haut de notre hôtel, à proximité des ruines romaines qui datent de 46 av. JC, la vue est magnifique. D'ailleurs, le charme magnétique de cet endroit combiné à mon regard ensorcelant, mes manières et mon élégance me font même profiter du moment avec une charmante demoiselle qui aura bien voulu partager une partie de sa soirée avec moi.

Maintenant, j'en suis à partir du côté de l'Alsace, où je découvrirai d'autres paysages et, si j'en crois Marie-Jo, des gens forts sympathiques. Au plaisir de vous écrire de nouveau, l'histoire devrait s'écrire sous peu et incorporé l'Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique.

samedi 23 juillet 2011

Suite

Les routes de montagne sont particulièrement étroites et les voitures françaises sont plutôt vaches avec leur 60 chevaux... alors j'ai les six heures que j'ai conduit ne m'ont pas fait beaucoup avancer en terme de kilométrage.

Je me suis ramassé à Barcelonnette, complètement épuisé, pour appeler l'auberge de jeunesse pour leur dire qu'il m'était impossible d'y aller, étant trop loin. Ils m'ont suggéré l'auberge de Savines-le-Lac. Retournant en courant pour aller reprendre la route (et ma pizza aux magrets de canard, vive la France), une fille qui me trouve décidément trop pressé m'aborde pour me demander qu'est-ce qui me stresse autant). De fil en aiguille, nous lions conversation, elle me présente à son copain et à ses frères et je vais souper chez elle.

J'arrive à Savines beaucoup trop tard, l'aubergiste m'attends chez lui et je profite d'une bonne nuit de sommeil pour me refaire les idées. C'est à suivre...

vendredi 22 juillet 2011

De Chamonix à Annecy en passant par la Suisse

Après avoir quitté Nice, écoeuré de cette ville un peu tordue où les filles ne sont pas engageantes et où tout est axé sur l'argent, j'ai décidé, sur un coup de tête, de louer une voiture pour aller découvrir l'arrière-pays français. Je suis donc retourné sur Grasse pour aboutir à Castellane, puis pour franchir le col d'Allos, dans une route sinueuse qui est maintenant trop dangereuse pour le tour de France.

Je continue plus tard

jeudi 14 juillet 2011

Nice stuff and all

Je suis présentement à Nice, je ne peux pas dire que c'est une ville super agréable, ça me semble plus être du tape à l'œil... pourtant, tous les niçois que j'ai rencontré à l'extérieur de la ville étaient vachement sympas.

Pourtant, il s'agit d'une belle ville, moins bien que Cannes, mais néanmoins jolie. Ce sont les gens qui sont soit pressé, rudes, peu courtois ou carrément grossiers. La bouffe est définitivement inférieure à celle de la Provence, sans toutefois être exécrable.

J'ai visité, avec mon ami Maxime; la principauté de Monaco, ses trois musées (palais, exposition sur Napoléon et océanographie) et ses allées en marbre... génial. Puis, il y la plage, dans une réserve naturelle de poissons... intéressant.

Je suis également allé avec Maxime à Vingtimiglia, en Italie, question de changer d'air et d'acheter des trucs à peu de frais (dont de la vraie absinthe, ça tape 90°.

Le soir, nous sommes allés découvrir la superbe ville de Cannes, un peu bâti sur le modèle d'une ville du Sud: une montagne qui contenait un fort, le bord de la mer dans une crique sympa et une ville qui devient de plus en plus riche... sauf pour Marseille!

Aujourd'hui, c'est le 14 juillet, mais pour l'instant ça ne fête pas fort... dans le match de foot (soccer pour les amerloques) sur sable, la France a foutu une mornifle à l'Argentine, vaincue 3-10. Sinon, c'est la baignade et cet instant de nostalgie de la maison.

Au plaisir!

mercredi 13 juillet 2011

De La Palud à Nice, en passant par Castellane

J'ai dû laisser de côté ma Palud chérie pour me rendre à Nice, en passant entre autre par Castellane, un vieux village de l'ère romaine, carrefour de plusieurs routes importantes. Je m'y suis rendu en pouce (en stop) et j'ai été pris par un couple de belges qui m'ont invités à Liège. Sinon, mes pas m'ont amenés à Nice, Côte-d'Azur, où il fait décidément beaucoup trop chaud la plupart du temps et où dormir par pareille chaleur, sans clim et sans ventilateur, relève plus du Miracle que d'autres choses.

J'ai fait un petit tour de train touristique pour découvrir Nice, et il y a là de charmantes demeures aux couleurs pastelles, avec des palmiers qui bordent la promenade des Anglais, fort jolie d'ailleurs.

Autrement, j'ai profité de ma rencontre avec Maxime pour aller faire un tour à la principauté de Monaco, pays charmant et d'un luxe incroyable.

Aujourd'hui, j'irai à la frontière italienne, à Vingtimillia.

dimanche 10 juillet 2011

Des nouvelles de Provence

Ici, la vie est belle: on visite des canyons, on mange du saucisson à tous les jours, on essaye de nouveaux fromages de chèvres, on goûte soit la daube, soit les andouillettes, la souris d'agneau au jus de thym et ainsi de suite... sans toutefois oublier pour autant les bouteilles de vin qui permettent au repas d'en être un. Je suis rendu un peu français: je coupe le saucisson et le fromage avec mon Laguiole (prononcez laïoul) et j'ouvre mes bouteilles de vin avec l'autre extrémité. Je pourrais écrire une entrée simplement sur les diverses nourritures dont je me suis sustenté, c'est assez incroyable.

J'ai visité la ville de Grasse, qu'on appelle à juste titre la ville des parfums. On y trouve également le musées de la mode provençale, en plus des célèbres Fragonnard, Molinard et Gallimard.

J'ai fait de l'escalade, beaucoup de randonnées pédestres, du canoë sur le Lac Sainte-Croix, sans oublier le canyoning à St-Auban, dévalant le vaste canyon du Verdon, en passant par de nombreuses crevasses (endroits exigus à faire frissonner mon claustrophobe de père), en faisant des sauts de falaises escarpées et en se laissant parfois simplement glisser sur les fesses ou en s'étalant de tout son long.

Enfin, un soir, nous avions une soirée brésilienne au village et je me suis permis de danser très collé sur une gentille brésilienne qui m'a invité à me joindre à elle. J'ai adoré l'expérience et je peux définitivement ajouter le Brésil à mes destinations à voir. Si seulement mon avignonnaise de serveuse en aurait fait autant de mes avances...

Parlant de gens, j'ai rencontré de sympathiques marseillais dont Julien, qui avait un accent plus puissant que celui de Denis, mon ami du Lac. De plus, j'ai fait la rencontre de plusieurs éducateurs français et j'ai pris beaucoup de plaisir à discuter avec eux.

J'adore le Verdon, c'est définitivement un endroit qui me plait pour la nourriture, pour sa fierté, pour ses vautours, pour ses gorges et pour la convivialité de ces gens. Un exemple? Mon sac à dos c'était décousu et je suis allé au marché pour demander de l'aide : la patronne interroge les clients et une jolie jeune femme, accompagné de ses deux enfants, me propose de me rendre service sur-le-champ.

C'est quasiment la mort dans l'âme que je me rends à Nice, mais sinon je crois que je finirais par m'encrasser ici. Au plaisir chers lecteurs!

lundi 4 juillet 2011

De Marseille à la-Palud

Mes péripéties continuent au fil du temps alors que j'ai quitté Marseille, son vieux port et ses musées, ses plages et ses nanas pour aller me "réfugier" dans le fin fond du Verdon. C'est Vincent qui avait raison, David, mon hôte, est hyper-sympa et les gens sont bien dans le Verdon. Hier, j'ai fait du pouce trois fois: temps d'attente de 5 minutes environ.

J'ai commencé par aller me perdre en Provence, dans ces champs de thym et de romarin qui embaument l'air, comme pour ces petites fleurs qu'on voit partout et cette douce brise qui adoucit le chaud soleil provençal, aussi sympathique et chaleureux que les habitants que compte le Verdon.

Avant-hier, j'ai réservé ma journée pour aller faire le sentier Martel avec Nabil, mon nouveau coloc de Paris qui est buraliste à Pantin, dans une banlieue parisienne. Lui, il m'a dit que c'était son dernier sentier: qu'à cela ne tienne, hier, je suis parti à 10h30 du blanc Martel pour faire non pas un, mais bien six sentiers : j'ai terminé mon périple à 19h30, passablement crevé.

On s'en reparle et des photos viendront d'ici quelques semaines, même si elles risquent d'être surexposées.

mardi 28 juin 2011

Plage et Calanques

Hier, en compagnie de deux charmantes demoiselles, je suis allé à la plage me faire griller. Une belle invitation à la farniente, c'était super. Le soir, voulant économiser quelques euros, mes amies et moi voulions acheter des trucs au supermarché... mais nous avons dépensé au-dessus de 100€... autant dire qu'on a très bien mangé... et je me suis acheté un couteau aussi... mais c'est cher la France!

Les Calanques de Marseille était au menu aujourd'hui, nous avons fait 25 km de kayak de mer dans les Calanques de Riou et je saurais rendre la beauté de la chose en mot... imaginez ces formations rocheuses blanches, cette eau turquoise claire et limpide, des petits lézards sur les îles et une ribambelles de gens super.


Photos à venir!

dimanche 26 juin 2011

De l'Aveyron, région du Roquefort à Marseille, la ville portuaire

J'ai célébré la fête de la musique à St-Affrique, mais mon chauffeur désigné était trop bourré pour rentrer, alors j'ai dormi dans un camping car avec Philou, un collègue de Frayssinous. L'air de rien, on y dort bien et le lendemain, j'étais dans les butes de Caïus, pour admirer la vallée d'un point culminant: absolument super, d'autant que c'était défendu!

J'ai passé quelques journées tranquilles à Frayss, à flatter des chèvres, des chevaux, à entretenir des plants de tomates, à désherber, etc. J'y ai croisé des gens intéressants, mais l'écovillage, ce n'est pas tout à fait mon bag: tanné des douches à l'eau froide, des toilettes sèches et des poilues qui fument continuellement des joints. Les punks belges ont apportés un peu de divertissement, mais on se tanne de la musique qui ne finit jamais avant 5am.

Finalement, après avoir passé (néanmoins un beau séjour, j'avais hâte de continuer mon périple. J'ai fait du pouce pour aller à St-Rome de Cernon, puis je me suis retrouvé dans un bled perdu à déguster de l'Aligot, une spécialité Aveyronnaise de patates, de tome de brebis et de crème fraiche. Je suis allé à Arles un peu par erreur, je voulais m'arrêter à Tarascon, mais j'ai oublié de transférer, alors le hasard m'a amené à Arles. J'ai déjeuné avec une artiste japonaise et sa mère et j'ai sorti tout mon lexique japonnais, ce qui, n'étant pas très exhaustif, à néanmoins semblé leur plaire.

Finalement, j'ai croisé un Belge prénommé Valentin, et nous avons découvert ensemble l'histoire de la ville: Arles, sans être Nîmes, a beaucoup à offrir: un collisée c'est toujours ça de pris... toutes les sculptures du 1er siècle aussi.

Enfin, trop épris de culture et de musée (ainsi que de jeux de mots sur les régionalismes belges et québécois), il s'en est fallu de peu pour qu'on arrive à l'heure à la gare. Finalement, j'aurai eu la chienne d'aller à Marseille pour rien: c'est une belle ville pleine de gens sympa, même si je n'en ai pas vu beaucoup encore. Ma prochaine destination, c'est le Verdon, alors c'est à suivre. Vous excuserez mes propos laconiques, mais les claviers bloqués sur l'azerty refroidisent les ardeurs du blogueur.

Au plaisir!

mercredi 22 juin 2011

En direct de Frayssinous, Aveyron

J'ai vécu l'horreur en rentrant le soir à l'auberge de jeunesse, parce que j'ai croisé mon coloc en compagnie de ses deux acolytes qui continuaient a fumer compulsivement du hasch dans la chambre et je commençais à avoir le goût de dormir. Ils me posaient plein de questions auxquelles je n'avais pas vraiment envie de répondre, Enfin, j'étais content quand ils sont tous partis et que j'ai pu dormir un tant soit peu. Finalement, j'ai dormi assez tard et ma journée s'annonçait assez drabe : faire de la lessive, envoyer mes photos par Internet et pour le seul événement important, le spectacle de clôture du Rio-Loco, festival de musique de Toulouse. Je suis quand même allé visiter le parc jouxtant l'hôpital de la Grave et j'y ai découvert deux musiciens qui jouaient d'un instrument africain, je les ai filmé.

Passant par un jardin municipal des plantes indigènes des midi-Pyrénées (et des plans de réhabilitation de ces espèces pour l'enjolissement municipal), j'ai suivi mon chemin jusqu'à la Prairie des Filtres, pour aller voir le Rio-Loco : au programme, musique africaine et marocaine (celles que j'ai vu). J'ai essayé de lier conversation, mais sans grand succès. Le festival était bien en tant que tel, mais à y être seul, j'avais envie de rentrer. J'ai retrouver mes trois lascars et je n'ai pas le goût de m'étaler sur la nuit d'horreur que j'ai eue : je me suis fait frapper et on m'a voler mon appareil-photo. J'ai porté plainte et deux des trois seront évincés de leur lieu de résidence!

Le lendemain, je suis allé déjeuner à la gare, parti de l'hôtel à 7h am, j'étais dans un piteux état. Le serveur était sympa, il m'a conseillé des choses à faire, je lui ai parlé de ma malchance, il m'a dit que c'était ça la France d'aujourd'hui. Enfin, lui déménagera à Montréal en décembre. Je me suis réveillé tant bien que mal de ma nuit quasi-blanche en allant au musée des Augustins, mais j'étais tellement ébranlé parce que je j'avais vécu la veille que je n'en ai pas retiré grand chose. Je pensais à Carl, à Luc, à Vincent, à Oscar et à Jean qui se seraient probablement extasiés de cette visite.

Enfin, j'ai fini par quitter Toulouse-la-Maudite pour rejoindre Freyssinous et mon amie Anna, que je n'avais pas eu l'occasion de voir depuis les 5 dernières années. L'ivresse de la joie associée à cette rencontre m'a fait oublier les malheurs pour me placer dans une situation toute spéciale : me retrouver dans un commune semi-anarchique d'écologistes! Le meilleur portrait serait le croisement du livre : "La clé sur la Porte" de Marie Cardinal et du film Easy Rider, quand ils passent dans la commune. On m'a donné une chambre et j'ai tenté d'absorber le choc culturel que j'ai eu : comme si mes racines remontaient en moi. J'ai eu l'histoire de Monica de New-York pour m'inspirer : originaire du milieu de la mode dans la ville qui ne dort jamais, après avoir bossé 3 ans dans d'horribles conditions de travail et dans le stress constant, elle a décidé d'aller faire du woofing et elle s'est retrouvé un an et demi à Fress. Elle retournera vivre prochainement à New-York, mais vous imaginez le changement de mode de vie... et de mode tout court!

Enfin, le 21 juin en France, c'est la fête de la musique. Mais plus là-dessus la prochaine fois.

dimanche 19 juin 2011

Bienvenue sur France 2

En arrivant à Paris, je suis allé m'asseoir sur une petite butte à l'honneur de Samuel de Champlain, jouxtant le cimetière du père Lachaise. Là, je me disais : il y a à peine 14 heures, je partais de chez moi, vers l'inconnu, et me voici avec un jambon gruyère dans les mains et je suis à Paris, capitale de la France, dans le XXe.

Pour résumer ce que j'ai fait à Paris, je dirais que j'ai essayé de m'approprier la capitale en la marchant : je suis parti de mon hôtel et je me suis rendu jusque dans le Ier, en plusieurs étapes : la première fois, j'ai viré pas mal autour de Gambetta et de Philippe-Auguste, puis j'ai vu la place de la Bastille (où je m'attendais à trouver la prison dont on parlait dans les trois mousquetaires) et mes pas m'ont trainé jusqu'au musée George-Pompidou, que je n'ai pas visité, mais que j'ai admiré de l'extérieur. J'ai soupé dans un bistro, mangé un carré d'Aloyau avec une Edelweiss (blanche), puis je suis rentré voir les amis. Puis, avec des québécois, des brésiliens (mais surtout deux jolies brésiliennes), un américain et Marie, notre hôte française, on s'est bien amusé (et on a bu pas mal).

Je me suis néanmoins levé tôt le lendemain pour allé à l'hôpital : quand j'ai raconté mon expérience aux Français, ils disaient que j'étais traité comme de la merde... je leur ai dit que visiblement ils n'avaient jamais été au Québec. Enfin, après avoir dit au gars de la caisse que j'étais canadien, il est devenu très affable et agréable, nous avons jasé durant presque l'entièreté de son heure de diner.

Puis, je suis allé faire mon marché dans un marché public, pour découvrir les merveilleuses tomates de St-Marzano fraîches, la pantanegra, cochonnailles de cochon noir nourri de pommes de pins et bien sûr, les bières françaises à prix ridicules. Le marchand m'a indiqué qu'il y avait une foire de l'Alsace (j'avais acheté une bière alsacienne) où j'ai fait la connaissance de cette charmante région où je compte séjourner prochainement. De retour à l'hôtel, on a continué à faire la fête avec des anglais qui étudiaient la musique et à boire jusqu'à ce que notre soif de plaisir soit étanchée.

La suite la prochaine fois.

jeudi 16 juin 2011

Bonjour de France

Bonjour a vous chers lecteurs,

vous constaterez avec desarroi l'absence d'accents, j'en suis desole. La presente est pour vous informer de ma presence en sol francais, a Paris plus precisement. Constatations sociologiques interessantes (et ce, sans validation): les vendeurs sont beaucoup plus sympathiques qu'on pourrait le croire, la consommation de tabac est pandemique et les arrondissements les plus pauvres sont peuples de vieux et d'immigrants (et non de jeunes etudiants, c'est a n'y rien comprendre). Depuis mon arrivee, j'ai utilise l'anglais, l'espagnol et un peu de ma langue maternelle pour me faire comprendre.

Au plaisir de vous donner de plus amples nouvelles subsequemment!

mardi 7 juin 2011

Au chalet de Patrice

Quand j’étais petit, mon oncle François m’amenait à la pêche à son chalet près de Forestville. Depuis, je n’ai pas eu l’occasion de retourner à la pêche. Au fond de moi, j’avais envie de revivre cette expérience qui me faisait sortir de la ville. Il y a longtemps que j’avais eu l’occasion de voyager en région, mais mon cousin Patrice m’en a fourni l’occasion durant la dernière fin de semaine. En effet, il m’a invité à me joindre à lui pour une fin de semaine de pêche à son chalet de St-Aimé-du-Lac-des-îles, dans le bout de Mont-Laurier.

Vendredi, après le travail, j’allais rejoindre mon cousin pour notre road-trip à son chalet. Stressé, fatigué, l’air bougon, j’avais vraiment besoin de changer d’air pour reprendre un peu de santé. Chemin faisant, Patrice me parle de désir de conduire de gros camions et je m’initie un peu au monde des transports. Soucieux d’arriver le plus vite possible, on mange dans la voiture. Je suis surpris de frapper du trafic à l’Annonciation, moi qui pensais que l’heure de pointe n’existait pas en dehors de la région métropolitaine. On circule lentement, mais en sortant du village, on reprend notre rythme de croisière. En arrivant à Mont-Laurier, nous faisons rapidement l’épicerie, j’achète un permis de pêche et Patrice s’assure d’avoir assez de gaz pour notre chaloupe. Il me semble que les kilomètres restants ont déroulé sous mes yeux à une vitesse folle.

Nous voilà enfin arrivé : vers 19h30, mon cousin m’introduit officiellement dans son petit coin de paradis : dans un vaste domaine boisé de 250 000 pieds carrés trône un chalet juché au bord du lac Menon. La vue est splendide et nous n’avons qu’une seule envie, c’est d’embarquer dans la chaloupe enfin de commencer la pêche. On a littéralement jeté nos sacs dans nos chambres (j’avais une belle chambre en bois, avec plancher en bois franc qui sentait le pin) et rapidement, nous avons placé la nourriture dans le réfrigérateur. J’ai l’impression qu’on s’est plus lancé dans le canot qu’autre chose : le temps de monter le moteur, d’aborder les cannes à pêche et bien sûr de s’apporter quelques bières et nous étions fin prêts. Malheureusement pour nous, les maringouins ont profité de l’absence de brise pour venir festoyer l’arrivée de deux citadins ayant malencontreusement oublié leur chasse-moustique au chalet. Bien que nous fussions aspergés de cette substance, il aurait peut-être fallu en mettre plus. En plus de nous faire dévorer par les moustiques, nos lignes ne semblaient pas vouloir accrocher autre chose que des algues au fond du lac. De retour au chalet, il était temps de souper pour de vrai.

Au alentour de 22h30, nous dégustions de succulents steaks qui avaient eu le malheur de se couvrir d’une généreuse couche de carbone avec d’excellentes papillotes de légumes, le tout avec une bruschettas faite avec de l’ail des bois. Nous avons digéré le tout devant un film, puis, épuisés, nous sommes allés nous coucher sans demander notre reste.

Le lendemain, nous nous sommes levés avec le chant du coq… bon d’accord, on est resté au lit jusqu’à midi. Un peu fâchés de ne pas nous être levés plus tôt, nous avons coupé l’herbe du domaine Charrette, car elle avait atteint une taille un peu trop respectable. Cette tâche ne s’est pas éternisée : ayant complimenté mon cousin en lui disant qu’il opérait quand il coupait le gazon, il m’a répondu qu’on ne l’appelait pas docteur pour rien.

De retour dans le canot, Patrice me montre qu’il opère également sur notre embarcation: le temps de le dire, il a pêché une perchaude, puis un doré. Gentilhomme dans l’âme, il me laisse les ramener à la surface en me tendant sa ligne. Pour ma part, je me contente de quelques touffes d’algues que j’imagine être de magnifiques dorés ou quelques ardentes perchaudes. Non loin du bateau, je vois quelques crapets-soleils à qui je tends une ligne alléchante. Malheureusement, ses deniers ne se pressent pas pour rencontrer mon hameçon et je les envoie paître, pour le plus grand plaisir de Patrice, qui rit de bon cœur. Il sort encore de l’eau une marigane noire, mais la rejette aussitôt : trop petite. On retourne sur la rive pour prendre un petit goûter, puis on retourne sur l’eau. Un autre doré se fait ferré par mon cousin, l’adroit pêcheur. Bon prince, il me laisse remonter le poisson qui livre une lutte ardente.

S’en suit une petite pause de pêche. Mon cousin me fait découvrir le pourtour du lac et il m’explique l’hydrographie de la région. Chemin faisant, il me montre des traces de chevreuils et d’orignal que j’aurais autrement confondues avec les traces de pattes de Sarcelle, le labrador de Patrice. J’entends parler de collets et de chasse et je me prends à rêver d’avoir l’occasion de tenir un fusil et de faire une première chasse.

La journée ne serait toutefois pas complète si on ne retournait pas au lac pour compléter la pêche. Or, mon adroite personne réussit à empêtrer ma ligne dans l’hélice du moteur (après avoir perdu une « jig » prise dans les roches au fond du lac) et mon cousin se met à l’œuvre pour tenter de me dépêtrer de cet incident. Un peu trop penché sur le problème, il lui prend « l’envie » de faire comme son chien Sarcelle et d’aller rejoindre les poissons pour nager en leur compagnie. Je regardais au loin quand j’ai entendu un plouf sonore et Patrice, ne perdant son sourire, qui regagnait le bateau, mettant fin à notre pêche, mais causant une anecdote dont parleront encore, je l’espère, mes petits-enfants.

Après s’être mouillé, il était temps de manger. Cette fois, la salade de légumes chauds était non seulement délectable, mais le porc tomate et basilic et les souvlakis étaient cuits à point. Encore une fois, on a terminé notre souper à l’heure des riches, pour clore notre soirée devant un superbe feu de camp, dévoré par les brulots.

L’ultime journée de notre excursion nous a fait nous lever beaucoup plus tôt et nous avons déjeuné en rois : vous allez me dire qu’il n’y a pas grand mérite à faire chauffer du bacon, des œufs, des rôties et des patates rissolés (maison quand même), mais c’est toujours bien bon ! Profitant de ce bel avant-midi, nous avons évidemment été pêchés : cette fois, Patrice a pris un beau brochet d’au moins 2 livres et de plus de 53 cm. Pour ma part, j’ai sorti de l’eau, en face du chalet de mon hôte, une minuscule perchaude, mais, je l’ai ferré, tiré et sorti de l’eau moi-même, tout seul, comme un grand !

Cette fois, trop heureux, fous de joie, nous sommes rentrés au bercail, ne pouvant plus contenir ma joie dans le bateau (que Sarcelle remplissait joyeusement d’eau en allant nager et en revenant à l’intérieur en nous éclaboussant). J’en ai profité pour prendre quelques photos, puis nous avons fait une dernière pêche, où Patrice a notamment sorti un autre beau brochet (rejeté à l’eau) ainsi qu’une perchaude qui avait précédemment toqué à ma ligne. Le temps d’apprêter les poissons en filet, nous avons mangé de succulents hamburgers gourmets, puis Patrice m’a montré la région et ses nombreux lacs et attraits. C’était déjà le temps de se préparer tranquillement à partir, le temps d’un dernier regard sur ce si beau lac, bière à la main, pour savourer la belle fin de semaine que nous venions d’avoir. Sur ce, je le remercie du grand cadeau qu’il m’a offert en me permettant de venir me détendre à son chalet.
Mon hôte, son chien et son domaine

Patrice après avoir piqué une plonge

Ma perchaude



Un vrai pêcheur

Un de nos nombreux festins

lundi 16 mai 2011

Yvon mon grand-père

N.B. : Voici l'hommage posthume que j'ai lu à l'occasion des funérailles de mon grand-père Yvon. Je partage ce texte pour les membres de la famille, les proches et les amis qui ont fait la demande d'en obtenir une copie.

C’était un homme droit et intègre, un homme qui préférait donner plutôt que recevoir, car le fait de recevoir a toujours semblé le mettre mal à l’aise. Grand-papa a été un honnête homme qui ne s’est jamais caché de ce qu’il pensait. Sa franchise, parfois rude, témoignait de la qualité de l’homme qui n’a pas à rougir de ce qu’il pense… après tout, c’est mon grand-père!

On voit grand-papa comme un homme ayant toujours beaucoup travaillé : quelqu’un qui n’a lésiné devant rien pour pouvoir mettre du pain et du beurre sur la table de sa famille. J’ai eu l’occasion de raconter ses histoires de briqueteur à plusieurs personnes autour de moi. Moi, je l’ai connu plus tard, alors qu’il s’accordait le plaisir de vivre sa retraite bien méritée. Il m’a toujours semblé fort, il représentait le patriarche de la famille. Il était aussi toujours sûr d’avoir raison… après tout c’est un Beauregard!

Dans ma jeunesse, il nous amenait, avec grand-mère, à la roulotte. Sans être jasant, il savait être d’agréable compagnie. Il attribuait toujours le mérite de ces vacances à ma grand-mère. De même, le curé de la paroisse de St-François ignorait que c’est grand-papa qui avait bâti l’autel de l’église. Il a fallu que le prêtre demande qui l’avait construit pour que grand-père s’identifie comme l'auteur de cette œuvre, car après tout, il était humble.

Grand-papa aimait beaucoup les jeux de cartes : on aura tous joué au Canesta, à la dame de pique ou au Tock avec lui. Il avait une de ses manières de parler de ses adversaires, c’était vraiment un plaisir de l’entendre dire : « bon, tu feras mieux la prochaine fois » quand il rossait un adversaire, parce qu’après tout, c’était un joueur de cartes!

Il est venu un moment où le géant s’est plié : d’abord pour les genoux, puis par la maladie. Encore là, il n’osait pas trop se plaindre et il souffrait en silence. Puis, au crépuscule de sa vie, il a osé, du bout des lèvres, demander quelque chose pour lui : il souhaitait manger du canard à l’orange… puis un cochon de lait ! Il nous aura tous surpris, car après tout, c’était un grand timide!

Puis, couché par la force des choses, terrassé par le mal, il aura pris soin de nous écouter chacun et d’apprécier notre présence autour de lui. Il n’aura pas su le dire par des mots, mais je pense qu’il voulait tous nous dire, « merci » et « je t’aime », car après tout, après avoir tout vu, je pense aussi que le grand timide fut également un grand sensible!

mercredi 11 mai 2011

La bellissima parrucchiera italiana

Ce soir, j’allais me faire couper les cheveux, ce qui est pour moi une obligation comme une autre. Ma coiffeuse se présente à la réception et m’appelle par mon nom : je la suis et je vais m’asseoir à la chaise. Ses yeux bruns sont ensorcelants : cette fille est belle à croquer. Elle me masse longtemps le cuir chevelu une fois au lavabo et je lui fais la remarque que c’est vraiment quelque chose d’agréable. Que vais-je bien lui dire pour animer un peu la conversation? Timide, je me lance dans les sujets plus communs et de fil en aiguille, j’apprends que madame est en fait infirmière et qu’elle fait de la coiffure par intérêt personnel plutôt que pour en faire une carrière. Je lui parle de mon voyage qui j’irai faire en France et elle me parle de son voyage humanitaire en Côte d’Ivoire.

Ce qu’elle est cultivée cette jeune femme! Elle me raconte comment ses collègues et elle se sont intégrées là-bas et les chocs culturels qu’elles ont subis (notamment les fêtes d’excision). Quittant le continent africain, elle me parle de l’Italie de ses parents, de son petit village où ses grands-parents font le fromage, le saucisson, l’huile d’olive et le lavage de manière artisanale.

L’espace d’un instant, je m’imagine ces presses à olive et le saucisson qui sèche, suspendu à une grange en bois. Elle me parle de la mozzarella di Buffala, un fromage divin que j’ai aimé sans pouvoir lui rendre justice avec des mots. Je me revoyais, à travers l’évocation de ce fromage, à Paestum, à le déguster à nouveau et je salivais à l’idée de retrouver cette saveur.

Ses yeux bruns pétillent, je ne peux m’empêcher de la fixer. Je lui parle des tortelli de Michelangelo et elle me demande de les lui décrire. Je la vois elle aussi porter de l’intérêt à cette nourriture divine, alors que nous abordons le mascarpone, les doigts de dame et immanquablement le tiramisu.

J’aurais peut-être dû lui demander si elle aurait aimé prendre un café… en y réfléchissant, le peut-être dans la phrase est de trop : maudit sois-je pour être aussi gêné!

mercredi 20 avril 2011

La flaque

Hier, j’ai eu le goût d’aller, de nuit, bifurquer sur la piste cyclable du parc du Mont-de-la-Salle. Au printemps, on y retrouve une immense flaque d’eau qui est en fait un marais et qui chevauche la piste cyclable. De jour, je l’avais traversé voilà une semaine sans me mouiller. Hier soir, j’y suis entré un peu hésitant, ce qui fait qu’au milieu, n’ayant pas assez de vitesse, mon équilibre précaire et mes vêtements secs étaient compromis; il m’a fallu poser pied au sol, détrempant bas, souliers et pantalons. J’en ai été quitte avec un froid aux pieds et beaucoup de rires!

mardi 19 avril 2011

Sun News Network

C’est bien connu, les médias canadiens sont beaucoup trop à gauche, car toute l’intelligentsia de l’information et « la clique du Plateau Mont-Royal » contrôlent assurément l’ensemble du contenu médiatique diffusé à travers toutes les chaines de télévision. La diaspora télévisuelle est donc toute sous l’inflexible égide des tenants de la gauche. Toute? Non, car un petit poste de télévision qui vient d’être enfanté par Quebecor vient offrir un bastion de résistance à la rectitude journalistique.

Les animateurs de la nouvelle chaine de télévision sont des citoyens vaillants, des sauveurs de la démocratie, des hommes et des femmes qui marqueront l’histoire télévisuelle canadienne en ne mâchant pas leurs mots! Ils pourfendront tous les iconoclastes, clameront haut et fort le droit à la liberté d’expression et aiguiseront notre patriotisme envers le Canada. Nous assistons à la création d’une nouvelle page de l’histoire télévisuelle au plus meilleur pays du monde, mon seul regret étant d’avoir été élevé dans la province la plus corrompue et la plus grande profiteuse des généreuses péréquations attribuées par notre idyllique fédération canadienne.

Charles Adler nous parle directement de son histoire de Hongrois, qui a quitté son Budapest natal lorsque les chars russes (un moment choisi pour nous rappeler les racines russes de Micheal Ignatieff [NDLR : il est né à Toronto]) ont fait leur entrée pour détruire les aspirations démocratiques du peuple. Il rappelle d’ailleurs que son père s’est enfui de Russie, car il était bourgeois… évidemment, je suis loin de préconiser la pensée plutôt simpliste que les médias traditionnels aimeraient que j’aille : si on blâme Ignatieff pour ses origines ethniques (de ses parents), peut-on également le traiter de couillon pour ne pas avoir à s’expliquer pourquoi son père bourgeois a abandonné le tsar Nicolas II?

Ému par le niveau d’érudition d’Ezra Levant, subjugué par la Foi inébranlable de Theo Caldwell et impressionné par les propos incontestables de Brian Lilley et de Rick Bell, je ne peux qu'acclamer de manière dithyrambique cette ode à la démocratie, ces panellistes irrévérencieux et cet hommage à la liberté de convergence qu’est Sun News Network.

mardi 5 avril 2011

Dans quel pays vivons-nous?

L’utilité de la séparation de l’église et de l’État

Je ne pensais pas qu’en 2011, la séparation de l’église et de l’État devait être un sujet d’actualité. Je viens de voir un reportage d’Enquête, ayant été présenté le 9 février dernier, qui concerne une certaine Faytene Kryskow (maintenant Gresseschi), leader évangélique ayant des accès privilégiés au Parlement. À voir comment cette dernière tente d’influencer les députés conservateurs, non seulement dans notre politique locale, mais également dans notre politique étrangère, je ne peux que me résigner à écrire ce texte, en espérant remplir mes obligations politiques de citoyen. Il m’est impossible de rester silencieux devant l’ampleur de cette catastrophe pour la démocratie.

D’abord, je tiens à préciser que la liberté de confession est un droit protégé par la Charte des droits et libertés du Canada. Par contre, l’exercice de sa foi ne devrait pas entraver les politiques gouvernementales, qui sont sensées être basées sur un argumentaire établi avec des faits véridiques et vérifiables. Si le gouvernement se doit de protéger le droit de culte, son obligation principale devrait être de garantir un État laïque. Cependant, il est problématique de constater que le préambule de la charte soutient que le Canada « est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit ». Cette définition gagnerait à être mise à jour pour retirer cette idée déiste, désuète et discréditant la suprématie des faits devant « l’Éternel ».

Le reportage nous informe qu’une vingtaine de personnes, des bénévoles, ont des accès privilégiés au Parlement. Est-il du devoir d’un bénévole d’influencer les députés pour qu’ils présentent des projets de loi? Notre politique extérieure devrait-elle être influencée par des groupes religieux ayant des intérêts contraires aux besoins, aux nécessités et aux aspirations du Canada? De quel droit le gouvernement invoque-t-il la primauté d’Israël, même si cela ne sert pas les intérêts du peuple? J’imagine que je ne suis pas la seule personne à ne pas trouver de réponses purement objectives et libres de conflits d’intérêts aux questions mentionnées ci-haut.

Atteintes à la démocratie

Outre la religion, la démocratie se base sur le pouvoir collectif d’un peuple souverain. Lorsque des manifestants, pacifiques, désirent exprimer leurs désaccords avec les décisions d’un gouvernement, la charte canadienne des droits et libertés garantit la liberté d’organisation de réunions pacifiques (article 2c). Dans le cas du sommet du G20, ayant eu lieu à l’été 2010 à Toronto, plusieurs arrestations et emprisonnements arbitraires ont entravé la vie de manifestants pacifiques, ce qui contrevient aux articles 9 et 11 de ladite charte. De plus, l’Habeas Corpus, la liberté de ne pas être emprisonnée sans jugement, a également été entravé (article 10). Des fouilles à nu ont été perpétrées contre des manifestants qui n’avaient pas d’actes répréhensibles à se reprocher, allant à l’encontre de l’article 8 de la charte. Comment peut-on approuver un tel geste de répression allant à l’encontre des libertés fondamentales qui sont garanties à chaque citoyen? La scène n’est pas sans rappeler la manifestation réprimée en Allemagne de l’Est, dans le film « Good Bye, Lenin! ».

Qu'en est-il du droit à l’accès à l’information, lorsque le gouvernement refuse de rendre public ou ne traite pas les demandes dans les délais impartis. Le droit d’être informé, par le truchement de la liberté de presse, est garanti dans la charte (article 2). Non satisfait de s’ingérer dans les affaires de la Presse, le gouvernement au pouvoir n’hésite pas à s’abstenir de répondre aux questions des journalistes. Il semblerait qu’au Canada, il est possible d’être juge et parti.

Atteinte à la dignité

À la lumière des faits évoqués précédemment, je considère ne pas vivre dans une démocratie en règle, mais dans un régime de pseudodémocratie où l’on ne garantit que le mépris le plus complet pour les citoyens divergents d’opinions avec le gouvernement. Je crois qu’il est donc essentiel de s’affranchir de ces exemples de despotisme, de nos conditions de citoyens serviles et de démettre de leurs fonctions les adversaires des principes de libertés d’expression et de droits fondamentaux.

J’exhorte mon lectorat à aller voter, tous et chacun, afin d’accomplir leur devoir de citoyen, c’est-à-dire de ne pas accepter l’état de fait comme quelque chose d’immuable, mais bien de garder la tête haute et de dire que s’en est assez, que nous n’acceptons plus d’être privé de notre dignité. J’aimerais rappeler à ceux qui voudraient s’abstenir de leur droit de vote que « qui ne dit mot consent ».

mardi 29 mars 2011

Des élections

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’est pas l’enthousiasme le plus complet pour la course opposant les partis fédéraux canadiens. D’ailleurs, la plupart des observateurs, cyniques ou pas, croient que les Canadiens rééliront un gouvernement conservateur… certains prétendent qu’il sera majoritaire. Ayant suivi la politique depuis mon plus jeune âge, je vous propose les défis des chefs et le scénario que je crois le plus probable.

Stephen Harper est, selon moi, le meilleur stratège politique à Ottawa. Il a réussi à mettre la faute sur les partis d’opposition en faisant croire à la population que le pays est en élection suite au rejet du budget et non à la condamnation pour outrage au parlement. Il faut être un bon stratège pour être capable de trafiquer ainsi la réalité. Il devrait être capable de défendre son maigre bilan en précisant qu’aucun des autres chefs de parti n’a l’étoffe d’un premier ministre (et malheureusement, il a bien raison là-dessus, verriez-vous sérieusement Ignatieff à la tête du Canada). Rusé et patient, il sera venir à bout des autres en réinventant l’histoire comme il sait si bien le faire. Il aura cependant fort à faire s’il veut reprendre des comtés au Québec, surtout après avoir refusé de financer l’amphithéâtre.

Michael Ignatieff essayera visiblement de se donner un air plus populiste, lui qui a bien l’air de la Pauline Marois d’Ottawa. Il espérera aller chercher des votes en participant à des événements plus proches de la population, mais son parti est en déroute et ses troupes ne sont pas bien rodées pour essayer de prendre les conservateurs de court. Dans les sondages, il est même moins populaire que Stéphane Dion, c’est dire! Il doit lutter contre les conservateurs qui sont bien établis partout, sauf au Québec, dans les maritimes et dans l’ouest de l’Ontario,

Jack Layton est celui, qui, selon moi, a le plus à gagner à cette élection. Charismatique, il montre la force de son caractère à travers l’épreuve qui vit : rester à la tête d’un parti et vaincre un cancer. Malgré ses valeurs à la bonne place et les nombreuses qualités dont il fait preuve, il n’est pas assez agressif dans l’arène politique et son français pourrait également lui nuire. C’est le politicien le plus original et le plus cordial, il manque juste de leadership. Il va probablement conserver la ceinture nord de l’Ontario, une partie des maritimes et une partie de la Colombie-Britannique. S’il y avait des percées à faire, je prédirais probablement l’Ontario ainsi que la reconquête de la Colombie-Britannique.

Gilles Duceppe est assuré d’une majorité écrasante au Québec. Il aurait l’étoffe nécessaire pour être un chef d’État, mais la raison d’être de sa formation et de faire en sorte que les Québécois se sentent respectés et représentés à Ottawa. L’homme n’ayant pas la langue dans sa poche, aucune attaque n’est efficace contre lui, il est simplement l’homme de la situation. Il pourrait s’approprier quelques fiefs conservateurs dans la région de Québec, mais il pourrait également perdre quelques comtés si les libéraux jouent bien leurs cartes

Elizabeth May ne jouit pas d’un grand support médiatique pour le parti vert. Si elle avait à prendre un siège, je penserais à la Colombie-Britannique, mais il est fort probable qu’il n’y ait aucun élu chez les verts.

En somme, il sera difficile pour les conservateurs de consolider leurs appuis sans le Québec. Tant que le Bloc sera aussi fort au Québec, il est improbable qu’un gouvernement majoritaire se forme. Ma prédiction : un gouvernement conservateur minoritaire, si on écarte la coalition improbable des libéraux, du NPD et du Bloc. Par contre, il y a actuellement deux députés indépendants élus. Les conservateurs sont à quelques sièges d’un gouvernement majoritaire, eux aussi pourraient penser à faire équipe avec les députés indépendants et ainsi régner en maître, comme ils sont déjà habitués à le faire d’ailleurs.

Je vous encourage, quelle que soit votre opinion, à aller voter. Selon moi, les seules personnes qui ont le droit de critiquer les élections sont celles qui y participent.

mercredi 9 mars 2011

Франсуаза рождения еды

Depuis un certain temps, il est coutume que Françoise et moi nous recevions mutuellement à souper à l’occasion de notre anniversaire respectif. Ayant également une grande difficulté à honorer cet engagement dans les temps, j’ai reçu Françoise la semaine passée, pour lui partager un festin russe, ce que les russophones d’entre vous auront bien évidemment deviné!

Pour faire un souper qui se respecte, il me fallait tout d’abord la patience d’une vieille babouchka, pour préparer un bortsch qui aura lentement mijoté pendant 36 heures dans une mijoteuse. Composé principalement de betteraves et de cube de bœuf, j’ai voulu enrichir le tout en incorporant de la queue de bœuf ainsi que des os d’oie, des carottes, des patates, des tomates, un peu de vinaigre et puis un peu d’aneth. L’odeur embaumait partout dans mon logis, je crois que ça aide à faire bonne impression!

Enfin, je devais également me préparer à sortir pour aller chercher du pain, de la crème sure russe ainsi qu’un gâteau traditionnel chez Vova (5225, avenue du Parc, proche de la rue Laurier, à Montréal). J’entends mes lecteurs de longue date me demander à l’oreille : « normalement, lorsque tu reçois Françoise, ne fais-tu pas toi-même tes desserts? » et moi de vous répondre : « Oui, mais cette fois, j’en ai acheté un, n’ayant jamais tenté l’expérience auparavant ». J’ai choisi deux sortes de pain qui ont quasiment eu raison de notre appétit avant que nous commencions avec le potage. Il faut dire que du pain mélasse et coriandre et du pain aux épices et miel nappé de crème sure et de caviar, ça remplit bien la panse.

Enfin, pour mon plat de résistance, j’ai utilisé une formule éprouvée, à l’exception du levain. Pour une raison qui m’échappe, j’ai ajouté du levain dans ma préparation de varenniki et pelmini, alors ces derniers étaient terriblement collants. Les pelmeni et les varenniki sont en fait des pâtes fourrées russes, les premiers avec de la viande, les autres avec du fromage, des patates et du bacon et une autre variété aux champignons (pleurotes, champignon de Paris et champignons huîtres, le tout avec du basilic, de l’ail et des échalotes françaises). J’ai servi avec une kacha, tout ce qu’il y a de plus traditionnel, sans artifice. J’ai trouvé la kacha fade, elle qui est normalement généreusement épaissie avec des champignons, du beurre et une quantité délirante de crème sure, mais pour que les convives finissent leur assiette, la version santé s’imposait. Une bonne bouteille de vin a émerveillé nos papilles. Nous avons poussé la décadence jusqu’à faire frire les varenniki aux champignons et à mettre de la crème sure sur absolument tout.

Suite à cela, nous n’avions étonnamment plus faim. Profitant de l’occasion pour déguster à nouveau le vin, je pensais faire un petit trou Normand quand l’idée du dessert s’est tout naturellement imposée à nos têtes, graduellement. Nous avions également consommé un thé fumé que les Russes consomment régulièrement (mais qui était chinois). Puis, le dessert : un gâteau mousse au fromage blanc qui fondait dans la bouche. Françoise avait dit qu’elle mettrait de la crème sure sur toutes les parties du repas, ce qui aurait dû nous valoir une place dans le Epic Meal Time, car nous avons consommé l’entièreté du pot de crème sure, déjà plus grasse de d’ordinaire (18%). Nous avons par la suite terminé le repas avec une excellente bouteille de cidre de glace Kryo, de ma réserve personnelle, qui a permis de terminer le repas en beauté. Je suis content que mes invités aient pu se rouler jusqu’à chez eux sans ambages, en prenant, il est vrai, le dernier métro.

Êtes-vous aussi intelligents que Louis-David?

À l'occasion de l'anniversaire de mon ami Louis-David, je lui fais toujours une énigme. Cette année, j'ai été plus gentil que les autres et elle n'est pas en langage shakespearien, ni en japonais, ni en musique codée en allemand. Je vous propose ce que je lui ai soumis, le tout lui a pris une heure.

L’énigme de 2011

a. Pour désigner le méthane
b. Abréviation utilisée pour qualifier une salle d’urgence aux États-Unis
c. Drogue conçue à partir de l’ergot de seigle
d. Esperluette + numéro + 44
e. La même sonorité que la première lettre du surnom de Gimpy lors de l’initiation dans la Clique.
f. ||
g. Selon la notation anglaise, le nom de l’accord majeur où la tierce est ré dièse et la quinte fa dièse.
h. Nom du dépôt de levure morte dans la bière. Ajout d’un accent à la dernière lettre du mot.
i. Nom de domaine de premier niveau de l’Allemagne
j. Premier mot du titre d’une hymne chrétienne
k. Делать
l. Homonyme d’une plateforme, arrondie à l’avant, fixée à un mât.
m. Gamme caractérisée par les intervalles suivants : demi-ton, un ton et demi, 1 ton, 1 ton, 1 ton, 1 demi-ton, 1 demi-ton. L’adjectif qualifiant la gamme doit être changé en nom.
n. Compagnie montréalaise de postproduction située sur Papineau.
o. On y retrouve 31 556 926 unités.
p. 4,0/4,3
q. Plus grand des intervalles conjoints de l'échelle diatonique naturelle.
r. Plante herbacée de la famille des Apiacées.
s. Un alexandrin, un sonnet et une strophe en contiennent.
t. Ce qui est représenté par S.

jeudi 3 mars 2011

Le terroir vu par un Français

Vendredi soir, j’étais convié à un festin chez un ami qui dispose d’un amour inconditionnel de la cuisine et de la bonne chair. Marmiton, sportif, cultivé, il est de plus versé dans l’art de la réception, fin orateur et j’en passe. Il a de plus le culot de me dire qu’il souhaitait ardemment que son repas soit à la hauteur de ce que je lui avais servi la dernière fois (bortsch, kacha et varenikis, le tout servi avec de la vodka ). Pour ceux qui seraient désireux de savoir à quoi étaient fourrés les trois sortent de varenikis : patates bacon et fromage, champignons et aux trois viandes, soit porc, bœuf et veau. Je savais déjà qu’il n’aurait aucune raison de rougir, mais, dès l’entrée, il est venu me chercher par les sentiments : en effet, il a utilisé du cheddar de L'Isle-aux-Grues, vieillit 4 ans, avec de la bette à carde et m’a servi le tout, gratiné, sur un muffin anglais. Or, il faut dire que ma boulangerie m’a fait découvrir le pain au fromage de L'Isle-aux-Grues et que c’est pour moi une occasion spéciale lorsque je m’offre ce pain succulent, qui fait merveilleusement ressortir ce fromage d’exception. Nonchalamment, il m’explique qu’il a cuisiné « à la québécoise » : mes papilles gustatives sont déjà excitées, ma bouche salive et entre deux paroles, mes mains approvisionnent mon gosier en muffin gratinés. Le repas se poursuivit par l’ouverture de la bouteille de vin que j’ai amenée : un petit Tocado, vin rouge espagnol, puis par une soupe aux asperges nappée de crème 45%, et il ne s’agit pas d’une erreur de frappe. La crème était d’ailleurs si puissante qu’elle a, l’espace des premières cuillérées, complètement éclipsée les légumes. Nous nous sommes servis à nouveau et c’était plus goûteux.

Le plat de résistance, servi avec un bon bordeaux Mouton Noir, était un ragoût. Cependant, ce n’était pas n’importe quel ragoût, c’était de l’orignal avec un petit salé de porc, déglacé avec des patates, des navets et des carottes. Il fallait voir les yeux de mon hôte lorsqu’il a parlé de comment il a déglacé le tout, il était en transe et il revivait ce moment avec délectation. Je me suis délecté de mon plat tout comme de l’intervention de mon collègue, de sa passion et de son intarissable verve, qui nous amenait à sentir l’effluve du vin, à entendre son crépitement dans la poêle et à voir les sucs de la viande venir rejoindre le ragoût. Notre conversation s’est naturellement orientée vers les types de demoiselles susceptibles de nous intéresser, nous, célibataires : nous avons déterminé qu’une femme peut être très articulée, brillante et jolie, mais elle doit absolument avoir un amour inconditionnel de la bonne chair et être encline à cuisiner ou du moins, à apprendre à cuisiner.

Nous en étions à ces réflexions (ainsi qu’aux derniers verres de la deuxième bouteille de vin) lorsque nous nous sommes aperçus que notre appétit n’était plus aussi vorace qu’au deuxième service du plat principal. Tranquillement, il a fallu se donner un moment de répit avant d’attaquer le dessert, un croustillant aux pommes que j’avais fait moi-même. Nous avons donc terminé la bouteille avant de prendre un petit vin dessert avec le croustillant, ce qui ne manqua pas de nous éloigné des soucis de ce monde, l’espace d’un instant.

À la fin du repas, nous avons digéré le tout avec une excellente tasse de thé, que mon ami s’est évertué à préparer avec une rigueur qui n’aurait pas déplu aux grands salons de thé de ce monde. Thermomètre à la main, transvide dans le bol, chronomètre qui part et le thé est servi, lentement, et il est à la perfection. On comprend facilement qu’il ne fait pas les choses à moitié, c’est une qualité qui l’honore. J’ai coutume de dire que c’est là une qualité que l’on applique généralement dans l’ensemble des gestes de sa vie.

J’en ai été quitte pour une soirée mémorable et très agréable et je le remercie sincèrement de m’avoir fait redécouvrir la cuisine du terroir.

vendredi 11 février 2011

Le Superbowl du néophyte

Les sports professionnels (le hockey de la LNH mis à part) ne m’ont jamais vraiment intéressé, d’une part parce qu’il faut connaître les règlements et de l’autre, parce qu’il faut avoir un intérêt à regarder la chose. Le football américain, bien que j’ai tenté de jouer quelques matchs dans ma vie, n’y fait pas exception : je ne comprends pas trop les règles. Or, si l’idée de regarder le match de l’année à la télé ne m’enchantait guère, celle de se faire une véritable célébration incluant ailes de poulet, frites, nachos, hot-dogs, cupcakes et autres nourritures de prédilections fabriquées à la maison m’inspirait grandement. J’espérais d’ailleurs que je ne serais pas trop ostracisé parce que :
1) Je prenais pour les Packers, ayant pris soin de me renseigner sur les deux équipes avant le match.
2) J’avais apporté avec moi de la Hoegaarden (affectueusement appelé « jardin de putes » par mes compatriotes germanophones).
3) Mes connaissances du sport étaient à peu près équivalentes à celle de Sarah Palin sur la géographie.

Arrivé sur place, j’ai été agréablement surpris d’apprendre que plusieurs comparses n’avaient absolument aucune idée de qui étaient les Steelers et les Packers sur le terrain, prenait majoritairement pour les Packers et que personne n’avait amené de bière officielle de l’événement. Le processus initiatique consistait à se faire mettre des lignes noires dans la figure, pour se donner une contenance. Ensuite, tout en mangeant et en buvant généreusement, on regardait le match et on y allait de commentaires suivant nos niveaux de compétences respectifs.

Une chose qui a retenu notre attention, dans la mi-temps, c’est que les Black Eyed Peas (surtout Fergie) chantent assez mal sans amélioration avec le micro, que Slash devait implorer Axl Rose d’apparaitre sur scène pour arrêter le massacre auditif de « Sweet Child O’ Mine » et que c’est Usher qui a finalement fait démarrer le party. Cependant, il n’y avait aucune commune mesure avec Christina Aguilera, qui a tellement massacré l’hymne national américain qu’elle aurait pu être poursuivie pour soutien aux communistes sous le Maccartisme.

Finalement, la victoire des Packers a été savoureuse et notre immersion dans le plus grand rassemblement sportif de nos voisins états-uniens nous a permis de profiter d’une occasion de plus pour célébrer. C’est dans une atmosphère assez joyeuse que je suis retourné chez moi, repu et « légèrement » euphorisé par l’alcool.