mardi 27 avril 2010

C'est dans le mois de mai

Musique folklorique que j'ai en tête:

C'est dans le mois de mai, en montant la rivière
C'est dans le mois de mai, que les filles sont belles
Que les filles sont belles oh gai, que les filles sont belles.

Et que tous les amants, en montant la rivière
Et que tous les amants, y changent leurs maîtresses
Y changent leurs maîtresses oh gai, y changent leurs maîtresses.

Mais moi je ne changerai pas, en montant la rivière
Mais moi je ne changerai pas car la mienne est trop belle
Car la mienne est trop belle oh gai, car la mienne est trop belle.

Elle a de beaux yeux bleus, en montant la rivière
Elle a de beaux yeux bleus, une bouche vermeille
Une bouche vermeille oh gai, une bouche vermeille.

Oh ! Qu'il me serait doux, en montant la rivière
Oh ! Qu'il me serait doux de dormir avec elle
De dormir avec elle oh gai, de dormir avec elle.

Dans un petit logis, en montant la rivière
Dans un petit logis, tout près d'une fontaine
Tout près d'une fontaine oh gai, tout près d'une fontaine.

Et où tous les matins, en montant la rivière
Et où tous les matins, la mariée se baigne
La mariée se baigne oh gai, la mariée se baigne.

C'est dans le mois de mai, en montant la rivière
C'est dans le mois de mai, que les filles sont belles.

jeudi 22 avril 2010

La vaisselle (fiction)

Aujourd’hui, à mon travail, j’ai voulu laver ma vaisselle. J’ai donc enduit l’éponge de la mixture savonneuse, puis on a tapé trois fois sur mon épaule droite. Surpris, je me retrouve nez à nez avec une femme potelée, qui m’invective ainsi :«Spencer, que croyez-vous que vous faites ». Pour toute réponse, je lui offre mon plus beau sourire et je réponds candidement : « Je lave ma vaisselle, madame St-Louis ».

La fonctionnaire me pointe une fiche usée sur le mur adjacent au lavabo et elle me dit ses paroles préenregistrées : « Monsieur Spencer, il faut vous remplir la fiche : nom, prénom, matricule et heure d’utilisation ». Les conditions sont on ne peut plus claires, mais pourquoi diantre n’y ai-je pas pensé plus tôt? Je me retrouve à hausser les épaules et à tourner les paumes de ma main vers le haut, ayant vainement cherché dans mes poches un crayon pour obtempérer aux directives de la vieille chipie. La principale intéressée me dévisage et m’indique que si je désire obtenir un crayon, je dois remplir le formulaire de réquisition C-45 - matériel de bureau, l’adresser au chef de mon département par la voie du courrier interne et faxer une copie de ma demande à la secrétaire responsable de l’approvisionnement.

Exaspéré, je lui demande néanmoins poliment de me prêter le sien pour simplifier la chose, ce qu’elle me refuse catégoriquement. Je sens la colère me monter à la tête et je lâche l’assiette dans l’évier, ce qui ne manque pas de choquer la fonctionnaire atteinte de crétinisme profond. Je fronce les sourcils et je déclenche les hostilités de front :
- « As-tu eu une mauvaise soirée hier, Irène? Est-ce que tu as oublié ton formulaire de consentement pour faire des avances à Patrick? Vous n’avez pas pu coucher ensemble faute de notaire ouvert à onze heure du soir? »
- « Si tu continues comme ça Roch, c’est une motion de blâme que tu vas recevoir. »
- « Laisse-moi laver ma vaisselle en paix, si tu y tiens tant que ça à ton formulaire, je vais le remplir après »
- « Tu vas encore l’oublier, comme la fois où tu as fait des avances à ta patronne sans en demander l’autorisation préalable. Je n’aime pas ton attitude, tu essayes toujours de bousiller le système, des gens comme toi ne peuvent pas fonctionner en société ».
Irène avait dit un mot de trop et la colère qui me gagnait lentement s’est transformée en rage bouillante. J’ai pris l’affiche sur le mur et lentement, je l’ai aspergée de savon, puis j’ai lavé mon assiette avec. Subséquemment, en prenant grand soin de dévisager la belligérante, j’ai chiffonné l’affiche entre mes doigts et je l’ai lancée dans la poubelle. Ensuite, j’ai « échappé » mon assiette étincelante de propreté sur le carrelage de la cafétéria en mettant de l’emphase sur le mot « Oups ». J’ai cherché les yeux d’Irène et je lui ai dit d’un ton mielleux : « Chère Irène, il faudrait que tu remplisses un formulaire de consentement, le concierge doit nettoyer la cafétéria, il y a une assiette cassée ici. Je ne peux pas le faire moi-même où j’aurai un grief. Puisque tu as un crayon, je suppose que tu vas t’en occuper. Après tout, tu es si serviable »!

samedi 17 avril 2010

Relations sexuelles et tremblement de terre

Charmant article de la "science religieuse" qui établit une relation causale entre l'augmentation des relations sexuelles illicites et les tremblements de terre : même les prédicateurs américains n'arrivent pas à la cheville de Kazem Sedighi.

Amusons-nous un peu avec l'ayatollah Sedighi et la science :

Approche holistique : quels sont les autres facteurs qui favorisent les tremblements de terre : l'augmentation de la production de maïs biologique est-il un facteur plus plausible que le déplacement des plaques tectoniques par le réchauffement climatique?

Épistémologie : si on prend le mot pour établir sur quoi se base cette théorie, M. Sedighi se base sur... le mysticisme? Est-ce la même chose que j'utilise quand je joue à Heroes of Might and Magic pour découvrir quel sera le thème de la semaine prochaine?

Preuve empirique : à part le fait que la biographie de la vie personnelle de Richter ait mis en relation son amour du sismographe et sa vie tumultueuse, il n'y a pas d'autres sources qui font références aux propos de l'ayatollah.

Réfutabilité : de quelle manière peut-on réfuter cette théorie? L'ayatollah n'en donne pas la possibilité, la preuve est avant tout divine.

Fausse relation : est-ce que le libertinage est plus ou moins présent qu'il y entre 50 et 100 ou même plus de 2500 ans? J'aimerais souligner qu'au Québec, entre l'après-guerre et la révolution tranquille, là où la fréquentation des églises était à son paroxysme, d'autres institutions comme les bordels faisaient également salle comble. Plus loin, au temps de la Grèce Antique, n'est-il pas correct pour un homme marié de sodomiser son esclave?

Sophisme : Le sophisme est un raisonnement fallacieux qui pourrait avoir l'air exact... dans ce cas-ci, il s'agit de pure fabulation, probablement sans circonstances atténuantes (alcool, drogue, épisode rocambolesque de partie de jambes en l'air, écoute intensive de Jimmy Hendrix, etc.)

Un exemple de sophisme : les personnes qui demandent aux athées de prouver la non-existence de Dieu, alors que c'est à eux de faire la preuve qu'il existe.

A-t-on besoin d'en rajouter? Comme je suis un provocateur assumé, je renchéris avec une finale à la Mythbuster (qui ne traite malheureusement pas du sujet religieux) : "Busted"!

mercredi 14 avril 2010

Angoisse neurasthénique

Sous son ciel, chaque soir, arrive l’homme esquinté :
Il est fort, il est grand, il ouvre la porte et pose son séant.
Il est frêle, recroquevillé, la tête dans les mains,
L’homme, le chêne, est meurtri de partout.

Passif, il abrutit son esprit dans le spleen :
Il boit son dur labeur, il étiole sa misère dérobée,
Affalé sur son canapé, ses yeux vides fixent le néant.
Il se bat contre son inertie, un bourrèlement castrateur!

Si la veille son cœur battait d’allégresse,
C’est le temps d’une chanson, une balade heureuse,
Dans la complicité des sourires des amis en liesse.
Et demain il entamera une ritournelle sans être esseulé!

lundi 5 avril 2010

Une journée magnifique

Les belles journées du mois d’avril sont rares, mais le temps du dimanche de Pâques était plutôt exceptionnel : sur la terre de Caïn, à Bergeronnes, le mercure indiquait 20 degrés à l’ombre. Ma famille et moi, étendus sur la surface surplombant le fleuve, profitions du soleil pour pavoiser dans les herbes sèches, récemment découvertes de leur couverture de neige. Pourtant, à quelques mètres de ce petit bonheur d’occasion, on trouvait encore des buttes de neige sises à proximité des zones ombragées par les nombreux arbres qui parsèment le terrain. Le ruisseau dévalait la pente et les clapotis de l’eau venaient s’ajouter à l’air de détente qui régnait.

Il faut dire que la température perçue était bien au-delà de la plupart des journées d’été : mon oncle et mon père en ont même profité pour retirer leur chandail. Pour ma part, je me suis aventuré dans l’eau, à marée basse, pour aller me tremper les pieds, entre les krills, les champs de varechs, les buccins, les moules, pour ne nommer que quelques-unes des nombreuses formes de vie qui composent le magnifique estuaire du St-Laurent. J’avais peine à croire qu’au mois d’avril, j’avais les deux pieds dans l’eau et qu’il n’y avait plus trace de neige sur la grève, que les ruisseaux déversaient leur eau au fleuve dans un bruit fort et continu, interrompu seulement par de criards goélands. Enfin, les rayons de soleil dansaient sur l’eau, qui n’était guère plus chaude pour autant. Deux jours auparavant, la brume, la neige et le froid accompagnaient notre tardive arrivée.

Un petit bonheur, mais quel souvenir il laissera dans nos cœurs, nous qui avons eu la chance de nous réunir sous cette température clémente, qui réchauffa même ce lien qui nous unit!