mercredi 5 novembre 2008

L’endeuillé

C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris la mort de mon grand-père samedi après-midi. Hors de notre contrôle, ce genre d’événement nous a grandement affecté ma famille et moi. Nous nous sommes donc rendus sur la Côte-Nord, lieu de la plupart de mes moments de repos en famille, pour célébrer l’être cher que nous avons tous aimé. Je n’en étais pas à mon premier deuil, mais c’est la première fois que je perdais un être aussi proche de moi : mon grand-père a été très présent dans ma vie.

Je le revois en pensée, l’air espiègle, qui « volait » un morceau de tarte aux petits fruits faite par mon père, cueillie par mes frères et moi et qui profitait de chaque instant pour nous donner des « coups de pied » chaque fois qu’il en avait l’occasion. Je me revoie, au travers de ma vie, à jouer avec lui à de multiples jeux de société et à pratiquer le ping-pong, sport auquel j’ai excellé à force d’harceler tous mes proches, dont mon grand-père, pour qu’ils jouent le plus souvent possible avec moi.

J’ai été pendant quelques jours autour des siens : sa famille, ses proches, ses anciens employés, ceux qui étaient autour de lui. Je dois admettre que même si je me considère bergeronnais de cœur, les us et coutumes du village m’échappent, ainsi que les multiples liens du sang, qui se perdent dans la nuit des temps. L’esprit de clocher n’est pas chose du passé : tout le monde se connait et s’entraide dans les moments difficiles. Les gens, comme dirait grand-papa, ont ce parler honnête, chaleureux, agréable : même séparés de leur village, ils y retournent comme s’ils l’habitaient toujours, dans leur cœur. Je ne veux pas faire d’analogie avec le Survenant ou Maria Chapdelaine, c’est simplement mon expérience de la chose qui parle.

Je ne peux pas prétendre en avoir appris beaucoup, sauf peut-être les nombreuses attentions que mon grand-père a données à ceux qui l’entouraient. Il a donc été bon et juste avec tous les siens et il a toujours parlé de ses enfants comme de ses petits enfants à tous, avec les louanges en prime.

Au point où il en était, avant de mourir, c’était un homme qui avait fait une belle vie, qui le savait et qui remerciait la Providence pour l’avoir toujours comblée de ses bienfaits. Il a été souffrant, peu de temps heureusement, mais il a été lucide jusqu’à la dernière minute. Il est mort heureux, je crois, mais de la place si grande qu’il occupait dans nos cœurs, il ne peut avoir fait autrement qu’un grand creux dans nos vies. Si sa mort était souhaitable, vu la perte de ses ressources physiques, son absence elle, est difficile pour nous tous.

J’espère avoir l’occasion de vivre mon deuil en en partageant quelques bribes avec vous, chers lecteurs et je vous amène à vous questionner sur le sens de la vie et de la place de la mort dans cette dernière.

lundi 20 octobre 2008

Arrivée à Montréal

Chers lecteurs,

Vous avez probablement remarqué chez moi un certain relâchement quant à la constance de l’écriture de ce blogue, ce qui, vous en conviendrez, vous instruit sur la quantité très négligeable de temps libre que j’ai eu, et ce, dans les sept dernières semaines. Je suis fatigué, parce que je me suis donné comme objectif de déménager, de quitter le nid familial pour élargir mes ailes.

Il y a quelques années, j’avais un appartement, avec le même colocataire d’ailleurs, mais à ce moment-là, il n’y était jamais. Je suis une personne qui a de ne pas être trop souvent seule, je trouvais que c’était une situation difficile. Au moment où il m’a dit qu’il allait aller vivre avec sa copine, j’ai cru qu’il me fallait quitter mon appartement et, avec le recul, je considère qu’il s’agit pour moi d’une erreur. Je n’avais pas tout à fait la maturité nécessaire pour considérer la possibilité de garder mon logement, mais cela m’aurait fait grandir un peu plus rapidement

Je suis retourné chez mes parents, j’ai vécu pendant trois ans, j’y ai perdu ma liberté, j’ai gagné certaines luttes contre moi-même. Je ne voulais pas nécessairement repartir, même si j’y avais pensé à plusieurs reprises, puis je me suis dit que lorsque ma relation avec ma famille serait assez forte, je pourrai partir. L’occasion s’est présentée durant l’été et j’ai tenté ma chance, avec cette logique particulière : comme je devais partir de la maison avant 25 ans, autant partir de mon propre chef, pour ne pas avoir le déshonneur d’être forcé à quitter. Cette fois, je pars avec l’idée que je ne reviendrai pas et il y a dans un certain pincement au cœur qui est associé à cette idée.

J’ai mis en veilleuse ma vie dans les dernières semaines : les études en ont pris un coup, je n’ai pas bien entretenu mes amitiés, mon travail souffre de mon peu de sommeil et je suis à bout de souffle. Heureusement, la course contre la montre est terminée : je considère avoir beaucoup appris durant cette expérience qui est de préparer un logement à accueillir, à changer ses couleurs, à raviver son esprit. Je salue également ce cher Apollinien qui m’a rendu un grand service, mon colocataire Carl et mes parents qui m’ont offert aide et assistance dans cette transition éprouvante.

D’autres nouvelles de ma vie palpitante dans quelques jours!

lundi 15 septembre 2008

Le temps

Chers lecteurs,

Je vous dois des excuses pour avoir été aussi absent ces derniers temps : ma vie tourne à 200%, alors je n’ai pas eu un seul moment de libre pour taper quelques lignes. Certains d’entre vous penseront peut-être à tort que j’exagère délibérément sur mon emploi du temps. Laissez-moi vous énumérer les principales activités auxquelles je me suis adonné et dont j’aurai probablement l’occasion de vous parler en plus ample détail dans mes entrées ultérieures :
• Je suis parti deux semaines à Vancouver
• Je fréquente l’université à temps plein
• J’ai défait les boites du local de l’association étudiante
• Je me présente comme président de ladite association
• J’ai réparé des ordinateurs
• J’ai négocié pour ma maîtrise
• J’ai changé d’emploi, pour un certain temps, je cumule deux emplois durant la semaine et je n’ai aucun jour de congé dans la semaine
• J’ai acheté mes articles pour déménager en appartement et je les ai transportés jusqu’à chez moi. Les plans d’aménagement sont en cours de développement
• J’ai visité mes grands-parents sur la Côte-Nord pour en prendre soin, ce faisant, j’ai vu ma grande tante, ma tante et mon amie Sylvie-Anne
• Je me suis occupé de Sylvie-Anne pendant deux jours avant qu’elle parte pour son voyage en France
• J’ai rattrapé l’absence de vie sociale de l’été en deux semaines
• J’ai passé ma photo de finissant
• Je me suis remis à faire de l’exercice (sporadiquement)
• J’ai commencé mes stages
• J’ai visité l’appart de mon frère et j’ai fait le taxi avec le reste de la famille
• J’ai repris mes partis de jeu de rôle

Malgré le fait que cet horaire, qui peut sembler moins ambitieux qu’il l’est en réalité, je me sens en grande forme, malgré le déficit de sommeil qui commence à se faire sentir. Souhaitons qu’ils me restent quelques heures pour rédiger mon compte-rendu de voyage et vous ennuyer avec ma vie que je crois si trépidante.

dimanche 10 août 2008

Le Québec est-il surfait?

Apollinien n’est pas un cuistre, mais ce qu’il peut avoir mauvais goût! Il fait exprès pour me choquer et m’obliger à écrire une entrée à une heure impossible. Dans son dernier propos, Surfait (Chronique d’humeur), il nous dit que la réputation de beauté de la ville de Montréal est surfaite, car cette ville est truffée de « bâtiments sans caractères ou carrément laids ». Il ose même suggérer que ceux qui trouvent qu’ils ont une belle ville n’ont pas assez voyagé.

Sans avoir la prétention de dire que le patrimoine architectural montréalais est sans égal, qu’il me soit tout de même permis de dire qu’on n’écrit pas sept livres sur les sentiers pédestres de Montréal pour le simple plaisir de faire croire que nous sommes dans une belle ville. Le Vieux-Montréal, les fortifications, le musée de Pointe-à-Callière (le plus vieil égout de la ville), le parc Angrignon, les boisées, les maisons canadiennes à Montréal-Nord, les édifices religieux, la maison St-Gabriel, les grattes-ciel du centre-ville, la rue St-Jacques, les vieilles casernes de pompiers, le Plateau, l’ancien Hôtel de Ville et le mont Royal, pour ne nommer que quelques sites d’intérêts, réussissent bien à nous faire une place au sein des grandes villes et des belles villes.

Tout n’est pas parfait évidemment, nous n’avons pas beaucoup de vestige de plus de 400 ans, mais il me semble que l’on oublie vite que l’on vit dans l’une des plus belles villes du monde. Peut-on la comparer avec Paris ? Pas vraiment, il y a trop de différences historiques, mais quand même!

Apollinien n’en reste pas là et vient également dire que la réputation de beauté des Québécoises est surfaite : « La vérité c'est que beaucoup de Québécoises sont maigrichonnes, ont un nez protubérant et une dentition chevaline ». Je ne sais pas comment peut-il oser suggérer pareille horreur, mais il doit y avoir une réponse de faite à un tel affront et à un manque pareil de goût en esthétisme. Certes, toutes les filles ne plaisent pas nécessairement à tout le monde, mais les Québécoises sont belles, plus belles que d’autres et contrairement à ce qu’affirme Apollinien, qui n’est visiblement jamais allé à Toronto, elle ne frôle pas toute l’impudeur.

Apollinien, qui s’habille de beaucoup de paroles, est lui-même assez maigre et ce n’est que pour ne pas parler de rachitisme. Il cherche lui-même à combler d’artifices son corps en achetant des vêtements hors de prix. Il parle de peu de conscience architecturale et la peinture de ses murs est truffée de coulisses.Heureusement qu’il a pour lui une si belle personnalité, un grand charisme et un intellect hors de portée, car pour les considérations esthétiques, on repassera sur certains de ses choix. Je serais bien curieux de savoir si sa future comparse de vie, j’oserais parier sur une québécoise, ne critiquera pas ses choix de vêtements!

samedi 9 août 2008

Vive Jean Dion!

Après avoir lu l'article de M. Dion sur les jeux olympiques, je réalise que je ne pourrai pas faire mieux. Voici donc le lien pour aller consulter son article, c'est de l'or en barre : http://www.ledevoir.com/2008/08/09/200934.html.

mercredi 6 août 2008

Réalité culturelle

Lors des premières épreuves, les traditions culturelles seront bouleversées : les chinois devront s'adapter à des réalités qui ne sont pas les leurs!

jeudi 31 juillet 2008

Un sinophile qui revêt les habits du démagogue

Apollinien ferait mieux de se recycler comme gérant chez Uniprix. On a toujours dit qu’on ne pouvait pas comparer des oranges et des bananes et il essaye de mettre la Chine aux côtés de l’Occident tout entier. En fait, il en vient à réduire l’Occident à un seul pays pour ce qui est de ses caractéristiques. De plus, il réutilise un discours usé à la corde des méfaits de notre civilisation : il parle de génocide, d’esclavage et compagnie et je parle de pollution.

L’Occident regroupe plus d’un milliard de personnes :
• 27 pays représentant 493 millions d’Européens font partie de l’Union européenne
• 24 pays représentant 241 millions d’Européens n’en font pas partie
• 303 millions d’Américains font partie de cette zone
• 33 millions de Canadiens joignent ses rangs

La Chine regroupe 1 321 851 888 personnes dans un seul pays qui, géographiquement, est plus petit que le Canada et qui rentre plus de trois fois dans la zone occidentale. La langue officielle de la Chine est le chinois mandarin, mais il y a 13 « dialectes », dont 7 majeurs, normalement intelligible l’un pour l’autre. En Europe, il y a plusieurs langues officielles et encore plus de dialectes. En Occident, l’esclavage est interdit et quasiment enrayé, en Chine…

Apollinien compare ici 8 crimes contre l’humanité étendus sur 500 années d’histoire pour l’Occident à trois « crimes » chinois qui datent tout au plus d’une cinquantaine d’années. Dans son hagiographie sinophile, Apollinien raconte que la Chine avait un millénaire d’avance sur le reste de l’humanité : or, si elle s’est fait vaincre par l’Occident par le colonialisme brut (passons alors sous silence l’annexion forcée du Tibet de Taïwan, de Hong-Kong en 221-216 av. J.-C. et les territoires disputés d’Askai Chin et le Trans-Karakoram), c’est peut-être parce qu’elle ne suivait pas le rythme.

Il y a des choses que l’on doit admettre : l’Occident a connu une phase d’industrialisation et elle a son rôle à jouer dans la pollution chinoise. L’Occident ne fait pas assez de transfert de technologie et elle aussi, a de grands problèmes environnementaux. D’ailleurs, elle fait miroiter sa « verdeur », mais exporte ses usines polluantes en Asie… il est donc à noter que j’aurais également pu jeter mon dévolu sur nous, les enquiquineurs!

Je ne l’ai pas fait pour une seule raison : parce que la Chine décide, son gouvernement est souverain, unitaire et peu stratifié. Avilie aux mirages oniriques du capitalisme sauvage qu’Apollinien décrivait, la Chine perd un peu de sa superbe qui s’envole dans un brouillard trouble régissant ses contrées : la Chine se développe anarchiquement (dans un système communisme, c’est assez exceptionnel) et si Apollinien trouve sa dictature éclairée, ce sera sans doute sous l’influence de l’opium.

Dernier petit commentaire : Apollinien nous dit qu’il voit l’arrivée des Jeux en Chine comme l’arrivée de cette civilisation dans le monde moderne. Une des conceptions datant de la Grèce Antique, d’où l’idée des Jeux d’ailleurs, est la démocratie, chose qu’on a l’air d’oublier dans une dictature. J’espère sincèrement qu’Apollinien, tout bon Occidental qu’il est, saura reconnaître que les athlètes canadiens devraient être les seuls maîtres de leurs pensées et de leurs gestes, puisque c’est une chose que de faire des Jeux, mais encore faut-il avoir eu l’assentiment de la population et je parie que les paysans chinois qui se sont fait déplacés sans compensation auraient déjà envoyé un mémoire et que la presse s’intéresserait à eux s’ils vivaient dans un régime démocratique. Je ne suis pas le plus ardent défenseur de la démocratie et encore moins de celle que nous avons, mais reste-t-il qu’elle nous donne un certain levier de pouvoir qui demeure une chose inconnue sous l’égide bienveillante du PCC.

Sans rancune vieux!

P.S. Je tiens tout de même à remercier Apollinien, parce qu'il m'a fait faire une recherche poussée pour mieux comprendre cette merveilleuse civilisation, son histoire riche et son patrimoine culturel étincelant à travers ma quête de preuve contre l'idolâtrie flagorneuse!

mercredi 30 juillet 2008

Hypocrisie olympienne

Je quitte un instant mon personnage imbu de sa personne et exhibitionniste de ses pensées pour vous parler de ce qui est à mon sens une conspiration contre le bon sens. D’ici quelques jours à peine auront lieu les jeux olympiques à Beijing, l’une des capitales les plus polluées du monde. Pour tenter de respecter les règles de sécurité en ce qui a trait à la qualité de l’air, le PCC a fait fermer, temporairement, des milliers d’usines à Beijing et dans les environs. De même, 90 % des véhicules pourraient être retirés des routes de la capitale.

Si je comprends bien, en plus d’une tentative fallacieuse de discussion avec le Tibet, la Chine se double d’une mesure environnementale drastique et provisoire qui sera relevée dès la fin des Jeux. Je trouve que c’est un complot contre le bon sens, qu’au nom des athlètes, un pays lève des restrictions pour les aider à mieux performer, mais laisse crever des milliers d’enfants et de vieillards (sans parler de tous ceux qui sont atteints de maladie pulmonaire, d’asthme et d’allergies) le reste du temps. Je passe sous silence l’évincement de milliers de pauvres gens pour la construction des installations olympiques.

Si j’ai bien compris, une fois les Jeux terminés, Pékin recommencera à asphyxier sa population, comptant sur les quelques lignes de métro inaugurées pour les Jeux afin de réduire les millions de tonnes de polluants qui cancérisent la population locale. J’appelle tous ceux qui sont contre ses mesures éhontées et hypocrites à ne pas ouvrir le téléviseur, à déchirer vos journaux et à boycotter, de toutes les manières possibles, les jeux les plus sales de l’Histoire.

dimanche 13 juillet 2008

Sept ans plus tard

Je me rappelle le début de ma technique en informatique au cégep comme si c’était hier : mon partenaire de casier s’appelait Vivien Goyon et il m’avait fait peur : strict, du genre « c’est ta responsabilité d’acheter un cadenas », je me demandais si les autres personnes de mon programme seraient plus affables. Au début, il y a eu Frédéric Faddoul, bonhomme haut en couleur, typiquement leader charismatique, qui se présentait à tout le monde : grand et très mince, il avait ce profil investigateur et artistique, il m’avait tout de suite montré son côté sympathique et m’avait rassuré en disant que Vivien aimait bien « brusquer un peu ». Puis il y eut Élie Bariche, dit Barichelli, le geek qui savait faire du Smilies en VB. Martin, l’homme intriguant que personne n’arrivait à saisir, se pointait souvent en retard et il était toujours très fatigué dans ses cours parce qu’il allait au Buzz Night Club, sans boire une goutte d’alcool. Edouard était l’archétype même du geek : un peu ventru, avec une chemise carreautée, il buvait du Pepsi comme de l’eau, affirmait que Zeus était le nom d’un serveur et codait de manière si complexe que c’est à se demander comment il s’y retrouvait.

Les deux autres sont arrivés plus tard : Christopher était un ami de l’école primaire à Fred : petit colosse baraqué, il aurait pu faire peur avec sa barbe jamais vraiment taillée s’il n’avait pas l’intension de faire rire ses interlocuteurs à chaque phrase qu’il disait. Toujours prêt à aider, il ne perdait jamais une occasion pour rappeler à notre conscience ses origines arméniennes dont nous aimions nous moquer de bon cœur. Il reste le très patriotique Laurent, personnage plus solitaire, farouchement indépendantiste, qui affectionnait particulièrement les chandails provocants, la langue française et les échecs dans les cours de mathématique. Hier, j’ai revu tout ce beau monde, en voici une petite description actualisée (je ne prétends pas que ce soit leur portrait craché, disons qu’il faut bien que je m’amuse un peu) :

Vivien : authentique patriote français déporté au Québec qui n’a ni l’accent français ni l’accent québécois : Vivien est unique et il le sera pour le reste de ses jours. Vivien affectionne surtout les bières françaises, le vin français et les filles françaises, mais quand vient le temps de recevoir, Vivien est un preneur universel. Il est connu pour son sens critique pour le moins particulier et reconnu comme étant l’amateur de vélo le plus farouche d’entre tous. Dans ses temps libres, il se pointe à ses cours de psychosocio et cumule les frais de retard à la bibliothèque de l’Université.

Fred : doté d’une créativité hors du commun, Fred effectue un retour aux sources en explorant son potentiel artistique. (cette partie du texte a été censurée). Fred est souvent jalousé pour son talent inné à séduire et à être charismatique. Il finit souvent par être l’instigateur de tous les événements, mais plus particulièrement les tournois de Smash.

Élie : Dans la mythologie, Élie veut dire « Fils de Dieu », mais pour nous tous, Élie signifie « vedge ». Élie représente parfaitement la paresse, l’excès, le laisser-faire et il s’assume parfaitement. Outre son petit côté maniaque (il a un trouble obsessif compulsif quand il se lave les mains), Élie est toujours prêt à boire, à fumer et à converser. Il a un fan-club de ses expressions les plus mémorables, détient le record des citations les plus pathétiques et certainement aussi, celui de l’être le plus doux du monde.

Martin : homme qui a renoué avec son côté latino, il garde également son côté geek fini de joueur de jeu de rôle. Buveur et fumeur social, Martin est agréable avec tout le monde et il a l’ego typiquement argentin : si on le lançait du haut de son ego, il en mourrait une fois tombé en bas. Martin a un don pour rechercher les relations amoureuses compliquées, pour être pris dans des dilemmes éthiques concernant ses amitiés, pour organiser des partys quand personne ne peut venir et pour toujours être occupé lorsque je tente de le rejoindre. Outre cela, c’est également le profil chic-type.

Édouard : il n’a pas changé d’un iota… en fait, sa masse corporelle a cumulé une nouvelle surcharge pondérale, mais outre cela, c’est toujours un passionné du détail, de la précision et plus spécifiquement aujourd’hui, de la recherche de la beauté, de l’esthétisme dans son travail. Fier, un peu dans la lune, il est toujours de bonne compagnie lors des soirées et il sait mettre un grain de sel, pas toujours nécessaire, mais néanmoins toujours spécial.

Christopher : Sourire, attitude sympathique et manque de tact le caractérisent parfaitement. Christ continu d’être susceptible, il attache encore de l’importance à la reconnaissance de ses qualités. Ces derniers temps, il s’est proposé à lui-même d’essayer d’adopter l’attitude de Casanova, ce qui n’est pas sans causer un vif déplaisir à la gent féminine. Christ est toujours partant quand il s’agit de célébrer et que l’occasion soit bonne ou mauvaise, il sera là et de bonne humeur. Il possède également un sens de l’esthétique douteux en critiquant mes chemises.

Laurent : Strait-edger un peu à droite, Sappy ne perd jamais une occasion de railler et de dérailler. Sur Facebook, il regarde tout, il analyse tout et il fait des commentaires partout. Farouchement antidrogue, Sappy est la police des partys et ses nombreuses conquêtes ont dû composer avec ses idées radicales et arrêtées. Sappy aime bien boire, rire et manger (c’est du moins ce que nous dit son ventre) et il est toujours chouette d’avoir l’occasion de discuter avec lui.

Moi : je ne me présente plus, je suis le type aux cheveux gris qui connait tout le monde, mais qui finalement ne voit personne. Dans ce contexte précis, je suis peut-être plus le rebelle contemplatif, qui analyse plus qu’il ne parle. Anciennement un fêtard de première, camarade des brosses mémorables et des shishas les plus vertes, je suis le type détendu, qui discute et qui cherche des prétextes pour retrouver sa solitude, pour pouvoir se plaindre d’être seul. Mégalomane, humaniste, personne aux idées et aux conceptions arrêtées, avec un sens de l’honneur qui n’est plus de ce siècle, je cherche la confrontation et les paradoxes. Je suis aussi l’oreille et la voix du réconfort!

samedi 12 juillet 2008

Le rêve

Un jeune homme part à l’aventure et il trouve une grotte mystique, cachée derrière une chute d’eau, là où autrefois les oracles prédisaient l’avenir dans le vol des oiseaux. Il décide de la franchir et arrive dans le monde intérieur de la terre, il décide d’aller à la rencontre des peuples qui habitent cette région inconnue.

Les galeries souterraines sont éclairées avec des quartz monumentaux qui les tapissent dans les murs transversaux. Le jeune homme finit par croiser un être vivant, ressemblant morphologiquement à un être humain, plus petit et grisâtre. Ce dernier lui fonce dessus à une vitesse vertigineuse et le héros a à peine le temps de se tasser que son assaillant se retrouve mort, cogné à une stalagmite trop imposante. Après avoir rencontré quelques êtres qui se montraient tout aussi féroces, le principal intéressé décide d’arpenter les lieux en se cachant, pour ne pas encourir les foudres des habitants de cette contrée.

Les lieux sont intéressants, de grands corridors débouchent sur une espèce de grand creux où les abords, à plusieurs étages, forment un genre de palais. Il y a plein de racoins, plusieurs types d’êtres vivants (certains ont des peaux qui sont plus colorées, ces créatures sont généralement plus grandes physiquement et elles sont équipées d’armes blanches).Toutes les créatures attaquent lorsqu’elles le voient, il se demande pourquoi.

Dans un racoin mal éclairé, il y a une espèce d’enclave qui semble avoir été à l’abandon depuis très longtemps. Dans un coin, notre héros trouve les des bandes datant de 200 ans contenant un vidéo de MacMillan523. Ce dernier était un authentique habitant de l’espace, un genre d’aventurier qui était parti rencontrer les peuples de la terre et qui leur avait posé une question concernant leur nourriture. Imaginez que la scène du vidéo est au même format qu’un RPG comme Final Fantasy. La réponse des intraterrestres ayant déplu à MacMillan523, ce dernier serait rentré dans une fureur immense et aurait fait un carnage démesuré, anéantissant quasiment la civilisation.

Finalement, le héros trouve un miroir et son reflet est celui qui orne les couloirs intraterrestres : il a le même visage que MacMillan523, peut-être est-ce un descendant.

N.B. Il s’agit d’un rêve que j’ai fait récemment, il va sans dire que le héros était personnifié par nul autre que moi-même, bien que mon apparence physique soit grandement modifiée.

mercredi 9 juillet 2008

Un matin plutôt spécial

Mes yeux sont encore clos, je sens une brise sur ma peau, qui caresse mes cheveux. Je respire à fond l’air qui entre dans la pièce et qui apporte des effluves qui ne me sont pas connus. Finalement, je sens un drap qui n’est pas le mien et la curiosité s’empare de moi : où suis-je? Je dilate mes narines pour capter toutes les odeurs qui pourraient s’aventurer autour de moi : je sens que je suis à côté d’une fille, son arôme ne me revient pas. Elle sent un peu l’eau de rose, je ne peux qu’ouvrir les yeux pour tenter de découvrir ce qui m’arrive, ma mémoire semblant oublier le passage du temps.

Je suis dans une chambre, les rayons de soleil dansent sur les murs bicolores : bleus dans le bas de la pièce, puis un rebord en bois taillé vient séparer le haut qui est blanc. Je distingue un bureau ancien, sur lequel traine une bouteille d’eau de fleur de rose, un livre de Jules Verne : « de la terre à la lune » et une plume d’oie qui jouxte une bouteille d’encre et une page qui n’est pas terminée.

En face de moi, je vois une commode qui doit contenir des vêtements. Il y a un petit miroir qui ne me permet que de voir le reflet du plafond; un ventilateur massif y trône. Autrement, mon regard se promène dans l’angle de la pièce où est une bibliothèque bien garnie. Finalement, mon regard ayant traversé la pièce vient se fixer sur un amoncellement de longs cheveux blonds ondulés qui dépasse des draps blancs. À la base trône une tête d’ange, au visage pur avec une peau blanche et délicate. Deux petits yeux, paupières fermées, exhibent des cils courts à proximité de sourcils affinés. Un petit nez fin se taille au milieu du visage que des taches de rousseur enjolivent. Des lèvres fines et roses semblent dire « embrasse-moi ».

J’ose me retourner vers la douce et je lui flatte délicatement la joue du revers de la main. À peine ai-je effleuré sa peau que ses petits yeux bleus se fixent sur moi et sur ses lèvres se dessine un sourire. Ses bras viennent chercher ma taille et son corps chaud se colle sur le mien avec un frisson de soulagement. Sa tête rejoint la mienne sur mon oreiller, nos nez se touchent, la belle ferme ses paupières avec confiance. Du coup, le stress qui m’habite depuis toujours devient un immense ruisseau calme : je n’ai aucune idée du jour, je ne sais pas où je me trouve, ni même l’heure qu’il est. Je contemple un instant le tableau qui m’est offert : je le grave dans ma mémoire avant de retourner me fermer les yeux et j'exulte un peu plus. Je l’embrasse : moment suave, délicieux. Pendant que mes lèvres sont collées sur les siennes, je sens un sourire en commissure : les pupilles pointent avec déférence vers le haut et le visage exhibe visiblement une invitation.

vendredi 4 juillet 2008

La kacha et le poulet à la Kiev de Tchekhov

La kacha est un plat russe traditionnel qui a été utilisé comme un met de cérémonie pour les mariages et les fêtes. Plus tard, Alexandre Nevsky en fait même une fête importante en 1239. Aujourd’hui, un proverbe russe nous dit qu’on ne peut nourrir un russe sans kacha. Tchekhov a eu l’idée de m’en faire goûter un qui n’était pas piqué des vers, en voici donc la critique.

Au premier regard, on voit que le résultat de la recette est une kacha visqueuse (il en existe trois types : liquide, visqueux et friable) qui oscille plus vers le friable. La base de la kacha est le grain, Tchekhov a choisi le sarrasin, un choix gouteux et nutritif. Cuit à base de bouillon de bœuf, on remarque le délice qu’elle inspire avec les champignons fins qui sont mis à contribution : morilles, pleurotes et chanterelles. Avec un peu de fenouil haché et de la crème sure, le mélange est très bon, quoique très nourrissant. Le seul point négatif de cette kacha est le sel : Tchekhov m’a candidement avoué l’avoir salée, ce qui la descend beaucoup par rapport à ce qu’il aurait pu être. Il faut également préciser que le camarade Tchekhov a fait une kacha relativement complexe : normalement, cette recette peut s’exécuter avec beaucoup moins d’ingrédients et dans un laps de temps de 20 minutes.

Mais allons-y pour la critique que Tchekhov désire ardemment : le poulet à la Kiev. Est-ce là une recette authentique de la Russie? En fait, ce poulet a été confectionné par un français, Nicolas François Appert (1749-1841) pour Elizabeth 1re de Russie. L’origine du nom « Poulet à la Kiev » pourrait provenir des restaurants de New York, qui, pour accommoder leur clientèle ukrainienne, aurait ainsi baptisé son poulet. Voilà donc un argument de taille pour convaincre le camarade Tchekhov que la cuisine française n’est pas que l’incarnation du mal.

Ici, comme pour la kacha, Tchekhov n’a pas été un puriste : il s’est permis de rajouter un élément discordant : des truffes. En fait, ce glouton a mis deux truffes pour une seule poitrine de poulet (qui était, par ailleurs, bien généreuse). Une des particularités du poulet à la Kiev est qu’il est garni de beurre aux herbes au milieu, ce qui n’était pas le cas avec le poulet d’Oscar, qui était fourré aux truffes.

La première chose que j’ai remarqué, c’est que ce poulet était recouvert de pois verts en conserve, ce qui détériorait énormément l’aspect visuel et qui constituait quasiment une offense visuelle à un met si prestigieux. J’en étais un peu offusqué, mais lorsque j’ai commencé à déguster le plat, j’ai compris : les pois ont absorbé le gras et ils devenaient très goûteux. Puis, vint le moment où j’ai mis ma fourchette à contribution pour défaire le poulet, dont la panure était assez molle, gracieuseté des pois, j’ai pu le sentir céder sans effort. Dans la bouche, j’ai senti que je perdais mon combat des chefs : un poulet qui n’est pas sec, goûteux, très goûteux même, avec une panure qui le rehausse et le beurre, que je soupçonne irlandais. Tout ça pour dire que le tout était fantastique : je mangeais avec allégresse, accompagné de la kacha, je sentais les truffes qui s’étaient propagées à travers la poitrine (normalement, on met une truffe pour quatre poitrines), l’onctuosité de la chair, un certain goût poivré et frais, ainsi que le gras, qui donne toute la saveur.

J’ai peu de mots à la bouche, sauf celui de la vengeance, de l’espoir de faire un meilleur plat, un repas plus grandiose, de devancer celui qui a (finalement) repris le flambeau de la cuisine. J’ai le goût de dire à Oscarovitch qu’il a finalement vaincu une partie de ses vieux démons et que je le vois dans le raffinement qu’il a mis à faire ce met divin. Il ne me reste qu’à remettre mon chapeau et de me mettre au travail.

Le bortsch du camarade Tchekov

Cher camarade,

j'ai l'honneur de vous apprendre que j'ai eu le plaisir de déguster votre bortsch et qu'il fut bien apprécié. Je vous demande donc d'accepter mes félicitations, vous avez largement dépassé votre ancien potage à la betterave, qui, bien honnêtement, ne payait pas de mine. J'aimerais tout de même détailler ma critique culinaire afin de vous fournir l'état de ma pensée.

Tout d'abord, je dois dire que j'ai trouvé que la présentation de votre soupe était appropriée, mais votre bouillon aurait pu être bonifié de quelques betteraves râpées afin de le rendre plus consistant. De plus, sans vouloir vous froisser, votre bouillon était chiche : même si je voyais le gras du boeuf, il vous faudrait faire cuire votre bouillon avec des os, afin de laisser la moelle le rendre plus gouteux. D'ailleurs, si vous aviez l'amabilité de casser votre eau avec une base de bouillon, cela aurait également contribué à augmenter l'arôme du potage.

Votre boeuf était bien cuit, vos betteraves et vos légumes étaient juste assez cuits, ce qui est très bien. Vous avez eu la bienveillante idée d'y ajouter de le fenouil, qui harmonise délicieusement votre soupe, bien que vous aillez un peu forcé la note. Par contre, il manquait un ingrédient typiquement russe dans votre soupe, une chose cruciale, vitale, essentielle : la crème aigre. C'est une erreur importante : il faut en mettre un peu dans la soupe (avec l'aneth ciselé) et laisser la balance à votre invité.

En somme, vous avez fait un bon travail, mais il faut tout de même vous dire que votre soupe n'avait pas beaucoup de personnalité : l'âme slave qui doit l'habiter semblait plutôt diluée. Vous auriez avantage à vous inspirer de ce proverbe russe : « Si tu as une bonne épouse et un Bortsch gras, alors tu peux t'estimer heureux ». Pour compenser cette remarque acerbe, laissez-moi terminer en vous citant Paul Bocuse, qui exprime une qualité indispensable à votre maitrise culinaire : « Il n'y a pas de bonne cuisine si au départ elle n'est pas faite par amitié pour celui ou celle à qui elle est destinée».

Votre ami dévoué,
Leonid Petrovitch Gaiev

jeudi 3 juillet 2008

Laval et Harmonium : trouvez l'erreur

Comme tout bon Québécois, je me suis dirigé à un spectacle de la fête nationale du Québec après une harassante journée de dix heures. Comble de bonheur, le spectacle de cette année était intéressant: un hommage à Harmonium. Comme 135 000 autres curieux (nous devions donc être 135 001 personnes), je me suis rendu au centre de la nature, un parc de l'est de l'île Jésus qui était anciennement une carrière, lieu de rassemblement du groupe « Les Voisins » et du dernier spectacle d'Harmonium en territoire québécois.


Ce que je n'ai pas encore précisé, chers lecteurs, c'est que je suis seul et je vais chercher des amis qui ne sont pas au courant que je serai là. Comme je l'ai précisé tout à l'heure, la foule est imposante et mes yeux de lynx découvrent avec stupeur que c'est difficile de se retrouver avec autant de personnes. Je m'aventure au moins une dizaine de minutes seul avant de retrouver mes amis... personnellement, je crois que la chance sourit aux audacieux, mais là, je pense que je suis un surhomme, détenteur du record du monde, celui qui a le GPS dans l'oeil... en fait, si ce n'était pas que ce sont (Ls-D et Gim, mes amis, qui m'avaient trouvé, je pourrais me le faire croire. Ls-D. est certainement la personne qui peut se vanter de voir ce que les autres ne voient pas : son oeil exercé peut trouver un ami dans une foule, même s'il ne s'attend pas à le voir, tout comme un problème dans un programme informatique d'ailleurs). Comme nous sommes en majorité hispanophone, le bilinguisme est de rigueur. Après un brin de conversation, le spectacle allait commencer.


La liste des artistes invités est impressionnante : Marco Calliari, Dan Bigras, Boom Desjardins, Yann Perreau, Grégory Charles et Marc Déry... bon d'accord, je connaissais Calliari pour son rôle dans Anonymus, Dan Bigras parce que c'est dur de ne pas le connaître, Boom Desjardins parce que tout le monde nous casse les oreilles avec lui et finalement Grégory Charles parce qu'il fait toujours tous les spectacles et qu'il signe avec Sony pour chanter en anglais..


Bref, le spectacle commence. Petit problème: les chansons ont été altérées pour ce qui est du rythme. Il y a deux ans, je pouvais me targuer de connaître mon Harmonium sur le bout de la langue : je l'écoutais tellement que je savais tous les textes par coeur. En fait, c'est assez difficile d'oublier, je me rappelais des textes, mais ils avaient altéré le rythme. Étant probablement le pire des puristes, cela nuisait hautement à l'image du sacré qui vient avec le seul groupe de magiciens du Québec. Par contre, l'essence des chansons étant les mêmes, il me venait en tête qu'un petit peu d'herbe du pays eu été agréable, fût-il de ma sobriété qui commence à dater.


Par la suite, je me rends compte que les gens autour de nous (notre groupe ayant grossi à 25 personnes avec plusieurs enfants) semblent s'en aller dès les premières notes de l'Heptade, ce qui, je trouve, casse beaucoup l'ambiance. Un petit garçon de six ans, Samuel, fait son apparition devant moi et il veut jouer avec moi. Ma nature profonde embarque donc au-delà du nationalisme exacerbé par l'événement et me voilà la tête sous une couverture à tâter les pieds de mes amis et à faire rire mon nouvel ami. Alors que les paroles d'Harmonium enchantent normalement mon cerveau, surtout grâce à cet extrait de « Comme un fou »:
[...]Dites-moi donc quoi faire
J'suis tombé sur terre
Au milieu d'un champ qu'on a r'couvert d'acier
Si j'pouvais m'prendre
Avec un peu d'chance
J'pourrais peut-être tomber quelque part de l'autre côté
Non, mon p'tit gars, non
C'est pas d'même qu'on apprend, non
T'as rien qu'à r'garder où les autres sont placés
Non, non, mon p'tit gars
Essaie pas d'parler, non
Sinon, va falloir penser à t'enfermer [...]


Le texte édifiant qui me fait normalement prendre une introspection n'a pas eu le même charme qu'à l'habitude, même si j'écoutais d'une oreille distraite les performances fantastiques de Gregory Charles et de Marco Calliari, Yann Perreault qui faussait et la voix pathétique de Boom Desjardins (et par moment de Dan Bigras, qui n'avait pas le ton juste). Bref, à prendre avec un certain soupçon de mélancolie, parce que finalement, c'est ambitieux pour des musiciens de vouloir recréer la perfection de l'Heptade, un peu plus de travail aurait été nécessaire. Ce spectacle aurait certainement pu être donné à des amateurs, mais pas à une foule de 135 000 personnes, la musique n'est pas assez accessible, il faut y être initié.


Je m'en voudrais de dire que le spectacle était raté, disons qu'il n'était simplement pas bien balancé. Quant à la finale (comme un sage), les feux d'artifice et le fait que nous avons trouvé des passes VIP ont certainement bien agrémenté notre soirée. J'aurais par contre apprécié voir ce spectacle dans une dimension un peu plus privée, voire plus politiquement engagée.


Le lendemain, Ls-D., fidèle à son habitude, a organisé une fête à la toute dernière minute. Il a téléphoné à tout le monde environ 1h30 avant de nous demander de le rejoindre chez lui, pour fêter la St-Jean-Baptiste autour d'un feu de joie. Bien assis dans la balançoire, nous discutions de tout et de rien, mais pas de politique ce soir-là. Nous avons passé un agréable moment entre initiés, avec en sus, mon petit-frère qui s'était joint à nous.


J'aimerais profité du moment pour lancer, d'une petite envolée lyrique, une ode au fleurdelysé et à la nation québécoise, qui, j'ai espoir, sera souveraine :


Ô mon drapeau, ma patrie, mon berceau, ma terre :

Je suis né sous ton sol glorieux, prêt à combattre

À parler français, une langue altière,

Désirant l'indépendance, toujours à débattre.


Je suis né sous le symbole du lys, mon fleuron

J'aspire à ta droiture, à ta noblesse divine.

Je me veux l'être le plus pur de l'escadron,

Perpétrant l'honneur de ma famille idoine.


Je rêve un jour de servir la noble cause :

De faire de mon drapeau un étendard du monde,

D'être un frère de la liberté, si je l'ose

De faire un nouveau pays, que la paix fonde.

dimanche 15 juin 2008

Vasistas

Vacuité, vacuité, que de choses je vois en ton nom, comme si la vie n’était qu’une quête à travers l’inutile et le superflu. En quelque sorte, j’ai l’impression que le remords, c’est l’arrière-goût de notre consumérisme en tant que société. Tout est vain finalement, il n’y a rien qui perdure, qui donne une saveur durable (le mot est à la mode) à un plat fade, saupoudré d’émulsifiant au gré des vents et des fantaisies, néanmoins fade à la base.

Un des dilemmes actuels, c’est le côté amorphe et ancré d’une société supposément toujours en mouvement, une autre déception amère s’offre à nous lorsqu’on décide de mettre à jour notre quotidien : à travers un culte de la perfection qui ne fait que nous asseoir à côté de l’insatisfaction chronique, nous nous défigurons chaque jour. Pour nous consoler, quand nous sommes si seuls que même le temps ne veut plus de nous, nous appelons cela être libre.

Nous vivons sous un soleil luminescent, assez pour nous cuire une fois pour toutes. Nous sommes des êtres qui se complaisent dans l’ignorance : nous réchauffons l’extérieur pour être mieux à l’intérieur, isolé, pour geler en plein soleil, individualiste que nous sommes. C’est beau l’écologie : nous sommes fiers de nous préoccuper de notre environnement, c’est tellement à la mode d’acheter des sacs durables que nous n’utilisons pratiquement jamais, de scander des slogans qu’on ne comprend pas, de s’appeler une partie de la solution en mangeant du Kraft Dinner biologique…

Vive l’humanité, l’étendard de notre salut, devant les guerres fratricides et celles, plus proches de nous occidentaux, qui concernent les prix d’un liquide noir et visqueux qu’on s’arrache à prix d’or. Au diable la crise alimentaire, j’ai déjà envoyé mon chèque de deux dollars pour sauver un enfant en Birmanie quand je suis allé me chercher un nouveau rein importé d’Afrique à ma clinique privée. On s’en va tout droit vers l’autodestruction : la chose de bien c’est que peut-être qu’on finira par disparaitre. Entre temps, on pourra toujours s’envoyer des commentaires de nos visages candides dans nos profils Facebook ou écouter Sexe à New York, c’est tellement édifiant!

Sur ce, je pense que je vais retourner à mes affaires et quand l’idée folle me prendra de sourire, je ferai un rictus en coin, c’est plus artistique ainsi. À bien y penser, je pourrais peut-être exposer ce sourire dans une galerie d’art moderne…

samedi 7 juin 2008

Morose

Il me semble encore que c'était hier que je quittais le monde collégial pour rentrer à l'université, le temps d'une peccadille beaucoup trop longue en génie logiciel, qui m'a coûté très cher sur le plan émotif. Je me revois encore, sillonnant mon appartement de long en large, un livre à la main, angoissé par la solitude excessive et par des études qui ne m'apportaient aucun réconfort. Des fêtes me permettaient à l'occasion de m'évader de ma tête trop pleine. C'était hier il me semble, que la douce main de Camille touchait mon dos pendant que je l'embrassais langoureusement à la station de métro Berri-UQAM, vivant le plus beau moment de ma vie. Une fraction de seconde plus tard, cet amour éphémère allait me donner la claque de ma vie.


L'été, l'angoisse, le regroupement aliments d'ici, les cheveux longs, le désespoir, l'attente interminable pour être accepté en psychoéducation et la psychologue qui tentait de donner un sens à toutes mes expériences éparses. La chanson en disait long : « Plus rien n'a de sens, plus rien de va ». Les spleens, la drogue, le mouvement étudiant, les études, les étés qui se succèdent et qui se ressemblent, où l'on travaille pour tenter de mieux vivre et où finalement on ne voit même plus la vie passée. Les livres, ces interminables bouquins qui sont pleins de poussière et que l'on commence sans vraiment savoir si un jour on en viendra à bout. Ces livres qui nous apportent tant de bonheur quand on peut les apprécier.


L'alcool, les fêtes qui se succèdent et qui finalement, sont toujours pareils. Les amis, la famille, les voyages, les connaissances, les travaux, pas d'amour, ça, c'est une constance. Le rejet de l'être féminin a détruit toute possibilité de chanter tout haut ce que Gilles Vigneault clamait : « Les amours, les travaux, même le chant d'un oiseau, ton coeur, mes mots, font tourner le monde ».


J'ai parlé, j'ai marché, j'ai dû user trois ou quatre paires de souliers de bonne qualité, j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai bu, j'ai chanté, je suis tombé, je me suis relevé, j'ai joué de la guitare, j'ai griffonné quelques mots que j'ai appellé un roman et que mes amis, ceux qui sont vraiment mes amis, m'ont dit que c'était de la merde... tout ça pour me rappeler Flaubert que je hais.


Ah oui, car si j'ai aimé, j'ai très certainement haï. Je suis thanatique jusque dans mes pensées : je me vois toujours en train de commettre des meurtres, de faire souffrir, de faire mal, de blesser, de détruire, de torturer, d'agresser, de voir du sang et de rire... un rire gras, inhumain, méchant, qui fait sentir que si je ne peux pas me complaire dans la joie d'être éclairé par Éros, j'allais au moins en faire payer le prix à tous les autres qui me blessent en étant heureux. Ce rêve de maîtriser les armes à feu et l'épée et cette fascination pour tous les dictateurs communistes ont sûrement des traits communs avec ce côté sombre.


La vigueur, celle qui caractérise l'homme qui, acculé au pied du mur, se lève et rugit, qui combat jusqu'à ce que la dernière goutte de sang tombe, qui se bat sans relâche telle la grenouille d'Arlette Cousture, semble se dissiper avec les années. Je n'ai plus cette impression d'être en communion avec le monde et d'être inspiré par une idylle sans fin lorsque j'étais enflammé, nourri d'une verve intarissable. Il semble qu'avec les années, on devient plus calme, moins agité, moins colérique, moins énervé, moins vivant quelque part. J'aimais m'enflammer comme un feu d'amadou pour un oui ou pour un non, simplement pour crier bien haut que j'étais vivant. Aujourd'hui je vis, je travaille, je rentre bien gentiment chez moi, je crochète à gauche, à droite, sans sentir l'extase de l'excès. Je finis invariablement par rentrer, par dormir et me réveiller moins morose.

mardi 20 mai 2008

Le festin de Françoise

Chaque année, il est coutume pour Françoise et pour moi de nous dépasser mutuellement pour offrir à l'autre un souper gastronomique haut en couleur. Outre l'irrémédiable besoin d'épater la galerie, ces événements génèrent aussi chez nous un plaisir sain qui est de bien mangé en agréable compagnie. Françoise m'avait promis un souper à la thématique japonaise : je dois vous dire que je n'ai pas été déçu.


J'arrive chez mon hôte et, comme à l'habitude, je suis accueilli avec un grand enthousiasme pour notre rencontre obligatoire bisannuelle. Deux Pi, le conjoint de fait de cette dernière, me fait la conversation en mangeant des edamames, des fèves de soja bouillies qui se mangent comme des arachides (la comparaison est intéressante parce qu'elles viennent de la même famille). Bientôt, une montagne de peaux s'agglutine sur la table tant on ne peut plus s'arrêter d'en manger.


Françoise nous rejoint pour après la mise en bouche pour attaquer l'entrée : des crevettes tempuras directement importées du Japon via l'épicerie japonaise par excellence : Miyamoto. Elle me sert deux généreuses crevettes sur un lit de salade et je profite de cet instant magique pour entamer mon premier verre de saké avec mes convives. Nous respectons la tradition japonaise qui veut que l'hôte ne remplisse que le verre de son invité et vice-versa. C'est un moyen de montrer que nous sommes très attentifs aux besoins des autres (vivent les déformations professionnelles de la relation d'aide). Nous avons d'ailleurs trouvé intéressant de faire des blagues sur les techniques d'animation de classe en physique : « Dans une pièce de théâtre, ceux qui jouent les électrons ont une masse négligeable ».


Par la suite, une petite soupe de miso que Françoise a très bien réussie. Je n'ai jamais tenté d'en faire une, mais pour en avoir goûté plusieurs, je sais d'emblée que ça se manque aisément. Elle qui était toute fière de me faire manger du tofu! Enfin, le plat de résistance ne s'est pas trop fait attendre : des sushis, neuf différentes assiettes : nigri, maki, inari (dans du tofu frit). Les ingrédients entrant dans la composition donnaient un bon éventail de la grande culture nippone élargie par l'audace de mon hôte : crevettes tempura, avocat, mangue, poivron, humus, coconut indonésien croustillant, verdures, etc. L'abondance était au rendez-vous.


Le dessert était évidemment le plat qui était le plus attendu de ma part. Françoise est une artiste des desserts, une zélote du dépassement de soi et certainement une hédoniste finie (pour ce qui est de la quantité de gras et de sucre... mmm, du sucre et du gras), la crème de marrons fondant avec des décorations de massepain. Elle m'a également un livre rouge des citations de René Lévesque que j'ai trouvé de bon goût de citer tout au long de la soirée.


C'était une autre soirée merveilleuse où j'ai pensé rouler jusqu'à la porte de sortie. J'ai vraiment passé une soirée extraordinaire à parler de culture japonaise, de culture germanique et à retrouver ma bonne vieille amie après tant de mois... c'est toujours un plaisir renouvellé. L'adresse de son blogue, « The Knitting Phycisist » est disponible dans ma liste de liens. Des photos de l'événement sont disponibles et la recette du gâteau chéri y est également inscrit, pour ceux qui peuvent livre la langue de Shakespeare.

Savourons la nouvelle année

Il y a bien longtemps que je néglige mes lecteurs, que je suppose déçus par tant de silence. Il m'est quand même difficile de passer sous silence les festins gargantuesques qui m'ont été offerts à l'occasion de mon 24e anniversaire de naissance (qui, soit dit en passant, n'est que dans deux jours). Mes parents m'ont proposé cette année de récidiver avec un souper gastronomique de découverte des vins assortis aux plats.


Au Pen Castel, le repas cinq services était agrémenté de vins du château La Villatade, du Languedoc Roussillon. Après la typique présentation de Gérard, notre maître-queux, nous avons eu l'introduction du représentant en importations privées qui nous a présenté le vignoble Denis Morin, qui nous a spécifié que son but était de laisser s'exprimer le fruit avant tout (par exemple, un cépage, dépendamment de la température, n'a pas toujours le même goût, un vin régulier comme le Brouilly corrige cela en ajustant le pourcentage des cépages utilisés) et qu'il n'utilisait rien qui puisse compromettre la saveur de ce dernier, comme les pesticides et compagnie.


Notre premier service était constitué d'un gratin d'aubergines à la Bitteroise accompagné d'un Château La Villatade rosé 2006 d'un rose cristallin. L'aspect olfactif permet de retrouver des aspects fruités comme la pomme, l'ananas, le pamplemousse et le melon brodé. C'est un vin assez long en bouche pour un rosé, 9 codalies. Cependant, j'ai trouvé l'attaque trop vive et le manque de souplesse d'un vin trop jeune et pas encore assez mature à mon goût. Bien que mes parents ont fait un cas du fait que je n'ai pas apprécié le premier verre, je pense que la complaisance est un vice et non une vertu.


Le second service, un médaillon de lotte aux arômes du vin de Sophie était accompagné du vin du même nom (2007). La bouteille avait un dessin humoristique qui représente la femme du vignoble (également propriétaire). Ce dernier nous expliquait qu'avant, il était directeur de banque. De couleur rubis, on remarque rapidement les arômes de petits fruits : cassis, fraise, cerise et même une petite saveur de vanille, laquelle j'ai demandé à monsieur Morin si c'était parce que le produit était contenu dans des barriques de chêne... là, j'ai eu l'air fou, il n'a pas été mis dans des tonneaux de chêne (en plus, c'est un vin jeune, à peine 5 codalies), mais au moins, le propriétaire m'a dit qu'il trouvait aussi que le goût vanillé était présent. L'assemblage 50 % Merlot, 25 % Carignan et 25 % Alicante est légèrement acide et donne un goût agréable de cerise en rétro-olfaction. C'est ce qu'on appelle un vin de soif, bon pour la terrasse.


Le troisième service, le ravioli de ris de veau à la sauce cassis, s'accompagnait du Château La Villetade 2003, le seul vin disponible à la SAQ au prix dérisoire de 15,80 $ la bouteille. Définitivement, le ravioli, tendre à souhait, s'amalgamait à merveille avec ce vin opaque aux relents ocre. L'odeur boisée, de café et de fruit rouge laissait découvrir un vin riche en saveur qui se développe longtemps en bouche (16 codalies) et il se développe en premier lieu avec un bouquet peuplé de bleuets, de pomme, de grenade et au deuxième niveau, l'alcool donneur une chaleur intense en bouche, qui fait durer le plaisir. Décidément, il était bien bon : « j'en boirai, de cinq à six bouteilles, une femme, sur mes genoux ».


Le quatrième service est le plat de résistance : rôtissons de bison aux petits oignons glacés (soit dit en passant, je hais les oignons, mais c'était même bon). Ceux qui connaissent les venaisons savent qu'il faut un vin très robuste pour que la saveur ne soit pas étouffée par la viande. Le Rituel 2004 offre une robe opaque et sent la confiture de framboise, la compote de pommes, l'humus et le poivron. Gustativement, il se déploie en trois phases sur 16 codalies : la première est fruitée (notamment le pruneau), la seconde acidulée et la troisième est tannique. La rétro-olfaction fait naître l'odeur du toffee, de la torréfaction et du tabac.

Nous avons terminé le tout avec une mousse à la réglisse et oreillette de Montpelier, qui fondait littéralement dans la bouche. Je suis revenu chez moi heureux et rond comme une bille, dans un premier temps parce que l'apport nutritif du souper dépasse largement celui d'une journée complète et d'autre part parce que les vins étaient bons et que je me suis laissé affecter par leur degré toujours plus élevé.

jeudi 8 mai 2008

Une journée presque parfaite

Aujourd'hui, je suis retourné au Cégep de Bois-de-Boulogne pour faire honneur au café étudiant qui avait 4 ans. Vous savez, chers lecteurs, que les hommes ne peuvent pas accoucher, ce privilège de donner la vie est réservé aux femmes. Mais nous les hommes, grands rationalistes que nous sommes, nous pouvons bâtir les pierres angulaires de la civilisation de demain et moi, j'ai réalisé cela à l'âge de 19 ans, en ouvrant le Café-Inné qui reposait sur trois concepts : bio, écolo, équitable. Nous étions ceux de la vieille garde, des idéalistes finis, sur la ligne dure (nous n'avions rien à envier à Staline).


Aujourd'hui, j'arrive avec ma voix enrouée, revêtu d'un chandail à connotation écologiste. La première chose d'importance que j'ai faite dans ma journée, c'est de regarder un adolescent jeter un contenant à l'extérieur de l'autobus. Descendant à cet arrêt, je ramasse le contenant et je lui dis, à travers la fenêtre ouverte : « Hey le jeune, ramasse-toi » en lui envoyant le contenant à l'intérieur. Ce dernier était encore plein de sloche et par mégarde, cette dernière a coulé sur ses pantalons et sur son chandail. J'étais heureux comme un gamin. Je riais dans ma barbe de trois jours. Je n'ai pas réfléchi à mon geste, c'était peut-être la première fois depuis des années que je n'avais pas fait quelque chose d'aussi irréfléchi, comme c'est libérateur.


Pour ce qui est des choses plus sérieuses, je suis allé voir les nouveaux du Café-Inné et je me suis présenté en tant que papa de ce dernier. Puis, avec le coordonnateur d'il y a deux ans et le gestionnaire d'aujourd'hui, nous avons fait le tour du café, nous sommes allés dans le local (pendant que j'étais dans le local du Café-Inné, quelle ne fut pas ma surprise d'entendre le gérant me dire que j'avais un appel : mon ami Louis-David m'offrait un billet de théâtre ce soir pour voir la pièce Equuis), nous avons écouté un concert de musique gitane avant de retourner voir mes vieux professeurs.. J'ai même interrompu le directeur général du cégep en pleine réunion pour le saluer (à la surprise de sa secrétaire qui semblait trouver qu'un tel affront était carrément arrogant) et il a trouvé le temps de me dire que j'avais fière allure (et que j'avais l'air de m'entrainer).


Par après, je suis allé m'entrainer et encore une fois, une fille m'a dit qu'elle voyait les résultats de mon entrainement. Une fois de plus et je ne toucherai plus jamais à terre. Pour finir, je me suis rendu au théâtre Duceppe pour voir la pièce de théâtre en compagnie de mon ami Ls-D. Je crois que je l'ai déjà dit, mais personne ne peut battre Ls-D pour les attentions du genre et tout simplement, la générosité sans borne. La pièce Equuis parle d'un psychiatre qui analyse un garçon obsédé par les chevaux. J'ai trouvé la pièce excellente, d'autant plus que j'étais à un mètre des comédiens.


C'était donc une journée fantastique!

Hymne national de psychoéducation

(sur la musique de l'hymne national soviétique)


Psychoéducation

Un jour nouveau se lève

Nous porterons secours aux classes opprimées

Nos méthodes sont uniques

Nos approches efficaces

Nos modèles nous permettent

Une technique parfaite


Refrain

Nous sommes les artisans des âmes

Nous sommes un rempart sûr pour elles

Dans la patrie de Gendreau nous serons

Toujours et à jamais

Indéfectiblement fidèle

Au modèle psychoéducatif


Malgré les obstacles

Nous demeurons en place

Pour informer, prévenir et traiter nos jeunes

Travaillant jours et nuits

Nous pratiquons dans l'ombre

Notre seule récompense

C'est leur réussite


Indépendants et altiers

Nous sommes délivrés

Des influences néfastes psychodynamiques

Nous croyons au progrès

Nous sommes scientifiques

Et notre profession

Inspire la Terre


Suite de Québec

Finalement, Sylvie-Anne m'accueille à l'université Laval, où je me rends via Allo-Stop. Finalement, c'est bien ce machin, j'étais avec un étudiant en médecine, un prof de math qui connaissait la psychoéducation parce qu'il a enseigné à des collègues et une fille qui ne m'a pas fait d'autres impressions que d'avoir un beau corps. Sylvie-Anne complète son examen de latin et nous nous retrouvons, après 15 ans d'absence (approximativement). Je dois admettre que l'idée de voir quelqu'un qu'on a jamais vraiment vu est plutôt surprenante, donc agréable. J'essaye donc de ne pas être trop flamboyant de ma personne, pour permettre au contact de s'initier.


Nous déambulons dans les rues de Sainte-Foy et, pour une fois dans ma vie, je m'arrête scrupuleusement aux feux de circulation. Je découvre une coquette maison nichée dans une rue ordinaire. De l'extérieur, la maison semble petite, à l'intérieur, elle semble beaucoup plus grande. Tout est d'une propreté incroyable, sauf la chambre de Sylvie-Anne, qui est le stéréotype de la chambre d'une grande lectrice. Nous faisons plus ample connaissance en allant chercher de quoi souper (je n'ai pas réussi à l'impressionner avec mon talent culinaire, je me suis royalement planté, mais c'était quand même bon), puis nous allons louer des films et acheter de l'alcool et nous buvons du maté en écoutant « Carnete de Viaje », le film du jeune Ché. Nous écoutons également Easy Riders et un reportage sur la biscuiterie Viau, en faisant des liens entre les Whippets et les films impliquant des motocyclettes. Ça rime!


Le lendemain, je l'amène manger à l'Astral, le restaurant tournant de Québec. Je suis heureux d'avoir mangé comme un roi et surtout, d'avoir fait manger de la viande à une végétarienne. Par respect pour mon amie, je m'abstiendrai de préciser le type de viande. Puis, nous avons déambulé dans la place Royale, avons visité un musée du centre d'exposition de ce quartier important, nous avons courus dans les rues étroites comme le « passage du chien » pour retourner à Sainte-Foy à pied. Le soir, d'autres péripéties nous attendaient : nous avons regardé le Canadien perdre en portant nos chandails des Nordiques, Jos Sidekick ne nous a pas aidé. Au programme ce soir : La gloire de mon père.


Dernière journée, excursion dans les coulisses des blocs de l'université Laval une dernière fois, question de voir une dernière fois un peu d'architecture fantastique et puis direction Ashton, pour une poutine avant mon départ. J'ai appris à connaître une personne agréable, attentionnée et affectueuse, qui, à mon contact, a peut-être appris à arrêter de s'excuser d'exister ainsi qu'à assimiler une bonne dose de sarcasme condensé. Je la remercie donc publiquement : merci Sylvie-Anne de m'avoir permis de me changer les idées.

vendredi 2 mai 2008

La fin de la session

Les dernières semaines se sont amusées à se dérouler à une vitesse vertigineuse. Je n'ai eu de temps que pour me préparer à manquer de temps, dans la folle farandole de la fin de ma session. Les examens finaux terminés, je n'avais d'autres ambitions que de faire savoir à tous mes amis qui devaient encore se présenter à l'école que j'avais terminé et que je me la coulais douce. Je pense qu'en arrivant à la maison, j'ai dû passer du temps à ne rien faire, une première depuis longtemps. Puis, j'ai entrepris d'inviter ma famille à venir célébrer ma fin de session dans un bon restaurant, question de me libérer l'esprit. J'ai cherché tant bien que mal à prendre un verre avec un ami, mais semble-t-il que le lundi ne soit pas le soir de prédilection qui répondait à mes critères : beau, bon, pas cher, pas compliqué et pas loin. Finalement, après être resté seul, j'ai entrepris, durant les deux jours qui ont suivi, de nettoyer ma chambre de fond en comble.


Ma chambre est le fidèle reflet de mon état d'esprit pendant la fin de la session : une bourrasque qui a déraciné chaque élément de l'endroit où il devrait se trouver. Pas moyen de me remettre les idées en place, tout comme les notes de cours, éparses, qui trainent dans tous les coins, jonchant le tapis, découvert à de rares endroits. Finalement, il était primordial de tout classer, de tout nettoyer et de vider la chambre pour mieux la remettre en place.


Après avoir réalisé tout ça, j'ai pris du bon temps, beaucoup de bon temps. On dit que peuple heureux n'a pas d'histoire... bien que j'adore les histoires, le lecteur friand que vous êtes n'aura malheureusement pas la chance d'apprendre de nouvelles croustillantes, je n'en ai pas à vous transmettre. Mentionnons simplement le plaisir renouvellé que j'ai eu à voir ce cher Carl ainsi que mes amis de mon programme, sans oublier ce cher camarade Tchekov au passage.


Il y a des moments dans la vie où j'ai l'impression qu'être dépendant affectif m'amènerait certainement à raconter des épisodes plus fournis, touffus, avec des conflits à la tonne, un excellent ragot entouré de potineux compulsifs qui théoriserait ma vie en s'en donnant à coeur joie. Point n'est besoin de nommer quiconque, les personnes ayant une vie émotive haute en couleur jonchent nos esprits et les réflexions tordues à leur sujet nous fournissent un prétexte amusant pour déverser notre fiel d'émotions refoulées par une trop grande catatonie par rapport à la société, responsable de tous nos maux (elle ne peut pas se défendre, elle est donc une cible parfaite).


Tout ça pour vous dire qu'après avoir fait le ménage ainsi que beaucoup de bicyclette, je me suis offert le luxe d'aller visiter la belle ville de Québec, avec mon amie Sylvie-Anne. La première chose qui me traverse l'esprit est la qualification des bars de Québec selon cette dernière : l'aspect boom-boom, l'aspect cool et branché et l'aspect frotte-frotte. La démarche scientifique commande la définition de ces variables subjectives :

Boom-boom: type de musique qui suscite l'exaspération de l'écouteur qui découvre avec stupeur une raison de plus de se séparer de l'humanité tant l'individu dernier souffre du manque de saveur auditive de la musique monotone et aseptisée.

Cool et branché : définis la faune locale d'un bar tendance, inspiré par les goûts du jour. C'est la mise à jour de l'expression : être dans le vent ou être dans le coup.

Frotte-frotte: aspect d'un endroit encourageant les contacts physiques interindividuels de nature à offenser la morale conservatrice. Les actes doivent être de nature sexuelle ou amener à des rapprochements de ce type.

(La suite la prochaine fois)

samedi 22 mars 2008

Semaines de premières

Ces derniers temps, il semble que dans ma vie, il se soit fait beaucoup de choses pour la première fois. Je réalise qu'à l'âge de 23 ans, il devient difficile de savoir où on se situe par rapport à notre cheminement personnel. Mes dernières expériences me montrent qu'il y a toujours matière à actualiser son potentiel.


Par exemple, il y a deux semaines, c'était la première fois que je faisais un pâté chinois et un carré aux dattes, c'était également la première fois que j'enseignais la cuisine à un groupe de jeunes en difficulté (j'avais déjà eu l'occasion de donner quelques leçons à des amis, mais en beaucoup plus informel). Culinairement donc, j'ai fait ma première lasagne, ma première « batch » de sauce à spaghetti et mon premier pouding chômeur seul.


J'ai également dirigé mon frère pour répartir les tâches de la maison et je l'ai incité à sortir et à se faire plaisir. Nous avons cuisiné ensemble pour la première fois, puis, par la suite, nous avons tellement aimé la chose que nous avons continué ensemble. Ensuite, j'ai tenté de m'exprimer sur ma personne et ce fut quelque chose de difficile. J'ai également fait lire mon roman dans son ensemble pour la première fois.


Je suis allé voir un film au cinécampus pour la première fois cette année. Chose inouïe pour une personne comme moi, j'ai pris le temps d'aller magasiner une nouvelle paire de jeans tout seul. Je n'avais jamais magasiné seul, d'habitude, j'y vais avec ma mère... elle trouve déstabilisant que ça ne me dérange pas du tout de dire que je magasine avec elle. De plus, j'ai appris à repasser mes chemises, une belle évolution! Vicky m'a également appris à faire attention aux pièces de linge que je porte.


Côté social, j'ai repris la guitare quelques instants et je suis très fier de dire que pour la première fois, j'ai joué un air et j'ai chanté avec mon ami (le camarade Tchekov) des chansons de Claude Dubois, tout juste après avoir fait un peu de guitare ensemble et mangé des nachos gratinés avec de la salsa maison. J'ai également envoyé promener les grévistes qui ont piqueté mon cours d'histoire, la bande de demeurés me fait perdre mon argent gagné à la sueur de mon front (disons l'argent de mes parents) et je ne peux pas assister à mon cours pour « sauver » mes frais de scolarité. S'ils arrêtaient de me faire perdre temps et argent, ils seraient peut-être crédibles.


Enfin, pour la première fois dans ma vie, suite à avoir été malade très longtemps, on a remarqué mes progrès au gym. Cela dit, j'en ai profité pour jouer au badminton et je me suis foulé la cheville... on ne peut pas dire que j'ai été particulièrement gâté, mais cela m'a quand même apporté beaucoup, puisque pour la première fois, j'ai accepté mon état de faiblesse et que mon camarade Louis-David m'assiste pour que je puisse réaliser mon activité. Ah, pour la gouverne, pour la première fois en plusieurs années, j'ai mangé un excellent sandwich au falafel... mon petit doigt me dit que je pourrais bien avoir d'autres « premières » à annoncer à moyen terme.

dimanche 16 mars 2008

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Il y aura bientôt un an que j'avais eu une idée formidable : tenter de changer ma vie. Je pensais qu'un moment magique allait détourner le cours des choses, or, avec ce que je savais à ce moment-là, j'aurais dû savoir que la magie n'existe pas. N'empêche que l'idée de partir en appartement, sans vide, avec un sentiment de plénitude était quelque chose d'enivrant.


Ultimement, il fut souhaitable que le calme plat s'installe dans ma vie pour y changer quelques travers déconcertants. Il est difficile de comprendre la transition qui s'est opérée entre le moment où j'ai commencé à penser que je pourrais devenir un être humain différent et le moment où cette transformation est devenue effective. Pour ceux qui me connaissent personnellement, je suppose le nouvel état d'esprit qui m'occupe n'est pas aisément décelable, il est en effet bien plus interne qu'externe.


Enfin, il me semble que le simple fait de travailler dans mon domaine, toutes les fins de semaine depuis un an, le fait d'avoir coupé radicalement le nombre d'événements auxquels je participe pour tenter de passer plus de temps avec mes bons amis, faire du sport de manière à rester en bonne forme physique, de profiter de la vie dès que je peux et d'essayer d'être plus productif sont des changements notables dans mon attitude générale. De plus, il me semble que les résolutions orientant ma vie vers quelque chose de plus sain sont de nature à assumer une prise en charge de vie d'adulte. Si je réussis à m'assumer de manière assurée au travail, n'est-ce pas un bon signe, un genre de coup de pouce?

vendredi 7 mars 2008

Trois journées sans lumière

Il s'agit d'un sujet particulièrement ténébreux, voire obscur, pour poursuivre un blogue arrêté depuis plus d'un mois, mais je vous informe du fait que j'ai attrapé, comme tant d'autres, le rhume. Lundi, j'étais au gym, après une journée assez éreintante et je me lamentais de mon manque d'énergie et du fait que je n'étais plus aussi en forme que jadis... mais était-ce là la bonne raison qui faisait en sorte que j'éternuais en rafale? Que j'avais une quinte de toux? Le soir, avant de me coucher, je faisais des photocopies et je sentais tranquillement que la fatigue prenait le contrôle de mon corps.


Je me réveille le lendemain, des livres de l'histoire du Québec épars sur mon plancher de chambre, une vision embrumée, venant, cette fois j'en suis sûr, du très peu de sommeil que j'ai pu avoir, puisque je venais d'avoir tous les symptômes d'un rhume. Le mardi, ce fut un exploit, je suis resté couché pratiquement l'entièreté de la journée, à boire sporadiquement du jus d'orange, de l'eau et à manger très santé, en ayant soin de prendre des aspirines chaque quatre heures. J'avais pensé pouvoir lire et donc ne pas perdre le fil de ma journée très chargée, mais ce fut peine perdue. J'ai dû annuler une sortie prévue pour le soir même, sortie qui me tenait beaucoup à coeur, mais à quoi bon aller contaminer les gens au centre-ville.


Mercredi, je m'étais dit que j'irais mieux, de toute façon, pensais-je, j'allais être quitte pour me lever peut-être un peu plus tard. Là encore, je me suis dit que je pourrais peut-être faire quelques lectures, mais cela s'est avéré impossible. Comme ma concentration ne me permettait aucune activité cérébrale demandant une réflexion, j'ai écouté des films simples : Harry Potter II et III. La soirée, j'ai tenté de dormir pour être en forme le lendemain, question d'aller mener mes parents à l'aéroport.


Nuit de torture, je me suis rendu compte que mes réflexes étaient engourdis le matin, chose que je suis allé révéler aux principaux intéressés. On s'est dit : « au revoir », ils ont pris le taxi et moi j'ai dormi jusqu'au milieu de l'après-midi. J'avais comme obligation de faire de bouffe, alors j'ai préparé un pâté chinois, un potage aux carottes et un carré aux dattes, mets forts simples, mais qui dans ma condition (s'étant grandement améliorée grâce aux soins de mon frère), étaient de véritables petits casse-têtes. Demain je devrai récidiver, mais en tant que professeur de cuisine.


Tout ça pour dire que finalement, je ne suis pas sorti de chez moi en trois jours. Mon père blaguait en disant : « Que vas-tu faire aujourd'hui? Un petit tour dans le sous-sol? », mais le bougre n'avait pas tord, ce fut mon excursion de la journée. Bref, puisqu'il est tard et que ma période d'éveil commence à vouloir se résorber, je vous fais mes salutations!

mardi 29 janvier 2008

Se réconcilier avec la Rive-Sud

Depuis la nuit des temps (en fait, depuis 2006), je suis brouillé avec la Rive-Sud pour une histoire de party plutôt ennuyant. En fait, j'étais brouillé plus précisément avec la ville de St-Jean-sur-Richelieu et quand j'ai reçu l'invitation à me rendre à l'autre bout du monde, je me suis posé la question à deux fois avant de mettre à contribution ma précieuse énergie.


Heureusement pour moi, mes deux compères de toujours, Fred et Élie, étaient de la partie et même que Fred faisait le trajet en auto (ce qui est bien mieux que de passer trois heures dans le transport en commun, vous en conviendrez). Finalement, nous sommes arrivés... et notre hôtesse n'était pas là, ce qui était un oiseau de mauvais augure (voir mon ancien billet sur mon blogue MSN à ce sujet). Flairant peut-être le malaise, Fred a trouvé le moment approprié pour faire cuire ses petites saucisses à cocktail avec une généreuse portion d'alcool afin de réchauffer l'atmosphère. Il va sans dire que quelques minutes après notre arrivée, notre équipe de techniciens avait installé Guitar Hero.


J'ai décidé d'établir mon quartier général juste à côté du buffet, comme ça si mon esprit se trouvait en proie aux ennuis, j'avais d'un côté de quoi manger mes émotions et de l'autre de quoi me divertir (Guitar Hero). Il demeurait cependant le problème suivant : je ne connaissais personne. J'ai donc décidé de faire quelque chose d'un peu spécial: j'ai tagué tout le monde avec un commentaire de mon cru, selon ma connaissance de la personne. Finalement, peu de temps après l'arrivée de l'hôtesse, l'inscription du nom et de mon commentaire a été institutionnalisée : je devais le faire à chaque invité. Pour être bien certain de ne jamais faire oublier ma présence, j'ai fait une salsa qui a eu un certain succès et j'ai installé mon vaporisateur plus tard dans la soirée.


Étant passablement amputé de mon surmoi (ou plutôt de ma conscience ordinaire), je me suis permis de faire agenouiller devant moi tous les nouveaux arrivants à la fête afin de commencer ce qui allait être parmi ma liste des meilleurs trip d'égo jamais vécu. J'avais la tête tellement enflée que je pense que j'aurais pu devenir guitariste professionnel sans problème..., voire même argentin! Tous les gens s'arrachaient ma présence ce me semble. J'ai eu l'occasion faire à peu près toutes les activités que le party avait à proposer, sauf peut-être trouver une partenaire de lit.


Je dois l'ensemble de cette réussite à Denis the Butcher qui m'avait suggéré d'être mystérieux et donc le centre de l'attraction. Comme j'ai coutume d'écouter ce que les autres disent et de faire à ma tête, j'ai pris sa suggestion et je l'ai changé pour que les événements soient centrés autour de moi. J'étais donc mystérieux par l'omniprésence que je dégageais (un genre de théotokos trinitaire). La journée d'après fut même plaisante, malgré mon emploi qui commençait relativement tôt.


Là-dessus, après m'être vanté aussi vastement, je me trouve dans le besoin de prendre un peu de repos.

jeudi 24 janvier 2008

La perception du socialisme chez les jeunes banlieusards

Puisque Dan le demande!


Je reviens d'une soirée très intéressante : avec des amis sociologues, nous avons écouté Rocky I et Rambo: First Blood. Ces amis sont montréalais. Nous avons eu beaucoup de plaisir à discuter de tout et de rien. Cela n'a que bien peu de rapport avec l'objet de mon texte, alors je vais tenter de retourner à mon propos.


L'idéologie de la jeunesse québécoise me semble bien difficilement accessible : plusieurs groupuscules existent et aucun ne semble rassembler plus de gens que le statu quo. Il y a quelques années, j'étais à la fête d'un ami et la discussion portait sur la politique (les filles se faisaient attendre, alors entre une discussion sur le prix des BBQ et l'immobilier, un tour de table semblait propice). Bienséance oblige, je ne me suis pas prononcé sur ce qui a été dit durant cette soirée pour le moins ordinaire.


Bref, pour entrer dans le vif du sujet, le discussion tombe sur l'idéologie communiste et le système de valeur québécois. S'en suit l'habituel commentaire : « Le communisme est une belle théorie qui ne marche pas en pratique ». S'en suit l'habituelle kyrielle de commentaires négatifs de notre système social dépensier, gourmand et bureaucratique. À cela s'ajoute les solutions les plus diverses, dont réduire la taille de l'état.


Devant l'extase dans laquelle j'ai été plongé suite à ces commentaires d'une rare pertinence, d'une précision étonnante et d'une condescendance sans borne, je me suis fait un devoir de m'informer un peu plus sur le sujet. Après des milliers d'heures de recherches, de lectures, de discussions sans fin dans lesquelles les paroles nous enivrent autant que le bon vin, je suis enfin arrivé à la réponse que je cherchais : la théorie générale des banlieusards est erronée. La bonne réponse est en réalité, pour émettre l'opinion selon laquelle l'idéologie n'est pas la nôtre, la suivante : « le communisme est une belle théorie qui, en pratique, n'a pas marché ».


Devant cette réflexion toute pleine de sens où vous, amis lecteurs, êtes sûrement médusés mes capacités d'analyse, vous vous direz peut-être : « Pourquoi diantre est-ce que je continue de lire ce texte? »


En réalité, la synthèse d'un résumé du condensé d'un extrait pourrait peut-être plus s'exprimer en 8 000 pages. Pour ma part, je me contenterai d'en faire une synthèse plus sommaire : le communisme n'a pas démontré, par le truchement du socialisme, un visage humain, une ouverture sur les autres, un souci pour le bonheur, un intérêt réel pour la collectivité et les aspirations des êtres humains. Les régimes qui ont le mieux fonctionné (dans certains domaines précis) sont ceux qui étaient les moins conformistes : Tito, en Yougoslavie, Kadar en Hongrie, Castro à Cuba... et l'URSS à son tout début. Dan2 précise qu'il y a aussi la force d'inertie des structures monstrueuses du pouvoir politique qui ne faisaient absolument rien.


Enfin, ce texte est bien entendu pour dénoncer les jeunes banlieusards et leur manque de rigueur dans l'analyse des problèmes sociaux importants. Vous êtes donc priés de ne pas lire ce que j'écris pour me lire à nouveau, puisque je suis moi-même lavallois. Bref, l'ADQ est sûrement la solution!

mardi 22 janvier 2008

Se jouer du destin

Ce soir, j'allais, une fois de plus, m'avachir devant mon ordinateur pour probablement déprimer devant des lectures ennuyantes, traduisant le fait que du côté du domaine social, c'est l'apathie la plus complète depuis samedi. J'allais, maussade, prendre un bain, quand, tout comme Archimède, il m'est venu une idée complètement formidable: popoter. L'exécrable repas du soir (un poulet médiocre avec des patates pilées qui goutaient le Betty Crocker) m'avait laissé sur ma faim, il me fallait agir promptement.


Mon raisonnement est parti du livre « là-bas » de Huymans, ce qui m'a fait pensé à son propriétaire, Carl. En associant Carl et Huymans, j'ai eu le souvenir d'une place où nous allions parfois sur Fleury (maintenant nommé le Über) et où nous discutions politique et littérature en mangeant des natchos avec de la salsa, de la crème sûre et du fromage. Suivant ce raisonnement, je me suis dit que je pourrais également écouerer mon ami Denis the Butcher en lui parlant de ma salsa maison (Denis me donne toujours faim quand on va s'entrainer: il me parle toujours de ce qu'il va manger le soir. Pour ce qui est de « the Butcher », c'est parce que lorsqu'il est le temps de me faire forcer, Denis est d'un sadisme inhumain).


Outre les associations d'idées qui peuvent sembler grotesques, je me suis fait plaisir: j'avais déjà fait de la salsa avec Carl (ce qui avait été une réussite) et j'ai récidivé tout seul. En réalité, comme personne ne semblait être disponible, je me suis joué de mon destin, j'ai été capable de m'amuser tout seul à salir des chaudrons, à couper des légumes et à faire cuire mes ingrédiens. Finalement, la salsa, mariée avec des natchos au poulet et au fromage gratiné ainsi qu'avec de la crème sûre, ça peut même faire mentir le destin. Je suis certainement plus gras qu'il y a deux heures, mais également plus heureux.

vendredi 18 janvier 2008

Soldat de plomb, soleil du front

J'en ai plus que marre, je suis complètement écœuré de voir la publicité que l'on fait à chaque mort de soldat canadien. Pourquoi est-ce qu'il faut faire un mélodrame de chaque perte de militaire? Les militaires servent à tuer et à être tué... Gilles Vigneault ne chantait-il pas: « [...] mais ce n'est pas un beau métier d'aller tuer des jardiniers de l'autre côté de la terre. »

À titre personnel, je suis heureux lorsqu'un militaire meurt, car il y en a un de moins. De plus, l'opinion publique semble voir la vacuité de la guerre de plus près lorsque la violence vole des vies humaines. Il est tout à fait normal et légitime que lorsqu'un proche meurt, on pleure sa mort dans notre société Occidentale. Lorsque ce proche est également un agresseur, un voleur de vie, est-il éthique de pleurer ce meurtrier en série?

Je considère que chaque dollar consacré à l'armée en est un de moins pour l'éducation, l'environnement, les services sociaux et les soins de santé. J'ai de la difficulté à comprendre que des peuples s'arment pour « la défense des intérêts nationaux » et polluent, par le fait même, nos fragiles écosystèmes alors que des personnes meurent de faim, que d'autres sont en grande difficulté mentale ou souffrent d'atroces douleurs.

Ma conclusion est donc que l'armée est une nuisance et devrait être éliminée prestement.

vendredi 11 janvier 2008

Coeur de scories

Dans l'immensité de la clémence humaine s'élève l'amour de son prochain,

Tétin du but ultime qui est de laisser un jour la vie s'exprimer.

Cependant, moi, dans la haine qui me consume vainement,

Que j'ai voulu conspuer avec mon dernier soupir,

J'ai transgressé, une fois de plus, le monde de poussières.


Lorsque j'ai vu deux amants s'éprendre d'amour,

Les pupilles dilatées par l'exaltation du bonheur carpe diem,

Mon coeur devenu ronce s'est brouillé de mil feux

Et j'ai offert en sacrifice la vacuité qui m'habite:

J'ai prié Satan de m'aider à offrir l'offrande ultime.


Mon corps s'est exalté à l'idée de déchirer sa chaire si blanche,

J'ai frémis jusqu'à l'extrémité de mes phalanges la joie de broyer ses os.

Devant les yeux remplient de douleur, de larmes de l'agonie,

Que verserait l'amoureux incrédule de tant d'atrocités,

Se conjuguant à merveille avec le rire démoniaque qui constituerait mon souffle.


À la braise luisante, Thanatos me réconcilie enfin avec le miracle de la création.

Là où la souffrance est issu de mon glaive, mes entrailles frétilles de plaisir.

J'y déclamerai ma fidélité sans borne par des litanies dans la langue de l'opprobre!

Même si tout ce plaisir facile me chatouille l'égo,

Il n'atteindra jamais l'ombre de la souffrance de ma solitude!

lundi 7 janvier 2008

Ma liste de résolutions 2008

Il est grand temps que je prenne quelques résolutions, car en réalité 2008 arrive et je ne vois pas l'avenir se conformer à mes ambitions. J'ai donc décidé que cette année:


  • J'irai marché sur Québec avec une troupe de 400 mercenaires armés et que nous irons renverser le parlement et déclarer l'indépendance du Québec... un 400e, ça se fête en grand;

  • Une fois au pouvoir, je vais imposer une gestion très stricte des finances aux universités;

  • Je vais couper dans le système de santé et imposer une gestion des budgets beaucoup plus stricte; l'argent économisé sera redistribué dans les services sociaux, dans l'éducation et dans l'environnement;

  • Je vais imposer le scrutin proportionnel;

  • Je vais faire une gestion environnementale extrêmement stricte, imposer le recyclage obligatoire partout, tout comme le compost obligatoire. Tous les contenants jetables devront être biodégradable, toutes les entreprises devront présenter des bilans environnementaux;

  • La consommation de cannabis sera légalisée;

  • Pour régler le problème linguistique, je vais imposer l'allemand comme langue;

  • Je vais favoriser l'exportation de la poutine, de pâté chinois et de pouding chômeur;

  • Les écoles seront surfinancées et les bulletins seront rédigés de manière compréhensive pour les parents;


Bon, j'ai encore ces idées de grandeur qui dessinent ma personnalité grandiloquente et mégalomaniaque... Puisque ma psy m'avait dit autrefois de tâcher d'être un peu plus réaliste, voici les résolutions qui auront finalement préséances sur les autres:

  • Dormir un minimum de 8 heures 25 fois par mois;

  • Maintenir une bonne forme physique;


Bonne année à tous et chacun!