dimanche 30 décembre 2007

Entretient avec Mikhail Gorbatchev

Plusieurs d'entre vous êtes conscients qu'il m'arrive fréquemment de rêvasser tranquillement, épars, sur un sofa. Sur ma Côte-Nord chérie, mes lectures, après l'interminable Vicompte de Bragelonne, m'ont amenées à considérer interviewer le camarade Gorbatchev. Mon talent en interprétation du russe étant franchement limité par le fait que je ne connais pas du tout la langue rendrait certainement cette entretient difficile, mais essayons d'imaginer le résultat:


Moi – Monsieur Gorbatchev, bonjour. J'aimerais tout d'abord vous remercier de votre présence aujourd'hui. Ne croyant ni au Père Noël, ni aux politiques étrangères de Bush, je ne savais plus à quel saint me vouer. Cependant, j'aimerais voir quelques changements dans le monde et condamner les actions violentes qui empêchent le monde de progresser. Comment voyez-vous l'avenir d'ici 5 à 10 ans?


Gorby – (pour le bénéfice du lecteur, je vais interpréter ses réponses dans la langue de Molière). Les États-Unis ont une fois de plus prouvé leur ingérence internationale. J'ai volontairement fait retirer les troupes soviétiques d'Afghanistan durant mon mandat de président de l'URSS et voilà Bush qui continue de démolir ce qu'il restait de civilisation. Notez également que l'Irak en a pris pour son rhume... imaginez-vous donc que ces irakiens avaient caché des armes de destruction massive. Le tyran Saddam Hussein a été abattu, comme le pays en entier. C'est les dirigeants de grandes entreprises américaines qui rient dans leurs barbes: le gouvernement a trouvé un moyen comme un autre de stimuler l'économie. Jamais je n'aurais tolérer pareille situation lorsque j'étais président de l'URSS.


Moi – Comment feriez-vous alors pour éviter la récession de l'économie américaine tout en faisant la promotion de la paix?


Gorby – Il faudrait changer bien des choses aux États-Unis, une certaine nationalisation des compagnies d'électricité serait louable. Il faudrait en outre changer ses vieilles centrales désuettes qui fonctionnent au charbon par des installations qui utilisent les énergies renouvelables. À mon avis, si les États-Unis ratifiaient le protocole de Kyoto (la première phase), il y aurait assez de travail à l'intérieur du pays pour stimuler l'économie des 25 prochaines années. On pourrait, dans ce contexte, utiliser des plans quinquennaux. L'énorme montant alloué par l'État pour les frais des militaires devraient être partiellement réinvesti pour l'environnement, ce serait un beau cadeau à faire à la planète. Qu'ils commencent par rapatrier leurs troupes et nettoyer les dégâts de Katrina.


Moi – Pour ce qui est de la Russie, le président Poutine (notez ici M. Gorbatchev qu'il est quand même amusant de constater que ce mot est, en québécois, un plat composé de frites, de sauce brune et de fromage) ne semble pas respecter le fait qu'il existe d'autres partis que le sien et M. Loukachenko en Biélorussie ne semble pas comprendre que l'ère stalinienne est définitivement morte et enterrée, à l'exception de la Corée de Nord. Nous pourrions également aborder les questions concernant l'élection de Iouchtchenko en Ukraine et la corruption toujours présente dans ce pays. Comment vous sentez-vous dans ce monde post-soviétique?


Gorby – Comme quelqu'un qui n'a pas eu la chance de finir son mandat et d'apporter toutes les réformes nécessaires pour que l'écrasante victoire du socialiste triomphe à jamais des ennemis de la démocratie.


Moi – Je crois que vous vous emportez un peu.


Gorby – Excusez-moi, je me croyais sur ma tribune de la place Rouge. En réalité, ce que je voulais dire, c'est que l'éclatement de l'empire soviétique est arrivé trop tôt: vous n'avez qu'à regarder autour de vous, les exemples ne manquent pas pour illustrer que la libéralisation de l'économie a été un peu trop rapide. Dans les années qui allaient suivre, si l'URSS continuait d'exister et que j'étais toujours à sa tête, j'aurais continuer les réformes démocratiques. Pour ce qui est des Loukachenko et Iouchtchenko de ce monde, je les aurais plus vu comme homme de main de Brejnev... que voulez-vous, quand vous n'avez jamais connu la démocratie, on voit des atrocités comme celles-là. Il est a noté que les anomalies référendaires ne sont pas exclusives aux anciennes républiques de l'URSS, comme la situation de Bush le prouve. Pour ce qui est de votre allusion à la Corée du Nord, cela me ramène à une autre époque de ma vie, que je croyais (enfin) disparue. En ce qui concerne l'actuel président de la Russie, je crois que votre poutine pourrait avantageusement remplacer notre Poutine.


Moi - Croyez-vous que la situation est similaire dans les pays de l'Europe de l'Est?


Gorby – La situation de ces pays est très différentes. Prenez l'exemple de Havel en Tchécoslovaquie ou de Welasa avec Solidarité en Pologne, ou même la chute du mur de Berlin, ce sont tous des situations différentes et des problématiques différentes. Il ne faut pas oublier que ces républiques étaient très pauvres et que les conditions de vie y étaient souvent infernales. De plus, il est difficile de réhabiliter l'économie primaire à cause de la pollution des cours d'eau et de l'acidification des milieux arables.


Moi – Sur ce dernier propos, qui est responsable de cette situation?


Gorby – Le régime communiste est clairement à blâmer dans cette situation, mais les régimes lui ayant succédé doivent également faire place à la solution. Ils devraient souscrire à la croix verte internationale.


Moi – D'accord, je vois là mes lecteurs harassés par cette longue lecture, alors une dernière question: pourquoi avez-vous accepté de jouer dans une annonce de Pizza-Hut?


Gorby – Parce que j'aime la pizza et que pendant la guerre froide, ils refusaient de faire des livraisons à Moscou, étant donné que c'était dur de passer le rideau de fer primo et secundo, parce qu'il y avait plusieurs milliers de kilomètres à parcourir et qu'ils ne pourraient jamais livrer en-dedans d'une heure.


Moi – Merci de votre temps M. Gorbatchev.

lundi 10 décembre 2007

Ma vie en suspend

Pour le moment, il n'y a aucune de mes routines qui n'est pas sabordées: les livres s'amoncellent sur mon bureau, des feuilles d'école jonchent le tapis de ma chambre et mon lit est souvent remplit de vêtements propres qui attendent d'être accrochés. Mes écrits n'ont pas été actualisés depuis des siècles, ma pile de romans à livre ne diminue plus du tout et plusieurs de mes amis sont surpris de me savoir en vie, après des semaines de silence. Quant à la myriade de courriel que je reçois, j'avoue bien humblement ne les lire qu'à moitié.


Que fais-je? Je n'en sais trop rien moi-même, je dévale dans le temps, je coure toujours, d'un bout à l'autre de ma vie, ramassant à l'occasion quelques bourrasques d'un moment de repos où la course folle s'arrête et devient une marche rapide. À bout de souffle, je tente de colmater les temps morts entre mon emploi, mes fonctions scolaires, mon stage, mes études et mon temps de sport. La fatigue s'empare de moi et me noie dans un marasme grisâtre, mais heureusement quelques flocons de neige m'inspirent des rêveries qui me font fabuler, histoire de s'échapper un peu du monde morose.


Malgré tout ce chaos, je chemine encore vers les lieux de gaité, là où il fait bon vivre, pour aller me ressourcer, à l'aube du dernier jalon avant les examens. J'ai tant envie de me retrouver sur la terre de Caïn, là où tout est hostile à l'homme, mais où mon coeur réside à jamais. Ah, la Côte-Nord! J'ai hâte de respirer l'air frais et salin du bord du fleuve St-Laurent, de skier sur la neige poudreuse, qui se répand au gré de ses fantaisies.


Un dernier petit effort!

mardi 6 novembre 2007

Quatre principes

Je discutais récemment avec un ami qui me faisait récit de ses dernières péripéties avec la gent féminine et qui concluait qu'il avait découvert que tout était régi par quatre principes relativement simples. Pour le bien commun de toute la population mâle, je vous partage ici ses réflexions :


N.B. Ces principes s'appliquent pour l'étudiant de science humaine moyen.

  1. Lorsque tu courtises, tu es libre de faire n'importe quoi, c'est important de se laisser aller, il ne faut pas réfréner ses pulsions.

  2. Si ça devient compliqué, ça sent la charogne, le mot d'ordre est : DÉCALISSE!

  3. Ce qui se passe sous l'influence de l'alcool n'est pas généralisable à l'ensemble des comportements, il ne faut pas se leurrer sur ce qui arrive. Une circonstance dérivant d'un épisode de beuverie doit également être garante du traité de non-généralisation.

  4. S'il y a un ex dans le décor et que le terrain de la conversation est miné de son nom, plus que lors d'une conversation ordinaire, il faut suivre le mot d'ordre de la règle numéro 2.

mercredi 24 octobre 2007

La brosse avec Oli

Ceux qui sont des lecteurs fidèles et qui ont suivi mes périples dans leur version virtuelle se souviennent peut-être d'Oli, phénomène en soi, vieux collègue du cégep, procrastinateur hors-pair et maître-buveur. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la définition de marginal lui colle bien. Oli fut le révolutionnaire à la Ché Guevera, mon seul acolyte lors de nos luttes épiques contre les appâts du capitalisme sauvage. C'était également la personne qui commençait un travail une demie-heure avant l'heure de la remise, après une partie de GTA. C'était quasiment le stéréotype de l'étudiant-révolutionnaire.


Aujourd'hui, force est d'avouer que les choses ont un peu changées: nous sommes contre la grève étudiante, contre les actions des syndicats publics, nous avons travaillés tout deux à notre compte et finalement, nous aimons aussi, dans une certaine mesure, certaines choses matérielles. Oli a de son côté un téléphone cellulaire et un bureau pour le travail. Reste de cette époque la musique, l'informatique et un côté revendicateur... mais il existe une chose qui ne s'est jamais bien modifiée à travers le temps: prendre un bon coup.


Assis derrière nos pintes de bière, on se jasait de ce qui se passait dans nos vies en égrainant un chapelais de souvenirs diffus d'une époque qui me semble déjà bien éloignée. Puis nous avons parlé chacun de notre enfance, bien différente, quelque peu complémentaire. Les verres et shooters vides jouxtaient un bol de natchos tout aussi dégarni, la soirée allait bon train. À la quatrième pinte, nos esprits commençaient à s'embrouiller, tout comme avant, durant le délire révolutionnaire.


Nous n'avons pas refait le monde hier soir. Je lançais même à la blague qu'ayant été d'extrême-gauche, nous finirions sûrement par acheter des actions des magnats du pétrole sur le marcher boursier avec nos cellulaires, à côté de nos gros inutilitaires sports en marche. Sommes-nous maintenant assimilés et conformistes? Avons-nous encore le goût de remettre le monde en question? Deviendrons-nous des loques humaines qui se morfondrons dans la masse dans la recherche du capital que nous combattions autrefois? Je ne crois pas que ce soit le cas, je pense que nous acceptons simplement d'être un peu moins utopistes et que nous considérons changer le monde dans des proportions plus humaines.


Pour ma part, je continue à m'impliquer dans le mouvement étudiant, défendant les droits des étudiants, acceptant de remettre en question plusieurs aspects de la société en donnant des moyens tangibles pour faciliter les transitions. Je ne suis plus impliqué dans plusieurs comités comme avant et je ne passerai plus des nuits blanches à compiler des données pour manipuler un conseil exécutif. Dans ma nouvelle perspective, l'important est de rapporter aux étudiants des informations et non des pamphlets ne tenant aucunement compte de l'objectivité.


Tout ça pour dire que finalement, hier, on a suivi le plan d'Oli:

O - Bon, c'est quoi le plan? On se saoule pis après on regrette?

LV - Ça m'a l'air gagnant!


Bon, on a pas vraiment regretté, mais je peux dire que pour ma part, j'ai eu un méchant mal de bloc en me levant ce matin. Décidément, il faut remettre ça plus souvent!

dimanche 14 octobre 2007

Le chandelier

Chers lecteurs, je vais vous faire une grande confession ce soir, je vais vous entrainer dans mon for intérieur, je vais vous parler en vrai du chandelier.


C'est un secret de ma personne, c'est une métaphore que je n'ai jamais vaincue, c'est l'apogée de ma honte, de mon ressentir. Cette métaphore vient de mes larmes, la dernière fois que j'ai eu le courage de pleurer à quelqu'un, à une fille, à une amie, à une soeur. J'ai juré que jamais plus on ne m'y prendrait, que jamais je ne perdrai la face, que plus jamais je ne montrerai mon âme déchue et délabrée à qui que ce soit et pour quelque raison. J'aurais préféré mourir et l'honneur fut sauf.


J'ai caché ma peine dans la métaphore du chandelier, où trois bougies ne brulent jamais. Ces bougies symbolisent l'unisson de mon âme: le coeur, le corps et l'esprit. Ensemble, elles me permettent d'exister, d'être moi-même à son plein potentiel. Le talon d'Achille de cette trinité, c'est le coeur, le premier à être parti, suivi du corps, qui a assumé le contre-coup et l'esprit, qui tressaillit toujours, mais qui s'est enlisé. La chandelle du coeur s'est brisée, c'était un accident, je l'ai accroché, et s'est défaite en deux morceaux.


Une fois cependant, j'ai fait étinceler les trois bougies, parce que j'avais trouvé de nouveau ma trinité... la base de la chandelle du corps s'est brisée. Ça n'a pas duré très longtemps, à peine quelques minutes où je me suis senti renaitre. Avec deux chandelles estropiées et une qui prend de l'âge, que restait-il?


Au fond, j'étais mort depuis bien longtemps, enlisé sous des tonnes d'amertume, incapable de parler de la moindre à quiconque, n'aurait-ce été à mon humble moi-même. Sporadiquement, je devais contenir ce torrent dans des crevasses sans fins, déchirants tout ce qui aurait pu m'être utile. Un poème amérindien éclaire cette dernière affirmation: L'homme boit l'eau qui coure, pas l'eau qui dort.


Six ans, six ans à m'endormir chaque soir avec la conviction de faire quelque chose pour mon propre bien, quelque chose qui finirait par me détruire à petit feu, me rongeant pernicieusement comme une gangrène invisible. Six ans à être tourmenté tout le temps, à ne pas voir ce qui cloche, à perdre pied à la moindre occasion. Six ans finalement à être seul avec moi-même, incapable de regarder en face ma nature humaine, mon humilité tenaillé, mon âme sanguinolente.


Il faut être bien naïf pour croire que j'ai osé m'avouer à moi que je devrais songer en entreprendre des démarches pour obtenir de l'aide. Un concours de circonstance à fait en sorte que je l'ai obtenu et que maintenant, je suis prêt à étendre mes ailes et à déployer mon plumage jaspé. J'ai allumé ces damnés chandelles et elles ont brûlées... et ont solidifié leurs assises, faisant disparaître ce qui autrefois était des blessures.


Je me sens renaitre et tout autour n'est que monde à découvrir. Passif, je sors de mon étau serti et de mon baume de tous les jours: j'irai cueillir les fruits de ma vie.

mercredi 10 octobre 2007

Fête artistique et vernissage culinaire

Deux jours et deux réalités différentes: l'une commence comme le soleil qui poins à l'horizon, mais ce déroule en pleine nuit et l'autre est triste comme la pluie d'un après-midi d'automne et s'adonne à être... durant un triste après-midi pluvieux d'automne. Commençons par décrire le premier élément, c'est-à-dire une activité festive empreinte de créativité.


Je fus mandé d'aller à une activité artistique qui s'est avérée très intéressante et même enrichissante. Cependant, la personnalité artistique n'y était pas: contexte logique et cohérent, événement préparé à l'avance, personnes ponctuelles et événement tenant de l'équilibre budgétaire. Je déconne un peu, mais vous pourrez remarquez que l'ensemble des conditions gagnantes étaient réunies pour passer un agréable moment. J'ai dû écourter mon séjour, mais qui, dans ces temps fous, à le temps de s'étioler telle une corolle sous les doux rayons du printemps. Moi, je suis comme le hérisson; je me recroqueville dans les feuilles pour cacher ma timidité sous une auréole colorée.


Le lendemain, après m'être réveillé dans un état dépassant la simple fatigue (les matins sont des moments pénibles pour l'hédoniste en manque de sommeil), après avoir travaillé, je mets la main à la pâte pour créer un bortsch... mais pas n'importe lequel, le meilleur bortsch possible (j'admets cependant ne pas être un puriste, normalement le bortsch est constitué de boeuf et je lui ai préféré le veau). J'ai fait une création artistique en compagnie d'un roumain de service qui s'occupait de réparer l'ordinateur portable de ma mère. C'était donc en toute convivialité que je me suis tâché les mains de betteraves. J'étais inspiré, je me voyais en symbiose avec les chaudrons et je me suis dit que c'était le temps d'inviter des amis à souper.


J'appelle Carl, son ton balourd me confirme qu'il était occupé à procrastiner, alors quelle bonne occasion de l'inviter à s'économiser le prix d'un repas... de plus, je ne lui avais pas dit, mais je comptais envoyer mon employé est-européen en mission pour me dénicher une excellente bouteille de Moskovskaya (la vodka moscovite). Il me dit que Vicky et lui doivent souper ensemble, je lui dis que je ne vois pas d'obstacle, mais j'apprends, à ma stupéfaction, que Vicky n'aime pas le bortsch. Trois os à moëlle n'ont pas suffit à convaincre la principale intéressée, j'étais vaincu. Je tente d'inviter le mastah D., mais il ne semble pas être à la maison. Ls-D répond à l'appel et me dit qu'il a un souper. Le lettré de service est quant à lui entrain de virer une cuite... je vais donc être forcé de partager mon repas avec ma main d'oeuvre.


Dru le roumain trouve que la soupe de l'exploitant n'est pas mauvaise du tout et nous terminons le repas en beauté, en exploitant les capacités de mon nouveau portable. Il part peu de temps par après, me laissant seul, devant mon écran.


Plus tard, dans un moment de grand delirium, je culbute dans un monde chaotique où mon seul appui se trouve dans le sommeil, quand les larmes éteignent l'illusion de joie qui me faisait tenir la route. Je dérape, déparle et déchante, j'aurais dû dessiner et cela aurait été une grande oeuvre de la misère humaine. Le plus beau de mon âme réside cependant dans un potage violacé.

jeudi 27 septembre 2007

Nouvelle ère

Brève nouvelle pour tous mes fidèles lecteurs, je dispose maintenant d'un ordinateur portable remplaçant la vieille bouette qui me servait d'ordinateur. Je suis vraiment excité comme une pucelle, c'est incroyable... je tenais juste à vous en faire part!

mardi 25 septembre 2007

Jouvence en fin de semaine (Jour 3)

L'interne de la FAÉCUM me réveille encore de sa grosse voix à 7h30, mais le sommeil me rattrape aussitôt. Je prévois de me lever donc, pensant qu'il s'est écoulé 15 minutes entre le moment où je mets le pied sur le plancher et celui où Francis nous a réveillé, mais en réalité, il s'est écoulé 1h15.

Sans me presser, je me rends à la salle à manger, Dan dort encore et me prie de le laisser dormir. Je mange sans appétit: c'est le brunch et je dois me faire moi-même mes œufs miroir… quelle tristesse! L'activité que j'ai choisi ce matin concerne la gestion financière d'une association étudiante… l'activité est d'une platitude, moi qui déteste l'économie en plus! Je me retiens à deux mains pour ne pas dormir sur la table et en plus, le conférencier est en retard!

L'autre activité, après une pause où l'on se faisait des passes avec un ballon de football, c'est la conférence du plan d'action de la FEUQ donné par son président. La conférence est minable, l'information pertinente vient au compte-goutte et les réponses aux questions sont franchement évasives. J'ai personnellement horreur de l'incompétence des conférenciers, mais je déteste encore plus profondément la FEUQ, avec sa vision simpliste et ses projets stupides. Son président est une personne fondamentalement correcte, très intelligente et même intéressante en privée, mais force est d'admettre son incapacité à susciter un enthousiasme dans le mouvement étudiant.

Là-dessus, je dîne avec tout plein de chouettes personnes, un peu de jambon, du pâté au poulet et je me prends une bonne assiette de bacon… ah le gras! Pour digérer tout ça, quoi de mieux que de reprendre, pour une dernière fois, le ballon cuivré. S'en suit l'ultime conférence, qui est plus emballante que le reste, puisqu'on y parle de vie étudiante. En fait, c'est un ancien responsable des activités liées à la vie étudiante qui nous explique un peu la gestion de party et cie. On y voit tous les aspects moins évidents de la gestion et comment faire en sorte que chaque personne retourne chez soi sans risquer sa vie, donc un party axé sur la prévention et la sécurité de ses membres.

Par après on fait un court retour sur le camp en général, puis on amène tout à l'autobus, où les longues heures de sommeil qui se sont évanouies au cours de la fin de semaine reprennent leurs droits. La discussion n'est pas très présente, mais les souvenirs vivent dans chacun de nous!

lundi 24 septembre 2007

Jouvence en fin de semaine (Jour 2)

Samedi, je suis déjà éveillé depuis quelques minutes lorsque j'entends la grosse voix tonitruante de l'interne m'agresser les oreilles pour me dire de me lever. Dan semble profondément endormi, alors je me réveille seul et de bonne humeur, pour une des rares fois dans ma vie. Je marche paisiblement en direction de la salle à manger pour y prendre mon premier repas de la journée.

Au loin, je vois nos rebelles de St-Laurent qui discutent encore une fois à l'écart du groupe. Comme j'ai bien des choses à faire, je ne prends pas le temps de leur faire la conversation. Je me dirige vers le buffet pour remplir mon assiette de patates rissolées, d'œufs brouillés et de saucisse, sans oublier le jus de fruits, le traditionnel lait du matin et l'hôtesse m'offre un café que je n'ose pas refuser. Pour me déculpabiliser quant à l'excès de table, je me prends également une assiette de fruits frais. Je m'immisce avec les fêtards de comm-pol, qui semblent mal en point et peu enclin à la conversation. Heureusement, un gars d'informatique se joint à moi et Dan arrive peu de temps après pour égayer ce déjeuner plutôt morne.

La journée commence peu avant la conférence avec un ballon de football qui me permet d'exercer ma [grande] capacité de lanceur. Par après, nous avons un atelier concernant les stratégies de négociations: il s'agit en fait de voir comment on peut obtenir le plus de choses tout en ne faisant que peu de concessions d'une importance moindre. Bref, c'est comment fourrer l'autre: pas très propre, mais cela semble pour le moins efficace. La pause est utilisée pour parfaire nos lancers de football.

Après d'autres délibérations concernant un éventuel référendum, la responsable de campus durable se présente pour nous parler, très rapidement, du projet concernant le développement durable à l'intérieur des murs de l'UdeM. Comme il s'agit d'une jolie fille, ce qui est plutôt rare dans le mouvement étudiant, l'attention est à son meilleur, malgré que la conférence se soit faite 15 minutes avant le dîner.

Le repas du midi est très fade pour les critères normalement attribuables à Jouvence: le spaghetti était correct, mais sans plus. Heureusement, la salade de pommes, de céleris et de mangues avec sauce à la crème permet de se retrouver avec l'estomac satisfait. J'ai profité du temps libre pour disputer une joute de volley-ball de plage avec d'autres membres aptes à se dégourdir les jambes. À part certains individus qui semblent plus axés sur la compétition, la plupart des joueurs ne cherchent qu'à avoir du bon temps.

La valse des conférences reprend dans un discours virulent sur les finances publiques et l'éducation, donné par un conférencier qui enflamme l'ensemble des ses écouteurs avec son langage passablement syndicaliste à la Michel Chartrand, ses mœurs péquistes et ses exemples démagogiques. Louise, également présente au congrès, ne supporte pas de se faire dire que les médecins ont, au Québec, des demandes déraisonnables par rapport au reste des gens et il me semble la voir perdre de l'intérêt. Fondamentalement, elle a entièrement raison: la conférence ne donne pas du tout l'heure juste, mais le bonhomme est tout simplement charismatique.

Par après, on joue de nouveau au football, mais cette fois-ci, je ne retourne pas à la conférence après. En suivant Louise, je me rends compte que cette dernière et son amie s'en vont en kayak pendant la conférence. L'appel de l'école buissonnière se fait entendre et ma nature aventurière prend le dessus, pendant que Dan somnole paisiblement dans la chambre, n'assistant pas plus que moi à cette conférence.

Aller en kayak avec les filles est définitivement un moment clef de mon séjour à Jouvence: il fait beau, les rayons de soleil dansent sur les ondulations du lac et le paysage enchanteur est à couper le souffle de par sa majestuosité. Le décor s'embellit lorsque l'on rame un peu pour découvrir l'autre côté du lac. Après un bref instant de peur, car quelques gouttes commencent à tomber et on craint l'orage (même si il continue toujours à faire soleil), je décide que l'occasion est trop belle pour ne pas me baigner et faire ce que j'ai toujours désirer faire: sauter dans l'eau au beau milieu d'un lac.

L'eau est passablement froide, mais je nage dans le bonheur et j'invite mes comparses à faire comme moi. Louise tombe à l'eau, tente de remonter dans son kayak et retombe de nouveau…elle qui n'a déjà pas le pied terrestre est à des miles nautiques d'avoir le pied marin! L'autre comparse et moi-même rions beaucoup de notre chère Louise qui se débat pour retourner dans son kayak!

De retour, encore du sport, puis le repas du soir, avec de la bavette de bœuf lardée SVP! Après avoir mangé comme un prince, j'étire le temps et je tombe avec une exception: une jolie fille du mouvement étudiant qui se balade tout bonnement. Je ne sais pas vraiment pourquoi je lui ai adressé la parole, je ne sais pas plus ce que je lui ai dit, mais une chose est certaine: je ne lui ai pas demandé de venir se promener avec moi dans les bois. Cependant, comme elle reformule mes dires dans le sens d'une demande, je profite du moment et je m'offre une petite excursion en sa charmante compagnie, à la brunante, là où la nature s'enrobe d'un halo de mystère. Nos obligations respectives nous obligent cependant à revenir plutôt rapidement.

Après une dernière conférence (dans laquelle j'ai baillé aux corneilles), il est temps de se préparer pour le jeu de ce soir: c'est-à-dire "êtes-vous plus intelligent qu'un élève de 5e année" avec une ronde de 50 questions et tout autant de shooter de bière et à chaque 10e, une conséquence particulière. Dan et moi faisons équipe avec science infirmière et la compétition donne lieu à de beaux moments qui resteront dans ma tête. Pour ce qui est du reste de la soirée, elle fut très moche dans mon cas, alors je reprendrai demain, car je finis par me coucher tôt.

dimanche 23 septembre 2007

Jouvence en fin de semaine (Jour 1)

Vendredi matin, je me lève passablement amoché de la veille, l'air hagard, les cheveux en bataille. Je déjeune et je passe la majeure partie de la journée à ne rien faire de constructif. À 17h00 je suis devant la fédération (FAÉCUM) et j'attends de mettre mes choses dans l'autobus. Les péripéties commencent déjà alors que l'un des autobus est pris dans le trafic et arrive 1h30 en retard, ce qui permet à l'équipe de joyeux lurons de vociférer des sacres à qui mieux mieux.

Il y a presque un mois que j'avais demandé à ma patronne des vacances pour cette fin de semaine et me voilà dans l'autobus. Dan, autre membre de notre minorité sexuelle en psychoéducation, représente avec moi notre délégation et on jase avec entrain, incluant dans notre conversation l'acadien estropié de service et une cinéaste française assimilée. Comme à l'habitude, on chante des chansons grivoises en cœur. On entend beaucoup de nouvelles théories quand à la disparition de Cédrika, dont une suggérant que c'est parce que le Québec avait oublié Julie Surprenant, mais je vous fais grâce des ses blagues plus que douteuses.

On fait un arrêt pour manger à Magog, où notre groupe de 80 personnes se fait plutôt bruyant. Par après, la chauffeuse d'autobus se met à sacrer parce qu'elle ne sait pas où est Jouvence et que son collègue lui, cherche en nous faisant perdre un temps précieux. En arrivant finalement, on commence une conférence qui est essentiellement un tour de table pour présenter chacun des membres. Dan représente la branche d'extrême-droite de psychoéducation et moi la république populaire de psychoéducation socialiste.

Peu de temps après, on déclare la soirée prête à être commencée. Les 960 bières sont déposées dans un frigo et finalement, la soirée s'avère propre à la discussion. Voyant un beau feu de camp, Dan et moi décidons d'aller joindre ceux qui s'y attroupent et on se rend compte que nous sommes avec la technique de bioécologie du cégep de St-Laurent. Finalement, peu de temps après, on ne se sent pas bien accueilli, parce qu'on offre des pommes pour échanger contre des guimauves et personne ne se préoccupe de notre présence. En marchant plus loin, on trouve un feu de camp "clandestin" et là on nous accueille chaleureusement. On nous y offre de la nourriture, des cigares et des guimauves en plus de nous faire la conversation.

Au fil de la soirée, Dan et moi remarquons que les gosiers autour de nous se dessèchent et nous proposons notre aide pour remédier à la pénurie d'alcool en allant chercher de la bière à notre chalet. Nos amis nous suivent et on retourne avec plusieurs bouteilles que l'on boit joyeusement près de notre feu. D'autres personnes viennent prendre contact avec nous et la soirée se déroule bien jusqu'à environ 4h am, temps que l'on juge approprié pour aller se coucher.

lundi 17 septembre 2007

Genesis

Le mot Genesis signifie en grec synthèse du monde, origine. Par le plus grand des hasards, c'est également le nom d'une formation musicale de grand talent. Phil Collins, l'homme a la voix si unique qui transperce toutes les défenses, Tony Banks et Mike Rutherford allaient s'offrir en spectacle au stade Olympique, après 15 ans d'absence. Le groupe devait composer avec l'absence de la diva Peter Gabriel, obnubilé par son reflet dans le miroir et Steve Hackett, branlant dans le manche.

Genesis est un univers de musique et ce groupe peut contenter à peu près tous les goûts. J'allais m'offrir le luxe d'un billet (en fait la réalité est un peu différente, Alex m'a contacté sur ma messagerie instantanée pour me demander si j'étais intéressé par un billet et je n'ai fait ni une ni deux je lui ai dit qu'il était pris, peut importe le prix). Carl, le grand frère d'Alex, est, comme ce dernier: un grand amateur de leur musique. Sa fête approchant, je me suis dit que voilà un cadeau parfaitement approprié, alors nous irons tout de go.

Le soir du 14 septembre, je me réveille très ébranlé de la veille (cette détestable habitude d'être éméché après avoir fait une journée de 24h… vive le party 2 étages), le regard hagard et la voix pâteuse de tant d'excès. On se pointe au stade dans un métro bondé à mort. La foule est immense, on parle de plus de 40 000 personnes qui s'agglutinent un peu partout.

Nous sommes assis dans des chaises inconfortables, entouré par une foule dont la moyenne d'âge avoisine la quarantaine. Le spectacle commence avec Phil Collins, qui s'exprime dans un français cassé, mais ô comment sympathique! Le seul autre artiste anglophone que j'ai entendu parler en français est Steve Hackett, à Trois-Rivières! Les notes sonnent chaleureusement pour réchauffer cette immense foule qui écoute avec attention dès les premières mesures, passionné, en communion absolue avec la musique. Si certaines pièces sonnaient un peu cacanne, la plupart offraient un bon panorama de l'ensemble de la carrière de Genesis.

Il est a noté que c'est Phil Collins qui prenait des photos de son public sur scène, il faut le faire! Il a dit qu'il allait chanté pour nous ce soir… 30 titres, deux heures et demi, il y en avait pour son argent. Je ne veux pas me risquer à détailler les chansons, je vais donc parler de mes deux plus grands coups de cœur. Avant d'entamer Los Endos, Phil Collins et Chester Thompson (également batteur) ont coutume de jouer un Drum Duet. Une pétarade de percussion très bien calculée, un effet magistral, une foule en suspend quand elle n'était pas complètement en extase devant le son jungle. Puis ils enchaînent parfaitement, la sueur perlant sur le front des deux principaux intéressés. Il y a également "No Son Of Mine", chantée avec une émotion sincère et poignante, qui, je dois l'avouer, m'a arraché deux ou trois larmes.

En définitive, ce fut un moment très intense, quelque chose qui ne me fait pas regretter d'être né à une autre époque. Je pense que Carl et Alex partagent mon opinion: ce fut une sacré belle soirée!

mercredi 12 septembre 2007

La course

Bon, l'histoire qui suit n'est peut-être pas empreinte de dignité, elle est dénuée de toute forme de considération, d'intelligence, mais elle fut ô comment agréable!

Après une soirée de labeur, le serveur de bière que je suis en a un peu marre: il est fatigué, transis par la pluie et sa cohérence est altérée par l'alcool consommé… servir de la bière donne une de ses soifs! Il est temps de ranger la baraque trônant sur un terrain jonché d'immondices. D'autres disciplines de Bacchus sont sur les lieux pour charrier les nombreux items à rentrer. Sur nos chariots, en plus des caisses de marchandise, se tient un français ivre. Je pousse ledit chariot, puis l'idée folle de courser avec un tendu de service complètement fini qui a également un chariot avec, à son bord, un gars de party. Je commence donc à pousser de plus belle et le tendu de service s'y met également de son côté.

S'en suit une poursuite dans des corridors parfois étroits où trônent pêle-mêle des tables, des chaises, des photocopieurs et autres masses volumineuses. À plusieurs reprises, les tournants serrés manquent de faire chuter les caisses que l'on transport et l'équilibre de nos passagers est d'autant plus précaire. L'autre pousseur, le tendu de service, attaque une autre courbe très serrée en me barrant le passage de son volumineux chariots et percute un obstacle: des tables. Sur une longueur de 100 mètres, ne supportant pas d'être second, notre tendu s'échine les mollets à continuer à pousser et son chariot et les tables qui émettent de leurs pieds un crissement plutôt strident. Les tables vont se perdre à la fin d'un corridor, renversant sur le côté dans un vacarme épouvantable, amplifié par l'écho. L'autre chariot talonne le mien et des caisses s'ouvrent, vomissant leur contenu sur le plancher sans que s'arrête pour autant la course. Ce nouveau vacarme est étouffé par les encouragements du genre "Let's go, plus vite". La course se termine à l'arrivée à l'ascenseur: on calcule les dégâts et on ramasse le contenu laissé en arrière.

Dans le monte-charge, on descend d'abord au sous-sol, notre guide est trop paqueté pour se rendre compte que ses bureaux sont au premier. On remonte, les roues crissent de nouveau, on vide les charges et on recommence, malgré la présence des gardiens de sécurité. Lorsqu'on manque défoncer une porte au nez des gardes, on calme le jeu pour quelques secondes… et on repart en trombe.

Dire que certains trouvent le moyen de s'ennuyer!

lundi 20 août 2007

Libre de religiosité

Hier j'étais dans le métro quand j'ai pris une brochure sans même la regarder. C'était une de ces brochures religieuses qui a eu le mérite de me faire sourire. Je suis profondément athée, je ne crois en aucun mystère, je pense que tout est dû au hasard, ma seule foi est celle que j'ai placée dans la vie. Je respecte les croyants, mais je méprise ceux qui se prennent pour des prophètes. Je vous propose donc de lire le contenu de cette publication tout en voyant l'analyse que j'en fais.

La Mort
Elle Survient Tous Les Jours!

Tout d'abord on voit que l'auteur méprise la langue de Molière au profit d'un sensationnalisme grossier puisque tous les mots commencent par une majuscule.

Que vous adviendrait-il si vous mouriez aujourd'hui? En lisant cette brochure, il n'est pas impossible que vous ressentiez une petite douleur à la poitrine ou à la tête; et de mourir dans quelques heures d'un arrêt cardiaque ou d'une hémorragie interne.
Mais naturellement vous pensez: "Ça ne m'arrivera jamais à moi, pas à moi" "Or vous ne savez pas ce qu'il en sera demain; car qu'est-ce que votre vie? Ce n'est qu'une vapeur qui paraît pour peu de temps, et qui s'évanouit ensuite".


Jusqu'ici tout semble normal, voilà un contenu intriguant, mal présenté, sensationnaliste et hautement accrocheur. La citation (je n'ai pas coutume de citer des pages de roman alors pourquoi le ferais-je avec la bible) porte quand même à réflexion sur l'immense manque de sens de la vie et engendre normalement un questionnement souhaitable.

Vous pouvez être en bonne santé, et être tué ce soir dans un accident de voiture durant votre trajet vers la maison. Rappelez-vous combien vous avez été secoué la dernière fois que vous avez appris que quelqu'un que vous connaissiez avait été tué dans un accident? Auraient-ils jamais pensé que leur mort arriverait si soudainement? Sûrement pas. Ces lignes seront peut-être les dernières que vous aurez la possibilité de lire.

Il est plutôt étrange de voir ce dépliant distribué dans un métro parler d'un éventuel retour à la maison en voiture, le transport en commun serait-il plus sain(t)? La mort frappe n'importe quand et sur le nombre de connaissance, fréquentation, famille, amis que nous avons chacun, il est plutôt improbable de ne jamais avoir été confronté à la mort au moment d'être en âge de lire. La probabilité que vous mourriez en lisant ce texte est aussi grande que celle qu'une charmante demoiselle inconnue se présente à la fenêtre de ma chambre et désire avoir des ébats sexuels sans autre forme de préambule, bref, quasi nulle.

Vous ne pouvez échapper à la mort. "Et comme il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela vient le jugement". Vous vous dites peut-être maintenant: "Si je meurs aujourd'hui, je suis prêt à partir, après tout, je n'ai jamais rien fait de très mal. Je ne crois pas qu'un Dieu miséricordieux m'enverrait en enfer". Selon la Parole de Dieu[sic], quelle que soit votre droiture. [sic]Vous méritez de brûler dans le lac de feu pour des siècles et des siècles. "Car il n'y a point de distinction, puisque tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu", "Car le salaire du pêcheur, c'est la mort", "Mais, pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les fornicateurs, les empoisonneurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part est dans l'étang ardent de feu et de soufre; ceci est la seconde mort.

Bon, vous devez admettre l'existence de Dieu si vous croyez au jugement. Naturellement, il est très humain de vouloir se juger, mais en définitive, c'est un exercice futile puisqu'il ne sert strictement à rien d'autre qu'à s'enfler la tête pour ceux qui ne croit en rien. Pour ceux qui croit en Dieu, au Nouveau Testament et en Vatican II, on montre l'image que Dieu est amour, Dieu pardonne tout, Dieu accepte la nature humaine de l'homme et lui propose l'immortalité de l'âme. À ceux qui ont la foi, n'est-il pas aussi absurde de promettre l'enfer au fils de Sodome et Gomorrhe (les pédérastes) comme aux non repenti? Pour les agnostiques, si Dieu existe, pensez-vous que la première chose qu'il fera s'est de vous envoyez en enfer parce que vous avez l'esprit scientifique… Thomas (touche mon côté et regarde mes marques de clou: quand tu fabriqueras ta maison assure-toi qu'ils sont de meilleure qualité) aussi l'avait l'esprit scientifique et Jésus ne l'a pas renié.

Cependant, Dieu vous a donné un Sauveur [sic]. "… mais le don de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur.", "Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle". Arrêtez-vous une seconde et lisez à nouveau ce dernier verset. Comment la Bible [sic] révèle-t-elle que vous obtiendrez la vie éternelle? Pas en faisant confiance à une église ou un saint quelconque. "Et il n'y a de salut, en aucun autre`car sous le ciel il n'y a pas un autre nom, qui ait donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés". Pas en faisant de bonnes œuvres. "Car vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi; et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu; Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Vous obtiendrez la vie éternelle en faisant totalement confiance à Jésus.

L'entité Jésus est ici définie comme étant un sauveur. D'après l'historique, Dieu a crée une classe Jésus qui hérite des propriétés de sauveur. Considérant que tous les hommes sont les fils de Dieu, n'est-il pas normal de vouloir propager la valeur de sa propriété foi à l'ensemble de la classe humaine pour que tous y aillent accès? En admettant l'existence de Dieu (ce que personnellement je ne reconnais pas), ce dernier se permettrait de dire à un meurtrier endurci qui meurt et qui à la dernière seconde se repenti "bienvenu" alors qu'un honnête homme qui croit à la bonté de la nature humaine, mais qui renie Dieu, se verrait indiquer l'escalier d'en bas? C'est en contradiction avec l'énoncé subséquent, il faudrait revoir le tout en créant un contrat entre les entités Dieu et Homme avec des clauses claires.

Écoutez, pourquoi n'admettez-vous pas à Dieu que vous êtes un pécheur destiné à l'enfer. Que vous êtes disposé à vous détourner de votre vie de pécheur, et à accepter le Seigneur Jésus Christ [sic] comme votre Sauveur personnel. Si vous le faites immédiatement avec un cœur sincère, la Parole de Dieu [sic] dit que vous pouvez certainement savoir que vous avez la vie éternelle. Je vous ai écrit ces choses, à vous qui croyez au nom du Fils de Dieu, afin que vous croyiez [il y avait un typo] au nom du Seigneur, sera sauvé".

Bon, d'un ton paternaliste (mais pour qui se prend cet enfoiré d'auteur) et condescendant, cette personne me dit de me reconnaître pécheur. Curieux n'est-ce pas, puisque cette religion dit également de ne pas imposer ses valeurs aux autres, que c'est un péché. Pourquoi d'ailleurs ne pas remettre à plus tard, puisque Dieu semble être si bon… le repentir est tellement plus facile quelques secondes avant la mort. Pour reprendre l'esprit du paragraphe précédent: "invoke Seigneur in me;".

Faites-le maintenant, ne le remettez pas d'une seule minute. Ce n'est pas une coïncidence que vous lisiez cette brochure. Dieu l'a planifié pour vous et non pour quelqu'un d'autre. Ceci pourrait être votre dernier avertissement. […]

Bon, maintenant on me vend Dieu à pression. Dieu est d'ailleurs un déterministe, il a planifié la lecture de ce torchon au moment où je m'emmerdais cruellement en sortant d'une station de métro. C'est d'ailleurs mon dernier avertissement, on me prévient, après ça il y aura des amendes pour païens puis je devrai faire les frais de quelques prédicateurs qui me condamnerons au nom de Dieu, ne respectant pas le commandement "tu n'invoqueras pas en vain le nom du tout-puissant" ou quelque chose comme ça. Croyant ou pas, j'espère que vous rejetez en masse de pareilles âneries et que vous n'hésiterez pas à vous moquer de ses instigateurs.

mardi 14 août 2007

Pour David

Moi j'trouve qu'les intellos y s'prennent pour d'autres!

De quoi est-ce que le silence se prévaut?

Il y a bien une quinzaine que j'ai négligé éhontément mes précieux lecteurs, peu nombreux il est vrai, mais tout de même enthousiastes. Qu'ais-je fais donc, pour m'abstenir d'écrire durant une si longue période de temps?

La réponse se prête peut-être mal: j'ai bu et j'ai fêter de tout mon saoul, pour ensuite joncher l'océan des âmes amères comme tant d'autres épaves. J'ai peu dormi, je me suis levé tôt (lorsque nécessaire) et j'ai bu beaucoup d'alcool, la recette du bonheur selon Boris Cyrulnik . Maintenant, tout seul chez moi, je m'ennuis férocement, je me meurs tranquillement dans la vacuité de l'existence, dans mon cœur de plastique.

"Il débrosse" penserez-vous, à cela je réponds je déchante peut-être un peu, devant l'inexorable réalisme qui abat mes rêves tels le chasseur les oiseaux du ciel. J'ai eu, ô malheur, des attentes, des rêves, j'ai cru m'éprendre de quelques joies et voici les corolles spectaculaires s'assombrissent, se recroquevillent, se fanent sous les cieux moins cléments. Il ne me reste donc qu'à méditer dans ma rêverie, à m'échapper de cette puérilité par la force de mon esprit, à sombrer peu à peu dans la démence, question de desserrer l'étau qui retient ma tête.

mardi 31 juillet 2007

Vastes moments de délires

Au creux de mes pensées s'enchevêtrent quelques pensées biscornues et dans les retranchements de mes méandres mûrissent quelques idées qui n'ont pas été châtiées par la rationalité. J'ai un mal de tête à pierre fendre qui m'assomme et qui me rend par moment, incohérent. Malgré la pression de mes tempes qui semblent vouloir imploser, je ne me sens pas défaillir en ce moment même, mais j'analyse ce qui se passait tout à l'heure, moment où je n'étais pas tout à fait de ce monde.

Les dessins de mon plus jeunes frères, concernant les idées saugrenues qui lui sont venues à l'esprit en travaillant à la cafétéria de son école, tiennent souvent de la limite à la démence tellement les scénarios sans queue ni tête puisent loin dans les racines même de l'imagination pure et simple. Cependant, ses idées sont originales et expriment, outre son mendéléisme primaire de la dichotomie des entités du bien et du mal, un concept de l'absurdité qui est intéressant. Je me suis intéressé au cahier qu'il a eu la gentillesse de me dévoiler.

Subissant une nouvelle secousse de mal de tête intense, j'ai eu l'impression, quelques secondes durant, de sembler comprendre un peu les éléments disparates et j'ai eu l'idée d'ajouter un dessin au cahier de mon frère. Même s'il n'y rien de forcément bien extraordinaire à être poussé dans un processus créatif introspectif, il m'apparaissait comme important de concevoir ce dessin et j'ai attaché un grande importance à sa confection. Ma calligraphie égalant en médiocrité mon talent d'artiste du crayon, je me suis concentré plus spécifiquement sur les aspects essentiels de la bédé: des personnages aux formes grossières et caricaturales, un humour prompt et efficace, des traits épurées et cela, en y ajoutant ma petite touche personnelle de gags caustiques. Finalement, le résultat me plu et semble-t-il que ceci fut partagé.

Ces temps-ci, n'osant pas trop sortir de peur d'empirer mon état quasiment légumineux (bon, je sais que d'habitude on dit végétatif, mais ça ne me tente pas d'écrire cela, ou plutôt je ressentais le besoin braillard d'ouvrir une longue parenthèse pour justifier un petit écart), je me promène de la cuisine à mon hamac pour y lire quelques bons livres, en me laissant le temps de sauter dans la piscine pour rafraîchir mes neurones. Je lis un livre qui s'appelle "Les Russes" et je ne sais pas si c'est parce que j'ai terminé le nouveau Harry Potter ou parce que je me sens tout détraqué, mais je me mets à imaginer de plus en plus de scène de l'URSS au fil des pages, qui me parlent de ce système balourd et de ses gens qui m'ont l'air si aimables… comment ne pas se reconnaître quand on parle de personnes qui trinquent la vodka cul sec et qui vivent pour faire les plus grands excès. Voilà qui renforcie encore les dires qu'on prête aux peuples slaves.

Voilà, le faste de mon écrit est consigné, je m'abandonne aux tergiversations grisantes de l'esprit lâché sans bride, voguant à travers les étrangetés qui constituent le ressac de mon for. Je jetterai du lest éventuellement, mais pour le moment je vogue sans plomb dans l'aile dans une bien drôle de caravelle. J'entends au loin le crépitement des langues du feu qui dansent autour du noir horizon et mes pupilles s'ornent de lumière sous le manteau de velours qui couvre le ciel.

mercredi 18 juillet 2007

L’effet bœuf de l’effet de cerf

Bon, je ne bernerai personne, je veux bel et bien dire effet de serre, mais je trouvais que ça faisait plus original (je n’irai quand même pas jusqu’à dire orignal). Enfin, outre cette mise en contexte douteuse, je tiens à vous entretenir d’une triste constatation qui atteint la Côte-Nord toute entière : j’ai nommé l’érosion des berges.

Bon an, mal an, depuis les dernières années, les côtes riveraines perdent 78cm de terre. De Tadoussac à Blanc-Sablon, aucune berge n’y échappe, pas même les quelques arpents de terrain qui appartiennent à ma famille depuis déjà quatre générations. Depuis les sept dernières années, nous avons perdu plusieurs mètres de terrain qui ont formé un écart entre la grève et la partie surélevée où est situé notre terrain.

Cette année, j’ai également eu la surprise de voir le chemin ancestral menant au chalet grandement élargit pour permettre le transport de lourds camions qui alimentent une usine de copeaux de bois. En rajoutant à cela que le terrain sur lequel j’ai passé le plus clair de mon temps à l’exception de chez moi, j’étais passablement maussade de retourner à un endroit que je croyais immuable.

Hier soir, après avoir observé les étoiles (mon paternel et moi-même cherchions les galaxies de la petite ourse, du dragon, de céphée, etc.), je me prenais à rationaliser tout cela : les arbres meurent et doivent être enlevés pour ne pas tomber sur le chalet, l’économie de la Côte-Nord doit bien permettre de faire vivre les gens qui demeurent dans ces villages éloignés et l’érosion des berges, c’est bien dommage, mais il faudra plus que de la volonté pour l’arrêter. Au passage de quelques étoiles filantes, j’avais la tête ailleurs (ou est-ce le cœur sur le firmament) et si mon esprit d’enfant était offensé par l’outrage cuisant de la modification structurale du terrain, l’esprit rationnel calculait ce qui était le mieux pour le moment.

À mon réveil matinal (contrairement à mes habitudes), les rayons de soleil reflétant sur la mer (pour les gens d’ailleurs, on dit le fleuve, mais par ici, c’est la mer) qui dansaient joyeusement, les herbes qui prenaient au vent et les arbres qui secouaient joyeusement leurs feuilles m’ont fait comprendre que la magie qui a toujours habité ces lieux sacrés pour moi était toujours présente. Colette, bien qu’elle eue ajoutée du romantisme à la scène, n’aurait pas pu, dans ses lignes si riches, parlé avec autant d’éloquence que la nature elle-même.

Sur ces lignes pleines d’espoir, j’espère vous avoir transporté dans mon monde à moi, un coin de sérénité.

mardi 17 juillet 2007

Une route inconnue prise pendant 23 ans

Je vais chaque année voir mes grands-parents entre une et quatre fois aux Bergeronnes sur la Côte-Nord. Pour se faire, il faut emprunter la route l’autoroute 40 et suivre la route 138. Peu avant Québec, mes parents et moi sommes pris d’une envie de déjeuner. Étant le conducteur, mon attention s’arrête sur un panneau indiquant un restaurant «le Normandin» à la prochaine sortie. Voyant qu’il s’agit de la route amenant à Deschambault, mon père me dit qu’il s’agit d’un des plus beaux villages du Québec.

Nous nous stationnons donc au restaurant et nous discutons de bien des choses en mangeant copieusement un déjeuner de camionneur. Après avoir terminé le festin, je demande si tout le monde serait d’accord pour aller se promener à Deschambault, que je n’ai jamais vu de ma vie. Il s’agit donc du premier « road-trip » que j’ai fait avec mes parents.

Nous sommes arrivés au village de 1300 âmes pour y voir son fameux presbytère, classé monument historique par la commission du même nom en 1965. Après avoir admiré la vue pittoresque qui s’offrait à nous, nous avons investi l’église pour découvrir qu’ellee datait de 1835 et qu’il y avait actuellement une exposition à thématique de lin. Une des pièce maîtrise était une dispersion de différentes fleurs (elles n’étaient pas collées et pouvait s’envoler au vent) qui faisait une espèce de toile. Cette pièce était basée sur un principe de la religion bouddhiste, le même qui régit ses fameuses peintures de sable créés par des mois de travail de plusieurs moines puis détruites dès leur finalisation.

L’exposition regroupait des pièces à base de lin, lequel subissait le rouissage, technique traditionnelle consistant à faire sécher les tiges de lin dans le champ en les laissant reposer pendant un mois avant de les récolter pour les peigner, soit de dénuder les branches de leurs fruits et de leur écorce. Cela nous a permis d’apprendre que le linoléum est conçu avec du lin.


Par la suite, nous avons été au vieux presbytère (datant de 1816) où se continuait l’exposition sur le lin. Après avoir vu une création artistique ayant nécessité 21 jours et plusieurs bénévoles (un genre de courant d’air passant d’une cheminée à l’arbre au fil d’une grande pièce de réception), notre guide a parlé de l’architecture typique du début du XIXe siècle et des rénovations qu’a subi le presbytère.

Il nous a également expliqué que la Citadelle aurait dû être construite sur la pointe du cap Lauzon (le lieu où se trouve les bâtiments dont on parle ici) à cause de sa position stratégique : des rapides, un cap s’allongeant vers l’eau et le fait qu’à marée basse, les bateaux doivent s’arrêter. La ville de Québec aurait été construite selon des desseins politiques et non logistiques… Après tout, Deschambault fut la dernière ville à capituler aux anglais en 1762 et d’ailleurs, lors de l’attaque du général Murray, 20 villageois ont héroïquement repoussés 1000 soldats anglais, de quoi enorgueillir son visiteur!

L’exposition se terminait par une exposition de vieux motifs à points (pour la broderie) sur feuille de lin dans les fondations du grenier du presbytère, dont la constitution émerveille même le cœur le plus insensible à l’architecture. Par après, nous avons visité le vieux magasin général, comme celui de mon grand-père. Nous avons trouvé de vieilles bouteilles de bière Dow, des croustilles Dulac, des livres de bienséance qui dataient du début du siècle passé, des manuels scolaires avec lesquels mon père et ma mère ont été à l’école, de vieilles boîtes de tabac, des pintes, des demiards et des chopines de lait, du linge d’époque, des skis d’autrefois… une boite à souvenir pour certains et un grenier à objets d’une autre époque pour moi.

Nous sommes retournés sur la route, comme dirait Kirouac, pour continuer notre chemin jusqu’à une autre place où nous avons souvent passé, mais où nous ne sommes jamais arrêtés, la ville de mon ancêtre Phamphile Guay, Baie St-Paul. Là encore, pris de cette frénésie de découvertes, nous avons pris notre dîner sur place, dans le centre-ville à tendance hip, aux influences trendy et décidément touristique. J’ai pu enfin goûter à de la bière de Charlevoix, dont la Dominus Vobiscum.

Tout ça pour dire que si je fais le chemin entre Laval et Grandes-Bergeronnes depuis que je suis né, prendre le temps d’arrêter dans quelques endroits est une expérience nouvelle qui émancipe l’être et qui fait en sorte de mieux apprécier le Québec où nous vivons. De par son histoire, sa culture, son architecture ses gens et ses sourires, la route nous parle réellement et nous permet de garder contact avec notre patrimoine et nos semblables.

vendredi 13 juillet 2007

Petit instant de bonheur lucide (suite)

On se retrouve donc six à aller au Scarolies Pasta Emporium… six personnes qui jurent radicalement avec le décor et moi qui est encore plus exubérant que les autres avec mon gaminet jaune de docteur Mario. On mange tout en commentant abondamment sur le fait qu'un de nos comparses se lavent les mains pendant plus de 5 minutes et ce, plusieurs fois pendant qu'on mange. Ce fut une bonne bouffe (bon marché, bonne qualité), qu'on digérera lorsque viendra le moment de retourner à l'appart de mon hôte pour faire une surprise-party. La surprise, c'est un peu pour nous tous, étant donné que personne n'aurait pensé à fêter le soir même.

Le tout se termine évidemment par une shisha contenant de l'herbe du pays (une fois de plus) et le repos du guerrier qui viendra nous trouver quelques minutes avant 3h du matin. Le lendemain, le réveil est programmé pour 10h, question d'être prêt à aller à St-Jean-sur-Richelieu. Finalement, après avoir pris nos douches à tour de rôle, Fred et moi réalisons que nous devons partir sur-le-champ, question d'arriver à l'heure pour ce fichu concert, dont nous n'avons, pour tout renseignement, que quelques indications plutôt flous. Chemin faisant, nous arrêtons pour prendre un grand carton jaune très flash où nous inscrirons ces mots empreints de sagesse: "Judith, on aime tes chansons… et tes épaules" à notre arrivée. Le décor extérieur fait peur: l'humidité, combinée au smog urbain, donne l'impression que nous sommes prisonnier d'un nuage empoissonné… mais cela ne nous impressionne pas outre mesure, notre destination nous attend et nous allons tout mettre en œuvre pour y arriver à temps.

Nous arrivons enfin pour nous trouver à proximité de l'endroit indiqué (le bar le petit Flore) où nous nous stationnons. Là, il s'agit de trouver "un parc à côté du canal", ce qu'il faut comprendre être la place publique de St-Jean-sur-Richelieu (les filles et les indications, ça fait deux hein!). Ayant trouvé l'endroit… on apprend, par l'amie qui nous a fourni les renseignements, que le concert est annulé… mais nous ne sommes pas venu de Montréal avec notre pancarte pour rien! Nous rencontrons les amis de Karine (si on est pour ajouter d'autres acteurs, autant nommer notre amie) et nous rencontrons madame Judith Sun, qui, impressionné d'avoir des fans venus de la grande ville pour assister à son spectacle (on va dire qu'après avoir vu notre pancarte, ce fut son impression), se produira avec des musiciens pour faire un "jam" qui attirera des spectateurs qui taperont volontiers dans leurs mains pour suivre la cadence.

Nos nouvelles amies nous invitent, après cette séance de musique, à aller manger à la table d'une bigote locale, où les rires fusent et les liens se tissent. Le plus naturellement du monde, nous invitons ces jolies demoiselles à descendre en ville boire une bière le soir même… nos alcooliques acceptent notre invitation avec empressement. Fred, l'hôte en question, le chauffeur, l'original qui a eu l'idée de la pancarte, me fait signe qu'il est temps de retourner à Montréal. Nous nous éclipsons donc sous la pluie et finalement je rentre à la maison.

Une armistice dans le feu de l'action… mais, en l'espace de quelques secondes, un coup de téléphone me secouât : "Lewis, t'as-tu oublié mon souper" me fredonne Kim, avec l'air le plus détaché du monde… misère, j'ai effectivement oublié: je me confonds en excuses et je pars de nouveau vers l'aventure. Comble de malheur, le petit bout de papier où j'ai glissé la nouvelle adresse s'est perdu, je passe donc des minutes d'anxiété intense à essayer d'appeler chez moi pour que quelqu'un s'introduise sur mon compte de messagerie et m'indique l'adresse désirée.

J'arrive finalement chez Kim, où elle m'attend avec le maniaque, son ami cynique à souhait, la mine un peu déconfite du gars qui vient de courir le marathon et d'arriver une heure et demie en retard. On soupe à la hâte, je dois repartir tout de suite après. J'arrive ensuite à ma réunion d'initiation (on prépare l'initiation de psychoéducation de cet été) à peine en retard d'une vingtaine de minutes… mais personne n'y est. Enfin, je trouve Redge, fidèle au poste, mais nous sommes seuls, ce qui fait que j'annule la réunion (pouvoir de président) et je retourne chez Kim profiter du bon temps avec le maniaque et elle-même. La bougresse se venge de ma courte présence: elle me fait faire la vaisselle. Nous discutons jusqu'à ce que quelques bâillements retentissent de sa bouche, il est donc l'heure de m'éclipser pour aller festoyer avec nos invitées.

Le party est déjà commencé au bar le Tabasco lorsque je fais mon introduction dans le bruit et la flamboyance propre à une personne ayant mon ego. La tête encore plus enflée, je m'assois pour profiter des douceurs de la broue et me mener aux joies de la conversation. Tout ça pour dire qu'on quitte le bar vers deux heures du matin, après avoir rit, avoir bu en masse, avoir joué au billard (et avoir été invaincu) pour se diriger vers l'appartement de Fred, où je commence à me demander comment je retournerai chez moi… finalement, ma soirée s'est terminée à 5 heure du matin lorsque j'ai enfin pu rejoindre mon lit pour me glisser dans les bras de Morphée, en regardant le jour poindre à l'horizon.

jeudi 12 juillet 2007

Petit instant de bonheur lucide

Il faut, pour exprimer mon propos, brosser un tableau de la situation telle qu'elle était il y a quelques jours à peine. Au réveil, une douleur lancinante me prend à la tête et l'heure qui avance inexorablement sur mon cadran me fait réaliser que la journée est déjà bien entamée. L'œil hagard, les cheveux hirsutes, la figure bouffie, je me lève déjà fatigué de n'avoir rien fait.

Ma chambre est un tel capharnaüm que même le Minotaure s'y perdrait sous une pile de livres du Capital de Marx qui me sert de repose-pied pour jouer de la guitare. On aura beau dire, le communisme aura servi à quelque chose… mais je diverge de mon sujet principal: mon pas pesant m'amène à descendre les escaliers qui me mène à la cuisine où je déjeune sans appétit en lisant des nouvelles sans intérêt.

La joie n'y est pas, je sors à l'extérieur m'aérer les poumons et manger de délicieuses mûres sans même remarquer le soleil. Mon employeur ne m'a pas encore appelé, voilà quelques jours que je ne travaille pas et que je m'emmerde. Pour passer le temps, je joue à Paper Mario sur la Wii: un jeu intéressant. Je me sens seul, j'appelle des amis qui sont occupés, absents. Je reçois des téléphones, je travaille sur l'initiation avec une épouvantable désolation. Coupé du monde, je gratte trois accords moches et mon regard tourne comme le lait.

Au troisième jour qui s'annonçait pareil au deux précédant, un coup de fil m'arrache de ma torpeur: "Viens-tu à la plage?". Nonchalamment, je réponds que je vais voir dans une heure comment je vais me sentir et quand je sens la routine m'envahir de nouveau, je rappelle en hâte pour dire que je serai de la partie, étant donné que rien ne pourrait être aussi pire que de perdre une autre journée d'été. Au moment où j'ouvre la porte d'en avant, je sens une odeur fraîche, qui annonce un renouveau.

Je saute dans la voiture de mon ami, nous décollons et on sent l'été, même si la température devient moche par moment. Arrivés sur la plage, les baigneurs ont assaillis le sable par milliers, on se trouve un endroit et on étend nos serviettes. Sous mes lunettes de soleil, j'admire les nombreuses beautés jouxtant mon environnement. Je reluque ces bikinis avec un intérêt non feint, mais sans ambition. Je mange du melon d'eau, sur la plage, il fait beau, on se baigne, on parle, on déconne beaucoup… tout baigne!

Par après, il est question de faire un souper en gang au restaurant italien. L'instigateur de ces activités m'invite également à aller crécher chez lui pour la soirée, étant donné qu'on irait à St-Jean-sur-Richelieu le lendemain pour assister à un concert, question d'aller profiter de la vie. Je pense à ma patronne qui peut m'appeler et je pèse le pour et le contre le temps d'un instant: celui de réaliser qu'on n'a qu'une seule vie à vivre et que je en tirer des regrets… Carpe diem! Le temps de passer prendre mes choses à la maison et je suis prêt à tout. (La suite dans ma prochaine entrée).

dimanche 8 juillet 2007

Pontificat parental

Il y a des journées comme ça où l'hypocrésie nous pèse comme un couvercle dans mon esprit en proie aux ennuis (fortement inspiré de Baudelaire). La belle rectitude politique, comme c'est beau! Mes yeux, qui se délectent de lire "The Hedonist Handbook" s'étonnent de remarquer un discours aussi désobligeant à l'égard des adolescents lorsque je lis la Presse (c'est très rare, mais le dimanche, ça m'arrive).

Si je dessine un portrait rapide de l'adolescent type, c'est un hypersexualisé flan mou laissé à lui-même en manque d'estime de soi et de sensations fortes. Je suis sincèrement blessé par cette généralisation stupide qui caractérise peut-être une minorité qui prend toute la place visuellement parlant. Bon, l'adolescence n'est pas une période propice à l'estime de soi et on y cherche les risques, à quoi bon nier ce qui va de soi. J'aime bien la phrase d'Anna Freud qui dit qu'à l'adolescence, être normal est anormal.

On dirait que d'après ce qu'on lit dans les journaux, les adolescents de la génération actuelle sont tous comme cela et qu'ils sont malheureux ou désabusés, sans modèle et tout. Personnellement, je suis contre ce tas de ragots défaitiste, je crois, au contraire, que la plupart des adolescents sont bien encadrés et qu'ils vivent une période épanouissante de leur vie en sachant qu'ils peuvent compter sur leurs parents. Pour ce qui est de la sexualisation en bas âge, j'aimerais vous rappeler que lorsque Champlain arriva à Montréal, il nomma l'île Hélène de Champlain en l'honneur de sa femme de 13 ans… dire qu'il n'y avait même pas de vidéoclip de Britney Spears à ce moment-là.

Bref, la génération de défaitistes chroniques peut aller se rhabiller, ce sont des généralistes qui exacerbent la portée d'un problème. Je suis d'accord qu'il existe un problème, mais de dire qu'il s'applique à tous, que les enfants en 6e année du primaire sont des dévergondés qui sont de futur dealer de drogue et des tueurs en série, c'est sincèrement n'importe quoi. Il existe une quantité appréciable de familles individualistes qui ne favorisent pas l'émancipation de l'adolescent et avec lesquelles il est impératif d'investir leur engagement familial, mais il ne faut pas pour autant oublier la majorité.

Là-dessus, je trouverai de quoi prochainement sur quoi jeter mon fiel ou ma rage de vivre, à bon entendeur salut!

mardi 26 juin 2007

Co-écriture

Carl et moi ne reculons devant absolument rien pour toujours aller de l'avant. Nous avons donc consacré notre temps à concocter un article traitant des types d'humour suivants: ironie, sarcasme, cynisme et dérision. L'article est publié sur le blog de Carl, à vous d'en juger.

dimanche 24 juin 2007

Péché mignon

J'étais tout à l'heure au Centre de la Nature pour célébrer quelque fierté nationale qui soit en cette veille du 24 juin. Mes amis et moi écoutions avec intérêt les chansons de Gilles Vigneault (que je m'étais promis de voir une fois dans ma vie en spectacle, voilà qui est fait) et de Mes Aïeux. Nous avions bien du plaisir à chanter, taper des mains, à écouter la musique et à formuler des plaisanteries à l'égard de ce cher Grégory Charles: "We though of you".

Vint un moment butoir: la fin du spectacle de Mes Aïeux avec la chorale, qui faisait un excellent accompagnement. Mes amis n'aiment pas Éric Lapointe et, au risque de décevoir certains lecteurs élitistes, moi, mon petit secret, c'est que j'aime bien Éric Lapointe.

Certaines personnes pourraient croire qu'il est difficile de trouver des qualités à cette musique alternative passablement mainstream, peu éloquente et pleine de passe de masturbation de guitare. Je réponds à cela, avec des mots que j'emprunterai à un gamme de vocabulaire n'étant pas trop souvent utilisée à l'écrit, que sa musique est vraie, honnête. Les textes d'Éric Lapointe sont dans la vie du québécois, à l'instar de chansons engagées ou de poésie; on aime prendre un brou entre amis, certains aiment être stone, on aime danser des slows collés, on fait des niaiseries lorsqu'on est saoul-mort, etc. Si la St-Jean est la fête des québécois, on se rappelle qui on est avec les actions que l'on fait, c'est la réalité devant l'image.

Pour ce qui est du côté artistique: le groupe est un maître de la scène. Tous les membres occupent l'espace, ils bougent, ils sont dedans, électrisés et ils capturent l'auditoire qui lève et le party est pogné. L'éloquence n'est pas dans la parole, mais dans la gestuelle. Ils sont un peu irrévérencieux, c'est un côté que j'aime beaucoup. Lorsqu'on parle musicalement, le guitariste lead est tout simplement incroyable, toujours inspiré, il ne laisse jamais en plan la mélodie. Le bassiste assure le groupe, fait vibrer le sol et la batterie fait l'ambiance qui se dégage de la chanson, très efficace! Ajoutons à cela la voix éraillée, dans cette gueule qui pourrait baver de testostérone, le ton certainement agressif d'un battant et la chaleur rassembleuse de ses paroles… pourquoi renier plus longtemps cette musique qui me plait?

Toujours est-il que je me demande si j'ai choisi la bonne option: celle de rentrer avec mes amis et de profiter de l'occasion de me faire reconduire à la maison. J'ai sérieusement penser à leur faire ramener quelques trucs encombrants et à rester là, mais seul, je ne sais pas si c'était possible pour moi de m'intégrer à quelque part pour profiter du spectacle. J'aurais pu m'assurer d'avoir un fan d'Éric Lapointe avec moi, mais à la dernière minute comme ça… difficile! Bref, qu'auriez-vous fait à ma place?

Là-dessus, je vais aller me coucher, sans peine, sachant que j'ai tout de même apprécié ce que j'ai vu et que je continuerai à célébrer demain dans la joie, la camaraderie et l'alcool. Ne serait-ce que pour ça, ce qui m'a cruellement manqué l'année passée, ça va valoir la peine. En espérant trouver un jour un… ben plus une amateur de musique qui aime tripper et aller voir un spectacle d'Éric Lapointe…

lundi 18 juin 2007

Faire gaffe à la gaffe

J'ai eu l'occasion, lors de la fête d'une amie, de faire une solide bévue qui m'a laissé la bouche béate (sans rapport avec Béatrice, la fêtée). Une des convives, qui se nomme Roseline (mais à qui j'ai adressé la parole en tant que Mousselyne, la sœur de Caillou, première erreur), s'était jointe à une conversation concernant la fleur préférée des filles.

Une fille disait que la fleur préférée de toutes les filles ne pouvait être que la rose, ce que d'autres contestaient avec l'énergie de désespoir (euh, bon, peut-être pas, mais qui contestaient tout de même). Soucieux de placer une phrase inopportune dans la conversation, je renchéris la proposition initiale en disant que les filles préfèrent naturellement les roses, car c'est un symbole phallique… et Roseline de répondre: "Eh bien je dois pas avoir beaucoup de sex-appeal, mon nom signifiant petite rose en latin"…

J'adore quand on me répond de manière intelligente et c'était particulièrement bien envoyé, la prochaine fois je ferai mieux.

jeudi 14 juin 2007

Roger Waters – Pink Floyd

Il y a des moments comme ça qui font en sorte que l'on peut mourir la conscience tranquille. J'étais trop jeune en 1993 pour aller voir le spectacle de Pink Floyd et l'apprécier lors de la dernière tournée qu'ils ont faite à Montréal et cependant, comment aurais-je pu ne pas aller voir ce groupe fétiche au moins une fois dans ma vie. Certains puristes me diront que Roger Waters n'est pas Pink Floyd, mais le cher bassiste était certainement le cerveau du groupe, le nom dont on se rappelle (sinon il y a Syd Barrett, mais bon).

Il y a quelques semaines, je reçois un courriel en apparence tout innocent qui me demande si je suis intéressé à me procurer un billet pour le spectacle de Roger Waters et ce à moitié prix. Je ne fais ni une ni deux, je saute sur MSN comme un loup affamé et je saute les politesses d'usage, je m'enquis de la date et de l'heure et je me fais réserver ce joyau d'une valeur inestimable. Le plus beau dans tout ça, c'est que je n'ai rien demandé, comme de quoi parfois, le hasard fait bien les choses.

Sur place, un peu fébrile, passablement endormi par la bande annonce qui me fait remarquer qu'il y aura un concert d'Hilary Duff (mais qu'est-ce que j'en ai à foutre) ainsi que plein d'autres inconnus qui ne font pas la différence entre de la musique et de l'argent, dont Justin Timberlake (oui, je sais, c'est carrément gratuit, mais ça me fait tellement plaisir). Bref, nous sommes assis depuis plus d'une heure à lorgner la scène, qui n'est qu'à quelques mètres de nous, lorsque finalement les lumières s'éteignent et le silence se dresse telle une nappe blanche pour apprécier une table qu'on garnit. Waters arrive sur scène avec un sourire probablement fait à des centaines de reprises, mais il est là de ça personne, présent d'esprit et certainement de cœur.

Le concert s'entame donc sur "In the Flesh" où on retrouve beaucoup de pyrotechnie et des notes fortes, la basse vient faire vibrer le sol, on décolle pour le psychédélique: Mother, Set the Controls for the Heart of the Sun, Shine on You Crazy Diamond (avec les photos de Syd Barrett, qui déchaînent les passions) et puis Have A Cigar. Deux mesdames d'une quarantaine d'années s'allument un joint à côté de mes amis et elles l'étouffent quelques minutes après, trop gênées d'assumer le geste.

Un des moments clef du spectacle survient alors avec la chanson culte de Pink Floyd, entendue au moins une fois à chaque occasion où quelqu'un amène une guitare: Wish You Were Here. Il y a ici quelque chose qui me glaçait le dos tellement c'était unique: le son quasiment original de cette chanson qui n'arrête pas de traverser les âges et le génération, le son unique de la voix de Waters, les briquets qui valsent comme la lumière d'une marche aux flambeaux, un capharnaüm de souvenir s'ouvre dans la voûte de ma mémoire. Il me semble que l'herbe du pays aurait ici eu un effet apaisant. Il y a quelque chose qui me dit que d'avoir vu la vraie version de cette chanson, après en avoir entendu l'imitation à la guitare pendant plus de dix ans, me donne le droit d'enfin l'apprécier à sa juste valeur. Ceux qui sont de vieux lecteurs de blogue se souviendront de ma critique de l'Australian Pink Floyd Tour, mais là, voir le vrai, c'était incroyable.

Notre ami Waters continue avec quelques unes de ses chansons à lui, dont une nouvelle qui m'a particulièrement marquée: Beyrouth, Liban (traduction libre, elle est nouvelle, ce n'est donc pas un sacrilège) qui raconte l'histoire de Waters à 17 ans qui avait eu un accident d'auto lors d'un road-trip et qui avait été surpris de l'hospitalité des gens là-bas. Simple, très post-moderne, mais dotée d'une sincérité à toute épreuve, cette chanson m'a touché. Un cochon qui défile dans la scène, un astronaute pendant Perfect Sense, il semble que rien ne manquait. La première partie se termine et arrive l'entracte: le spectacle recommencera avec Dark Side of the Moon.

Tous ceux qui ont déjà entendu l'album savent que c'est comme une sorte de rêve, une transe… et pourtant, avec la magie de l'écran, avec le vrai Waters sur scène, ce n'était plus un rêve, mais un delirium tremens. Je ne m'éterniserai pas avec cet album qui est l'un des plus intéressants qui m'est connu, simplement dire qu'avec la magie de la scène, c'était encore plus beau. Un petit bémol avec la chanteuse solo de "Great Gig in the Sky", moins impressionnant que l'Aussie show, car les notes piquaient moins haut, sa voix avait une portée moins impressionnante… cela ne l'a pas empêchée de faire bonne figure quand même.

Passe ensuite au rappel, on retrouve The Walls qui électrise l'audience qui l'attendait avec une impatience non-feinte. Pour terminer la chose en beauté, Comfortebly Numb est la chanson qui fait nos adieux et qui transpose, pour une dernière fois, la magie de la scène.

Rappel du passé

Il n'est, dans l'existence, de plus douces joies que de rappeler à sa mémoire les trépidantes activités que l'on laisse derrière soi. Pour ma part, les premiers souvenirs de mon idylle intellectuelle m'amènent tout naturellement à la période charnière qu'est le passage au cégep, au temps doux où la philosophie jouait avec les vers de Ronsard, ou l'espagnol côtoyait l'esprit sain dans un corps sain et ou les amitiés de naguère se soudaient d'une quelconque circonstance. J'eus beau y vivre dans une solitude métaphysique que je venais de découvrir, y connaître quelques ennuis de cœur, cela n'arrache pas à ma mémoire la joie sans borne que j'éprouvai à me découvrir et à exploiter l'érection de mes connaissances.

C'était un temps où l'on dormait peu, où l'on agissait beaucoup et où on célébrait en toute occasion. On y raillait le futur, on se moquait du passé et on contemplait nos vies qui commençaient à prendre forme. C'est là d'ailleurs où j'ai le mieux répondu à l'invitation de Baudelaire à m'enivrer de toute chose et tout particulièrement d'alcool.

Mu d'abord et au-delà de toutes considérations par cet idéalisme propre à la juvénilité du temps, j'aspirais tout naturellement à rien de moins que de changer le monde. J'ai donc joint ma voix à la contestation émergente, comme tout le monde d'ailleurs, mais en prêtant l'épaule à la roue. Je criai et je trouvai écho dans la solidarité sociale. J'épousai des causes au nom de la nature, de l'environnement et de la conscience sociale. J'étais lié corps et âme à mon entreprise: monter un café étudiant contenant uniquement des produits biologiques, équitables et respectueux de l'environnement. J'ai enfanté de lui dans la douleur et dans la joie, puis j'ai dû me reposer du repos de celui qui n'écoutait plus son cœur battre.

Le festin de Françoise

Depuis déjà quatre ans, Françoise et moi sommes liés par une tradition toute particulière: il nous faut, à nos fêtes respectives, faire un somptueux festin à l'autre. Françoise, cette année encore, ne s'est pas privée de faire honneur à la tradition, malgré que moi, avec cet éternel défaut de ne pas honorer la ponctualité, j'ai fait le sien quatre mois en retard. Elle s'est contentée du 3 juin.

Françoise est une cuisinière hors paire et elle serait même femme à marier si ce n'était de ces quelques défauts:

  • Premièrement elle est déjà prise;
  • Deuxièmement c'est une végétarienne;
  • Troisièmement, elle aime les barbus férus de physique;
  • Quatrièmement, je ne crois pas qu'elle veuille se marier (ce n'est pas vraiment un défaut, bien au contraire c'est plutôt un signe d'intelligence, mais il s'agit d'une contrainte);
  • Finalement, elle chante en anglais avec un accent british…

Je me rends donc chez elle à l'heure du souper où je suis reçu, comme à l'habitude, avec un grand sourire. Le temps d'enlever mes souliers et l'on passe à la cuisine, ou elle m'explique le repas, qui est toujours une surprise: le thème de la soirée est la cuisine alsacienne revisitée pour être végétarienne.

Les amuses gueules sont constitués de morceau de pain avec lesquels on peut goûter de l'excellente terrine de lapin (déjà fortement entamée, pour en tester la qualité, m'a-t-on assuré) et d'oie. On me dit qu'il s'agit des seules viandes qui seront au menu. Françoise, son copain et mon auguste personne lorgnons de l'œil la section des fromages en voyant également le camembert et le brie gorgonzola. Naturellement, comme je suis l'invité, je choisi toujours le premier ma tartinade et je m'arroge également le droit d'en prendre dans des proportions excluant toute forme de bienséance élémentaire. Après tout, je me lorsque je les reçois, je cuisine pour deux (en fait plus pour une dizaine de personne, mais disons qu'il y en a assez pour deux qui sont au jeûne depuis plusieurs mois) et lorsque je suis reçu, je m'entends d'être en droit, célibataire que je suis, de manger pour deux. Malgré ces excès, il y en a pour tout le monde, Françoise faisant également des tables très généreuses. Nous dégustons le tout en compagnie d'un verre de Risling, vin blanc (tout le souper tient au vin blanc) alsacien qui se marrie également fort bien en compagnie d'une bonne choucroute.

Une fois que nos estomacs ont terminés d'attaquer le premier service, on passe à la soupe, qui est une soupe froide niçoise (et alsacienne). C'est le seul met qui n'a pas de fromage. On me dit qu'il y a, par contre, une quantité indécente de beurre qui nourrit le riche bouillon. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, il s'agissait d'une soupe aux poireaux et pomme de terres… en fait j'en suis quasiment certain. D'habitude, j'ai horreur des gaspachos et autres soupes que l'on mange froides, cette fois, j'ai bien aimé.

Par après, on trouvait une assiette d'asperges dans du brie fondu. Comme je ne raffole pas des asperges, je les mangent lentement, mais sachant le travail et la recherche derrière la préparation du met de mon hôte, je le fais sans faire aucun commentaire cette nourriture. Comme on dit, la parole est d'argent, mais le silence est d'or… c'était particulièrement vrai en cette occasion.

Après tous ces plats, il fallait bien faire un petit trou normand, que nous avons eu le plaisir de faire avec un peu de Bellini, si ma mémoire ne m'abuse pas. Passe ensuite le plat de résistance: une tarte aux artichauts et épinards avec son foisonnement de fromage ricotta. La recette de cette délicieuse tarte est même disponible en ligne: http://www.maison-kammerzell.com/maison-kammerzell-article60.html?id_recette=67

Nous dégustions le tout, il va sans dire, avec un Pinot Gris pas piqué des verres, plutôt rond et d'une durée en bouche plus grande que le Risling. Le tout était accompagné d'une salade pomme et carotte que j'avais moi-même amenée et qui, étonnamment, s'harmonisait très bien.

Nous commencions la dégustation d'un cidre tout spécial, très sucré, d'une couleur d'or, trouvaille de Françoise, juste avant de toucher au dessert: une succulente tarte au fromage. Bien qu'ayant tous très bien mangé, nous avons abusé du dessert avec autant d'aisance que si nous venions de nous mettre à table. J'avais dit, dans une entrée antérieure, que Kim était celle qui faisait les meilleures tartes au fromage… mais voilà qui m'amène à reconsidérer la question. Bien sucrée, onctueuse, se mangeant sans faim, sa tarte avait toute les qualités requises pour se figurer une place au palmarès des tartes aux fromages de ce monde.

Repus, fortement alcoolisés, nous étions en bon train de conversation quand je m'enquis de l'heure: le dernier métro allait passer sous peu et du reste, je souhaitais prendre un peu d'air pour dégriser à mon aise. Je pris donc congé de mon hôtesse, en lui donnant les honneurs attribuables à son génie culinaire, pensant qu'il me serait difficile de faire mieux pour sa propre fête, qui marquera cinq années de tradition. Nous avons deux types de cuisine très différents l'un de l'autre, mais les deux viennent du cœur, ce qui donne à nourrir beaucoup plus que le corps. Il me reste que je devrai donner beaucoup d'amour pour hausser d'un cran encore la qualité des mets à sa fête, voilà de quoi me faire méditer encore longtemps.

mercredi 6 juin 2007

Ménager sa liberté

Hier soir l'ennui m'a pris de court, j'avais besoin de changer d'air. M'étant endormi sur une émission qui normalement me garde en éveil, je me suis dis qu'il était temps d'user de la petite clef qui traînait sur ma table de travail et qui déverrouillerait le havre de liberté qu'est l'appartement désert de mon ami. J'ai pris mes cliques et mes claques (mes toutes nouvelles claques que je suis allé m'acheter la journée même chez Moutain Equipment Coop, dont je suis maintenant détenteur d'une part sociale) et j'ai pris le métro, direction centre-ville, pour une soirée qui était toute à moi. Je n'ai prévenu personne, je désirais être entièrement seul.

J'ai marché dans les rues du centre-ville, je suis arrivé à destination avec mon sac à dos. Une fois entré, j'ai ouvert la lumière, déposer mes trucs et je suis aller m'asseoir. Pendant plusieurs minutes, je n'étais qu'assis à ne rien faire et cela me procurait un bien fou. J'ai mangé un peu, j'ai lu et… j'ai fait du ménage. Le contrat entre mon ami et moi est bien simple: "rend cet appart plus propre que lorsque je suis parti et tu peux y rester". Sur le coup, ça ne me dérangeait pas du tout: j'y allais tranquillement, en prenant de nombreuses pauses pour lire, manger et même pour prendre une marche sous la bruine le temps de sentir la brise fraîche "écorner les bœufs". Je me suis couché, puis par après j'ai continué ma séance de ménage (qui est cependant, loin d'être terminée) et j'ai déjeuné.

Au-delà des considérations bassement matérielles qui font en sorte que là-bas, rien de m'appartient, il est advenu que je me sentais bienvenu, peut-être parce que sous son toit, on se sent toujours ainsi, même lorsqu'il n'est pas là. J'y retournerai donc avec plaisir, lorsque l'occasion s'y présentera.

mercredi 30 mai 2007

L'image derrière le miroir

Je marche à l'instant et mon ombre m'embarrasse de sa présence insensé. Loin des lieux de pérégrinations, je me meus dans un couloir qui semble sans fin. Les lampadaires suspendus par des épées de Damoclès qui semblent s'agiter sous une brise qui semble venir d'une fenêtre mal fermée, laquelle donne sur un couchant de lune qui éclaire les broussailles d'une plaine débouchant sur une forêt. Mes pas résonne d'un écho sourd dans cette atmosphère nocturne ou je finis par rencontrer un miroir sur mon chemin.

Mes pieds s'arrêtent en face et mon regard consulte le reflet qui en est fait. On y voit jaillir quelques traits suivant des gouttières qui suintent des pieds. Le regard blafard longe le haut du corps pour voir des chandelles à la place des yeux et une médaille sur le front avec l'inscription: "Klüg von alles". Je suis un râtelier.

La clef sur la porte

Primo, la première raison qui motive le choix de clef au lieu de clé est de ne pas copier Marie Cardinal, la seconde est que je trouve que clef est plus esthétique. Je ne bernerai personne en parlant de ces détails insignifiants qui n’intéressent probablement que moi seul, mais il s’agit là du plaisir de se lire, n’est-ce pas? Enfin, passons outre ces phrases creuses : j’emprunte l’appartement de mon ami pour un mois.

Imaginez un instant avoir un appartement dans le centre-ville : vous êtes saoul comme une vieille bourrique particulièrement bourrée (euh, l’exemple serait probablement mieux servi avec le « je ») et en plein centre-ville. Les métros sont fermés, les autobus de nuit de votre ville de banlieue ne sont plus en service et les bars font leur last-call. Cela indique normalement que la rumba est terminée et que chacun des convives doit retourner chez lui dans l’état misérable où il se trouve… erreur! Qu’ils travaillent n’importe où le lendemain et même à n’importe quelle heure, ce n’est pas une raison pour refuser l’invitation à venir crécher chez vous et ainsi poursuivre la fête jusqu’à ce qu’un coma éthylique s’en suive ou que vous vous adonniez à quelques loisirs hédonistes en compagnie de la gente féminine.

Peut-être alors vous réveillerez-vous avec l’intense sensation que vous avez subit une estocade d’un flamberge en pleine poire, que plusieurs disciples de Bacchus jonchent les planchers de votre appartement et que l’endroit contient assez d’alcool pour déclarer une taverne ouverte, mais quelle n’est pas la satisfaction de se savoir entourés de fêtards déchéants?

Quelle joie n’est-ce pas? Il me semble que c’est mieux que d’écouter laconiquement Nevermind de Nirvana est d’être emporté par le cynisme de « In Bloom » :

He's the one
Who likes all the pretty songs
And he likes to sing along
And he likes to shoot his gun
But he knows not what it means
And I say aahh

Personnellement j’y vois plus une excellente occasion de favoriser les réflexions d’esprit pour rendre la vie d’autrui outrancièrement invivable. Ce genre de réflexion pourrait vous portez à croire que je trouve une certaine satisfaction à répendre des chimères et à engager conflit à certains compatriotes et à cela je répondrai que je n’ai ni temps ni énergie à dilapider pour des entreprises aussi exigeantes.

Dernièrement, j’emploi mes facultés à lire, à travailler et à écouter quelques émissions de télévision, ce qui n’est pas dans mes habitudes. J’oubliais également faire de grands tours de vélo : avec la saison, c’est franchement l’idéal. Passer de banquets en festins m’est également loisible ces temps-ci, cependant, je dois admettre que je cherche à quérir la solitude plus souvent qu’à l’ordinaire : je ne saurais dire pourquoi. Il s’agit probablement de la dualité de l’homme…

Par ailleurs, cela m’amène à ce que j’énonçais ce matin : la dualité de l’intervenant que je suis. Je rentre en relation d’aide dans le cadre de mon travail parce que j’aime les êtres humains et que je suis sensible à leurs besoins, cependant, je dois rester professionnel et ne pas avoir d’émotions liées sans pour autant être froid, car sinon je n’arrive plus à capter les problèmes de la personne. Donc, il s’agit de savoir exactement ce que l’autre personne est, comment elle agit, comment elle pense sans toutefois pouvoir faire autre chose que l’orienter sur des pistes de réflexions. N’est-ce pas là quelque chose d’absolument formidable?

Bon, avant que mon mal de tête devienne à pierre fendre, j’irai disposer de mes couvertures (celles de mon lit comme celle du roman dans lequel je m’évade actuellement) tout en prenant congé de vous et en vous incitant fortement à lire « L’insoutenable légèreté de l’être » de Milan Kundera.

mardi 22 mai 2007

23 ans, prise 2

Ceux d'entre vous qui auront lu mon premier article aujourd'hui s'étonneront probablement de voir le second le suivre de quelques heures seulement, mon écriture étant pour le moins peu prolifique dans des plages horaires aussi brèves. Je dois absolument vous faire part de l'excellent repas qui m'a été généreusement offert par mes parents: une idée époustouflante venue de ma mère. En fait, j'ai soupé au Pen Castel, petit restaurant sympathique de cuisine française gastronomique, dans un souper thématique de dégustation de vins blancs du Château de la Ragotière.

À mon arrivée, j'ai rapidement jeté un oeil sur le menu pour y voir que le menu comportait quatre services. À la table jouxtant la mienne, on retrouvait un des frères Couillaud, propriétaire du domaine mentionné ci-haut. Ce dernier nous expliquerait tous les vins que nous aurions la chance de déguster. Gérard, notre maître-queue, nous souhaite le bonsoir.

Je pourrais évidemment vous entretenir avec véhémence de tous les aspects formidables du dit repas, mais j'ai peur que la description étouffe mon texte, alors je me concentrerai sur ce qui est essentiel à savoir pour le gastronome et l'oenologue en vous.

Le premier service était constitué de pétoncles et de pleurotes fumées avec des morceaux de lardons. Les pétoncles avaient été rapidement saisis, ce qui leur conféraient une saveur hors du commun. Les pleurotes, quant à elles, étaient servies dans une sauce brune avec du vinaigre balsamique et de la soya soya préalablement sucrée. Les corps délicats de la pleurotes s'harmonisaient parfaitement avec cette sauce relevée. Le premier vin était un Chardonney du Jardin des Pays de la France de 2004. Clair comme l'or pâle, ce vin à la tendance fruité dégage un arôme de beurre, comme tous les Chardonney d'ailleurs. Le vin est moyen en bouge, 5 ou 6 caudalies, avec des relents minéraux en rétro-olfaction, très frais, léger et très souple en bouche.

Le second service fut la quenelle de brochet avec la sauce au homard. Le brochet était donc servi en rouleau, nappé d'une sauce onctueuse garnie d'un bouquet d'épinard. L'arôme subtil du brochet était relevé par la sauce au homard pleine de coffre. Quant aux épinards, leur goût râpeux s'harmonisait avec le Muscadet Sèvre et Maine sur lie 2004. La teinte de ce vin semblait moins foncée que le Chardonney, moins opaque. Dans l'aspect olfactif, des teintes d'herbes et un arôme fruité de pomme et d'ananas. Le vin est très sec, mais il devient plus léger avec le poisson et il est particulièrement court en bouge, avec 4-5 caudalies.

Le troisième service, la pastilla de lapin au lard avec ses petits oignons blancs et la terrine des abats, formait le plat de résistance. Le tout arrosé bien sûr d'un bon Chardet 2005, mélange de 50% de Chardonney et de 50% de Muscadet (bon, les puristes des appellations contrôlées me diront qu'on ne peut pas parler de Muscadet si le vin est composé, alors je vous fourni le terme exact: le melon de Bourgogne). Visuellement, le vin est or pâle, sensiblement plus que le premier, un mixte des deux premiers. Un bouquet d'ananas plus prononcé, avec des herbes et du beurre forme l'aspect olfactif. Le lapin est servi dans un genre de feuilleté qui rappelle un peu la tourtière par l'arôme qui s'en dégage. La pastilla est servie avec une sauce chasseur. Le vin fait un grand contraste avec le lapin: les sucres du vin sont plus sentis, mais l'effet avec la terrine est moins réussi. Le vin est complexe, il a plusieurs phases: pomme, poire, ananas. Je dirais qu'il durait entre 5 et 6 caudalies.

Enfin, en quatrième service, nos papilles pouvaient se délecter d'un cake au chocolat avec sa glace aux vendanges tardives. Il est donc inutile de passé sous silence le vin licoreux qui accompagnait le dessert: l'Ambre Chardonnay (90%) et Muscadet (10%) vendanges tardives 2003: un millésime. La production totale de 2003 est de 85 litres... les clients de ce soir pourront donc prétendre avoir pu goûter à un vin unique, puisque non-commercialisé, parce qu'il est trop dispendieux à produire (en partie parce que tous les raisons doivent être cueillis à la main). D'une teinte or ambrée tirant un peu vers le bronze, l'aspect olfactif recelait des essences de caramel, de fruits, de miel et un fort relent d'alcool. Long en bouche (8-9 caudalies), très sucré, chaud et mielleux, il se buvait tout seul, mais avec le gâteau au chocolat et la crème glacée, le délice du palet s'avérait complet. C'était vraiment un petit bijou que ce vin botrytisé.

J'ai pu apprécier un excellent souper, une très belle surprise, avec mes chers parents à l'occasion de mon 23e printemps... d'autant plus que je suis né entre un lundi et un mardi... comme ma fête cette année. Il est comme cela des surprises auxquelles on ne s'attend pas... mais celle-ci est définitivement l'une des meilleures à vie dont j'ai eu l'occasion de profiter. Je pense que si je ne mangeais pas, j'en mourrais!