mercredi 11 mai 2011

La bellissima parrucchiera italiana

Ce soir, j’allais me faire couper les cheveux, ce qui est pour moi une obligation comme une autre. Ma coiffeuse se présente à la réception et m’appelle par mon nom : je la suis et je vais m’asseoir à la chaise. Ses yeux bruns sont ensorcelants : cette fille est belle à croquer. Elle me masse longtemps le cuir chevelu une fois au lavabo et je lui fais la remarque que c’est vraiment quelque chose d’agréable. Que vais-je bien lui dire pour animer un peu la conversation? Timide, je me lance dans les sujets plus communs et de fil en aiguille, j’apprends que madame est en fait infirmière et qu’elle fait de la coiffure par intérêt personnel plutôt que pour en faire une carrière. Je lui parle de mon voyage qui j’irai faire en France et elle me parle de son voyage humanitaire en Côte d’Ivoire.

Ce qu’elle est cultivée cette jeune femme! Elle me raconte comment ses collègues et elle se sont intégrées là-bas et les chocs culturels qu’elles ont subis (notamment les fêtes d’excision). Quittant le continent africain, elle me parle de l’Italie de ses parents, de son petit village où ses grands-parents font le fromage, le saucisson, l’huile d’olive et le lavage de manière artisanale.

L’espace d’un instant, je m’imagine ces presses à olive et le saucisson qui sèche, suspendu à une grange en bois. Elle me parle de la mozzarella di Buffala, un fromage divin que j’ai aimé sans pouvoir lui rendre justice avec des mots. Je me revoyais, à travers l’évocation de ce fromage, à Paestum, à le déguster à nouveau et je salivais à l’idée de retrouver cette saveur.

Ses yeux bruns pétillent, je ne peux m’empêcher de la fixer. Je lui parle des tortelli de Michelangelo et elle me demande de les lui décrire. Je la vois elle aussi porter de l’intérêt à cette nourriture divine, alors que nous abordons le mascarpone, les doigts de dame et immanquablement le tiramisu.

J’aurais peut-être dû lui demander si elle aurait aimé prendre un café… en y réfléchissant, le peut-être dans la phrase est de trop : maudit sois-je pour être aussi gêné!

2 commentaires:

Le Beau Parleur a dit...

Il n'est jamais trop tard (tu sais où elle travaille au moins ;)) Une chance n'est jamais raté, sauf si tu le penses toi-même. ;-)

HAAAAA ces tortellinis...

Le Cardinal a dit...

Quelqu'un avait laissé un commentaire, mais il a été effacé par Blogger, alors SVP sentez-vous bien à l'aise de l'y remettre!