lundi 15 août 2011

Turckheim, Ritzenthal, la route des vins et Freiburg

Je remarque avec effroi que je suis loin derrière mon objectif de vous raconter l'ensemble de mon périple.

Vous vous souvenez peut-être de la famille de Turckheim qui m'a accueilli à bras ouverts: hey bien ils ont poussés la chose jusqu'à m'offrir l'hospitalité. Comme si ce n'était pas assez, j'ai par la suite été dans le chalet du Ritzenthal, au pied des Vosges, près de clos de vaches, perdu dans la nature.

Gérard souhaitait mordicus à ce qu'on joue de la musique, ce qui c'est bien sûr déroulé dans une ambiance bon enfant, mais les erreurs de tempo de ma part ont agacé son oreille exercée. Nous avons donc joué jusqu'à ce que mes doigts crient grâce, puis il s'en est allé, me laissant le soin de la maison de la permanence, où j'ai tranquillement pris le temps de mettre à jour mes souvenirs de voyage et de pratiquer un peu les chansons que nous jouerions le lendemain (dont la fameuse Bastringue).

Le lendemain matin, nous avons continuer notre pratique jusqu'au moment où la famille s'est présentée: l'estomac de Gérard ne pouvant souffrir d'attendre trop longtemps avant d'être rassasié, les grillades ont débutées avant l'arrivée de tous les invités! Nous avons joué de la musique et entendu avec grand plaisir que Thomas, jeune guitariste en herbe, nous joue une amusante composition concernant son chien et sa détestable habitude de mordre tout ce qui bouge. Gérard a profité de l'occasion pour servir moult verres de vin et nous avons festoyé ainsi jusqu'au souper, où je suis rentré à Turckheim, question d'y dormir avant d'attaquer la route des vins le lendemain.

Originalement, j'étais parti pour un périple de 2 jours qui devait m'amener vers Strasbourg, mais finalement, j'ai attaqué Riqhwihr et Ribeauvillé dans la même journée et je devais donc aller me reposer afin de reprendre des forces. Dans mon premier arrêt, j'ai visité la tour de garde et la tour des voleurs, cette dernière étant la plus intéressante, car il s'agissait des moyens de torture médiévaux et il y avait également une exposition concernant la prise de l'Alsace durant la 2e guerre mondiale. Arrivé à Ribeauvillé, j'ai dû me trouver un hôtel et j'ai payé le fort prix d'ailleurs. Le lendemain, je visitais les châteaux de Saint Ulrich et de Grisberg, n'ayant pas eu le temps de voir le troisième. Je suis redescendu (toujours en vélo) pour rejoindre Sélesta et y loger chez l'habitant ainsi que pour y déguster un excellent Rösti. Le lendemain je visitais le Château du Haut-Koenigsbourg, entièrement restauré par Guillaume II. Ce château était d'une majesté incroyable et je crois que tous les amateurs de grandeur nature et de jeux de rôles aimeraient le contempler au moins une fois de l'intérieur.

Par la suite, l'envie me pris d'aller voir du côté allemand si la bière était meilleur marché ou si les femmes étaient plus jolies: je me suis donc dirigé vers Susbach, pour rejoindre enfin Brisach et puis me décider à aller à Freibourg voir s'il restait de la place à l'auberge de jeunesse.

Vidé par un trajet pourtant pas si long en distance, j'étais bien heureux d'apprendre que la chance m'avait suivi là-bas et que l'auberge de jeunesse, de toute beauté, disposait d'un lit pour moi. J'y ai rencontré des espagnols avide de parler français, alors nous avons conversé dans un joyeux mélange de français, d'anglais, d'espagnol et d'allemand autour d'une bonne bière, tout juste après avoir dégusté une fameuse currywurst mit Pommes.

Le lendemain, j'ai continué mon excursion en m'offrant un tour de la vieille ville en allemand avec un collègue mexicain. Inutile de vous préciser que mes rudiments d'allemand n'ont pas été suffisants pour tout comprendre et qu'à la fin, j'avais particulièrement mal à la tête, sans toutefois avoir pris une cuite. Nous sommes allés, sans le savoir, dans un excellent restaurant qui n'était pas trop cher, les rechtnungs étant beaucoup moins douloureuses qu'en France. Nous avons lié conversation avec la table d'à côté, ce qui commence à devenir assez fréquent depuis le début du voyage (c'était la même chose au Rösti Hüus de Sélestat).

J'ai dû quitté mon nouvel ami pour aller trouver un cybercafé, ce qu'avec trois heures de marche et des dizaines de passants interpelés (en allemand), je n'ai pas réussi à trouver. Déçu et transi de sueurs, je suis retourné à l'auberge et je me suis couché relativement tôt.

Le lendemain, je faisais la tournée des musées: anecdote intéressante, il y a tellement de vélos là-bas que j'ai eu du mal à me trouver une place pour stationner mon moyen de locomotion. J'ai donc visité le musée des Augustins, qui était fort intéressant et qui avait également tous les éléments de la très belle cathédrale de Fribourg, visitée hier, qui n'étaient pas dans le bon style (conflit entre le roman et le baroque). Outre cela, je suis également allé voir le musée de la ville de Fribourg, les fortifications ayant été édifiées au 12e siècle et après avoir reçu une dose considérables de renseignements en allemand, mon hôte, par gentillesse, a eu la bonté de bien vouloir m'en traduire une partie. Nous nous sommes d'ailleurs pris à discuter dans un mélange plutôt amusant de français et d'Allemand. J'ai donc visité ce musée d'histoire en prenant bien mon temps pour déchiffrer les panneaux germanophones. Puis, je suis allé voir une exposition d'art moderne et je comprends difficilement pourquoi je vais voir ces trucs que je n'aime qu'à moitié et souvent, pas du tout.


Enfin, il était temps pour moi de retourner mon vélo à Turckheim et ce n'est pas sans regret que je quittais la belle Freiburg enfin de poursuivre mon périple. J'ai d'ailleurs pas mal pédalé durant cette journée et malheureusement, j'ai, avant de partir en vélo, anéanti mon écran de caméra et mes piles étaient mortes dès mon arrivée en Allemagne, alors tant pis pour les photos. J'ai profité de mes derniers instants de ce côté du Rhin pour boire une dernière bière à 3€.

De retour à Turckheim, mes hôtes prévoyant m'attendaient une fois de plus à bras ouverts. J'ai dormi comme un loir, me réveillant le lendemain pour aller faire une excursion avec Marc, le fils du couple qui m'héberge. Nous avons donc fait une randonnée en montagne, en prenant bien soin de déguster des brimbelles, que les français appellent des myrtilles et que certains alsaciens, de connivence avec les québécois, appellent des bleuets! L'excursion était chouette et nous avons eu bien du plaisir à partager la route ensemble. Le soir, il y avait un festival de musique sur la route des vins à Turckheim et nous avons été voir se produire un groupe alsacien nommé Bal'us'trad en compagnie du maire de la ville, qui m'a d'ailleurs offert une coupe de vin (c'était sans compter celles offertes par Gérard auparavant). Qu'à cela ne tienne, je lui est proposé un stickala (petit morceau) de flammeküche aux bleuets et ému par mon alsacien hors-pair, il a accepté. Le groupe me rappelait les "hippies" de la commune de Frayssinous, mais ce groupe itinérant me semblait toutefois moins anarchique.

Le lendemain, mes hôtes m'ont proposé une excursion en montagne pour admirer le petit-ballon des Vosges et la plaine de Münster. Auparavant, je suis allé en compagnie de Gérard déguster les vins de la cave de Turckheim, ce qui a fort bien débuté la journée. Là-bas, j'ai goûté au fameux fromage de Münster, mais mon palais ne semble pas apprécier le goût fort peu subtil de ce fromage et je lui préfère les pâtes dures. Le temps menaçant ne nous a pas empêcher de passer la journée à l'extérieur, sans pour autant boire la grande tasse.

De retour à Turckheim, nous avons encore une fois eu l'occasion de goûter les délices culinaires de Marie Josée et les grillades de Gérard avec Marc et Hedwidge, tout en buvant du vin et la bouteille de résistance, un limoncello de Menton.

L'avenir prometteur guidera mes pas à Strasbourg et puis en Allemagne, mais je n'ose pas dire avec certitude que ce sera là mon itinéraire absolu. Une chose est sûre: j'appréhende le retour au Québec, car j'espère garder la même faculté d'émerveillement pour la vie et continuer à m'ouvrir aux gens que je rencontre, mais je me doute bien que le rythme de cette folle aventure sera cassé et que les contraintes, que j'ai laissé chez moi en plan, me rattraperont toutefois au moment venu.

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