lundi 29 août 2011

Il était une fois la fin d'un voyage

J'ai visité LE musée que je voulais voir à Berlin : Der DDR Museum. J'y ai passé beaucoup de temps à observer le tout, à tout écouter, toucher, sentir, regarder et lire. La République Démocratique Allemande était bien pire que je ne me l'imaginais et je ne savais pas que les citoyens "protestaient" en allant nus à la plage. J'ai vu les atrocités commises par les soldats et je pense que ce système ne pouvaient pas perdurer éternellement.

J'ai également mangé une spécialité de la RDA (et ce ne sont pas les pâtes avec du sucre): un jagerschnitzel, qui n'a d'ailleurs rien à voir avec celui qu'on connait: il s'agit en fait d'une saucisse dans la panure. Ce n'était pas très bon, ce qui prouve qu'il s'agissait bien d'une reproduction fidèle de la nourriture mangée là-bas.

Avoir m'être promené dans la ville, je suis rentré et j'ai rencontré un type qui allait lui aussi à Munich le lendemain, il m'a convaincu d'y aller avec lui en avion, parce que ce n'était pas beaucoup plus cher que de prendre le train, mais que ça me faisait gagner une journée.

Nous sommes aboutis à l'auberge de jeunesse de Munich, puis nous sommes allés nous promener dans la vieille ville, puis dans le parc des anglais, où tout le monde faisait la spécialité bavaroise: être gemütlich, soit quelque chose de plaisant et joyeux, dans ce cas, se baigner ou simplement se faire bronzer, en buvant de la bière bien évidemment. Steven prend des photos de manière compulsive, plus de 150 aujourd'hui et jusqu'à 250 par moment... et moi qui me croyait un photographe compulsif!

Je ressens la fatigue accumulée quand je rentre à l'auberge et je parle avec un anglais qui fait une excursion dans la région. Là, je veux revoir ma bavaroise de Strasbourg et puis ça m'angoisse un peu de ne pas pouvoir lui parler en direct. Je n'arrive qu'à trouver le sommeil parce que je prends le temps de relaxer et de respirer. Je me sens de plus en plus confus: rentrer, retourner à ma vie, changer, penser, retourner travailler. Ma famille et mes amis me manquent et c'est la première fois que je craque et verse quelques larmes, seul, ne sachant pas trop où j'en suis.

Le lendemain, pour faire changement, je me réveille mêlé et Steven, mon collègue avec qui j'ai voyagé, m'attendait à l'entrée, mais on s'est manqué parce que je devais aller chercher ma lessive. Je ne vois pas ma bavaroise ce soir, car elle doit voir une amie qui partira pour 6 mois. Je me sens horriblement seul quand je marche dans les rues de Munich, jusqu'au moment où je fais le tour de la ville en anglais, ce qui me réconcilie un peu avec cette Allemagne où il m'est si dur de communiquer, de parler et de comprendre les autres. C'était intéressant de voir le lien étroit entre les communautés religieuses et la bière, qui était considérée comme du pain liquide et nutritif.

Finalement, le soir, je vais prendre une grande marche dans les parcs de Munich pour me remettre les idées en place et ça me fait le plus grand bien de respirer un peu plus librement, hors de cette foule étouffante, de la chaleur difficile à supporter, pour être vraiment seul avec moi-même.

Le lendemain, c'est la visite du Neuschwanstein, Steven a loué une voiture et je le rejoinds. Je dois la voir, ma bavaroise, et nous irons visiter le château ensemble. Après plusieurs péripéties, on y arrive à ce fameux château, mais il pleut, il fait 8 degrés et c'est forcément fort sombre. Steven a un problème avec son appareil-photo, alors il veut attendre avant de faire le tour. Je la vois et on passe quelques heures à attendre sous la pluie, moi tentant le plus possible de communiquer en allemand, mais elle de me répondre en français. Je pensais à mon ami Andrew avec qui j'ai pris la mauvaise habitude de lui répondre en anglais quand il me parle en français. Finalement, le français l'emporte, mais on fait la visite en allemand, ce qui me donnera l'occasion de pratiquer un peu plus.

Le château est bien beau de l'extérieur, mais une fois à l'intérieur, tellement content de ne plus subir les aléas de la température capricieuse (et tellement froide que j'en claquais des dents...), la guide nous explique le château et non l'histoire du roi fou, Ludwig II, dont l'introduction m'avait été faite par ma guide de Munich et par ma collègue ci-présente. La visite guidée (et je suis surpris d'en comprendre au moins 50%) est très courte et elle est beaucoup plus technique qu'historique. Je reste un peu sur ma faim après ce tour un peu court. Nous nous rendons explorer le paysage buccolique qui entoure ce magnifique château, en arpentant les hauteurs, profitant du soleil qui se pointe finalement le bout du nez. C'est vraiment un petit instant de bonheur, qui, comme les rayons de soleil, m'enlace au gré des fantaisies du temps, qui s'amuse malheureusement à passer beaucoup trop vite.

Je dois prendre congé d'elle, mais nous aurons un dernier souper ensemble, avec Steven, qui s'avèrera fort sympathique. J'avais l'impression de dire adieu et ma gorge s'est serré à nouveau lorsque vint le temps de se quitter et de partir avec Steven pour Frankfurt. Encouragé par un dernier instant de tendresse avant de prendre la route, je garde pour moi ma tristesse et je pars dans de nouvelles aventures.

Mon nouvel ami me tape royalement sur les nerfs quand nous prenons la route ensemble, d'abord parce que mes décisions s'avèrent parfois impossibles à suivre en tant que copilote (routes bloquées) et nous arrivons à Frankfurt vers 12h30, alors que les rues sont bloquées et que l'auberge de jeunesse est pleine. Nous devons nous rabattre sur un hôtel qui s'avère extrêmement dispendieux, mais nous n'avons pas le choix.

Pour ma part, le lendemain, j'avais envie d'être seul et je suis allé voir le jardin des plantes de Frankfurt, en plus de me promener à pied dans la ville. Crevé, vidé et paumé, je n'ai fait d'autres choses que d'écrire. Pour ma dernière journée, je prends ça relax et j'irai peut-être voir un musée, mais pas beaucoup plus. Je vais bien, mais je sais que je dois rentrer.

Au plaisir de vous donnez les dernières nouvelles de mon périple d'ici peu.

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