samedi 22 mars 2008

Semaines de premières

Ces derniers temps, il semble que dans ma vie, il se soit fait beaucoup de choses pour la première fois. Je réalise qu'à l'âge de 23 ans, il devient difficile de savoir où on se situe par rapport à notre cheminement personnel. Mes dernières expériences me montrent qu'il y a toujours matière à actualiser son potentiel.


Par exemple, il y a deux semaines, c'était la première fois que je faisais un pâté chinois et un carré aux dattes, c'était également la première fois que j'enseignais la cuisine à un groupe de jeunes en difficulté (j'avais déjà eu l'occasion de donner quelques leçons à des amis, mais en beaucoup plus informel). Culinairement donc, j'ai fait ma première lasagne, ma première « batch » de sauce à spaghetti et mon premier pouding chômeur seul.


J'ai également dirigé mon frère pour répartir les tâches de la maison et je l'ai incité à sortir et à se faire plaisir. Nous avons cuisiné ensemble pour la première fois, puis, par la suite, nous avons tellement aimé la chose que nous avons continué ensemble. Ensuite, j'ai tenté de m'exprimer sur ma personne et ce fut quelque chose de difficile. J'ai également fait lire mon roman dans son ensemble pour la première fois.


Je suis allé voir un film au cinécampus pour la première fois cette année. Chose inouïe pour une personne comme moi, j'ai pris le temps d'aller magasiner une nouvelle paire de jeans tout seul. Je n'avais jamais magasiné seul, d'habitude, j'y vais avec ma mère... elle trouve déstabilisant que ça ne me dérange pas du tout de dire que je magasine avec elle. De plus, j'ai appris à repasser mes chemises, une belle évolution! Vicky m'a également appris à faire attention aux pièces de linge que je porte.


Côté social, j'ai repris la guitare quelques instants et je suis très fier de dire que pour la première fois, j'ai joué un air et j'ai chanté avec mon ami (le camarade Tchekov) des chansons de Claude Dubois, tout juste après avoir fait un peu de guitare ensemble et mangé des nachos gratinés avec de la salsa maison. J'ai également envoyé promener les grévistes qui ont piqueté mon cours d'histoire, la bande de demeurés me fait perdre mon argent gagné à la sueur de mon front (disons l'argent de mes parents) et je ne peux pas assister à mon cours pour « sauver » mes frais de scolarité. S'ils arrêtaient de me faire perdre temps et argent, ils seraient peut-être crédibles.


Enfin, pour la première fois dans ma vie, suite à avoir été malade très longtemps, on a remarqué mes progrès au gym. Cela dit, j'en ai profité pour jouer au badminton et je me suis foulé la cheville... on ne peut pas dire que j'ai été particulièrement gâté, mais cela m'a quand même apporté beaucoup, puisque pour la première fois, j'ai accepté mon état de faiblesse et que mon camarade Louis-David m'assiste pour que je puisse réaliser mon activité. Ah, pour la gouverne, pour la première fois en plusieurs années, j'ai mangé un excellent sandwich au falafel... mon petit doigt me dit que je pourrais bien avoir d'autres « premières » à annoncer à moyen terme.

dimanche 16 mars 2008

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Il y aura bientôt un an que j'avais eu une idée formidable : tenter de changer ma vie. Je pensais qu'un moment magique allait détourner le cours des choses, or, avec ce que je savais à ce moment-là, j'aurais dû savoir que la magie n'existe pas. N'empêche que l'idée de partir en appartement, sans vide, avec un sentiment de plénitude était quelque chose d'enivrant.


Ultimement, il fut souhaitable que le calme plat s'installe dans ma vie pour y changer quelques travers déconcertants. Il est difficile de comprendre la transition qui s'est opérée entre le moment où j'ai commencé à penser que je pourrais devenir un être humain différent et le moment où cette transformation est devenue effective. Pour ceux qui me connaissent personnellement, je suppose le nouvel état d'esprit qui m'occupe n'est pas aisément décelable, il est en effet bien plus interne qu'externe.


Enfin, il me semble que le simple fait de travailler dans mon domaine, toutes les fins de semaine depuis un an, le fait d'avoir coupé radicalement le nombre d'événements auxquels je participe pour tenter de passer plus de temps avec mes bons amis, faire du sport de manière à rester en bonne forme physique, de profiter de la vie dès que je peux et d'essayer d'être plus productif sont des changements notables dans mon attitude générale. De plus, il me semble que les résolutions orientant ma vie vers quelque chose de plus sain sont de nature à assumer une prise en charge de vie d'adulte. Si je réussis à m'assumer de manière assurée au travail, n'est-ce pas un bon signe, un genre de coup de pouce?

vendredi 7 mars 2008

Trois journées sans lumière

Il s'agit d'un sujet particulièrement ténébreux, voire obscur, pour poursuivre un blogue arrêté depuis plus d'un mois, mais je vous informe du fait que j'ai attrapé, comme tant d'autres, le rhume. Lundi, j'étais au gym, après une journée assez éreintante et je me lamentais de mon manque d'énergie et du fait que je n'étais plus aussi en forme que jadis... mais était-ce là la bonne raison qui faisait en sorte que j'éternuais en rafale? Que j'avais une quinte de toux? Le soir, avant de me coucher, je faisais des photocopies et je sentais tranquillement que la fatigue prenait le contrôle de mon corps.


Je me réveille le lendemain, des livres de l'histoire du Québec épars sur mon plancher de chambre, une vision embrumée, venant, cette fois j'en suis sûr, du très peu de sommeil que j'ai pu avoir, puisque je venais d'avoir tous les symptômes d'un rhume. Le mardi, ce fut un exploit, je suis resté couché pratiquement l'entièreté de la journée, à boire sporadiquement du jus d'orange, de l'eau et à manger très santé, en ayant soin de prendre des aspirines chaque quatre heures. J'avais pensé pouvoir lire et donc ne pas perdre le fil de ma journée très chargée, mais ce fut peine perdue. J'ai dû annuler une sortie prévue pour le soir même, sortie qui me tenait beaucoup à coeur, mais à quoi bon aller contaminer les gens au centre-ville.


Mercredi, je m'étais dit que j'irais mieux, de toute façon, pensais-je, j'allais être quitte pour me lever peut-être un peu plus tard. Là encore, je me suis dit que je pourrais peut-être faire quelques lectures, mais cela s'est avéré impossible. Comme ma concentration ne me permettait aucune activité cérébrale demandant une réflexion, j'ai écouté des films simples : Harry Potter II et III. La soirée, j'ai tenté de dormir pour être en forme le lendemain, question d'aller mener mes parents à l'aéroport.


Nuit de torture, je me suis rendu compte que mes réflexes étaient engourdis le matin, chose que je suis allé révéler aux principaux intéressés. On s'est dit : « au revoir », ils ont pris le taxi et moi j'ai dormi jusqu'au milieu de l'après-midi. J'avais comme obligation de faire de bouffe, alors j'ai préparé un pâté chinois, un potage aux carottes et un carré aux dattes, mets forts simples, mais qui dans ma condition (s'étant grandement améliorée grâce aux soins de mon frère), étaient de véritables petits casse-têtes. Demain je devrai récidiver, mais en tant que professeur de cuisine.


Tout ça pour dire que finalement, je ne suis pas sorti de chez moi en trois jours. Mon père blaguait en disant : « Que vas-tu faire aujourd'hui? Un petit tour dans le sous-sol? », mais le bougre n'avait pas tord, ce fut mon excursion de la journée. Bref, puisqu'il est tard et que ma période d'éveil commence à vouloir se résorber, je vous fais mes salutations!