dimanche 8 juillet 2007

Pontificat parental

Il y a des journées comme ça où l'hypocrésie nous pèse comme un couvercle dans mon esprit en proie aux ennuis (fortement inspiré de Baudelaire). La belle rectitude politique, comme c'est beau! Mes yeux, qui se délectent de lire "The Hedonist Handbook" s'étonnent de remarquer un discours aussi désobligeant à l'égard des adolescents lorsque je lis la Presse (c'est très rare, mais le dimanche, ça m'arrive).

Si je dessine un portrait rapide de l'adolescent type, c'est un hypersexualisé flan mou laissé à lui-même en manque d'estime de soi et de sensations fortes. Je suis sincèrement blessé par cette généralisation stupide qui caractérise peut-être une minorité qui prend toute la place visuellement parlant. Bon, l'adolescence n'est pas une période propice à l'estime de soi et on y cherche les risques, à quoi bon nier ce qui va de soi. J'aime bien la phrase d'Anna Freud qui dit qu'à l'adolescence, être normal est anormal.

On dirait que d'après ce qu'on lit dans les journaux, les adolescents de la génération actuelle sont tous comme cela et qu'ils sont malheureux ou désabusés, sans modèle et tout. Personnellement, je suis contre ce tas de ragots défaitiste, je crois, au contraire, que la plupart des adolescents sont bien encadrés et qu'ils vivent une période épanouissante de leur vie en sachant qu'ils peuvent compter sur leurs parents. Pour ce qui est de la sexualisation en bas âge, j'aimerais vous rappeler que lorsque Champlain arriva à Montréal, il nomma l'île Hélène de Champlain en l'honneur de sa femme de 13 ans… dire qu'il n'y avait même pas de vidéoclip de Britney Spears à ce moment-là.

Bref, la génération de défaitistes chroniques peut aller se rhabiller, ce sont des généralistes qui exacerbent la portée d'un problème. Je suis d'accord qu'il existe un problème, mais de dire qu'il s'applique à tous, que les enfants en 6e année du primaire sont des dévergondés qui sont de futur dealer de drogue et des tueurs en série, c'est sincèrement n'importe quoi. Il existe une quantité appréciable de familles individualistes qui ne favorisent pas l'émancipation de l'adolescent et avec lesquelles il est impératif d'investir leur engagement familial, mais il ne faut pas pour autant oublier la majorité.

Là-dessus, je trouverai de quoi prochainement sur quoi jeter mon fiel ou ma rage de vivre, à bon entendeur salut!

1 commentaire:

Carl inc. a dit...

C'est le moment idéal pour vous rappeler que la raison pour laquelle Champlain avait une femme de 13 ans était qu'à cette époque, il n'existait pas d'adolescence du tout! Elle est apparue au 20e siècle. D'ailleurs, si on pousse le raisonnement plus loin, on peut se dire que c'est un effort concerté de la société pour déresponsabiliser de jeunes adultes qui n'ont pas encore la maturité requise pour agir dans la société de plus en plus complexe.

Et peut-être que cette hypersexualisation est simplement le retour d'une réalité naturelle d'avant ce siècle...