mercredi 12 septembre 2007

La course

Bon, l'histoire qui suit n'est peut-être pas empreinte de dignité, elle est dénuée de toute forme de considération, d'intelligence, mais elle fut ô comment agréable!

Après une soirée de labeur, le serveur de bière que je suis en a un peu marre: il est fatigué, transis par la pluie et sa cohérence est altérée par l'alcool consommé… servir de la bière donne une de ses soifs! Il est temps de ranger la baraque trônant sur un terrain jonché d'immondices. D'autres disciplines de Bacchus sont sur les lieux pour charrier les nombreux items à rentrer. Sur nos chariots, en plus des caisses de marchandise, se tient un français ivre. Je pousse ledit chariot, puis l'idée folle de courser avec un tendu de service complètement fini qui a également un chariot avec, à son bord, un gars de party. Je commence donc à pousser de plus belle et le tendu de service s'y met également de son côté.

S'en suit une poursuite dans des corridors parfois étroits où trônent pêle-mêle des tables, des chaises, des photocopieurs et autres masses volumineuses. À plusieurs reprises, les tournants serrés manquent de faire chuter les caisses que l'on transport et l'équilibre de nos passagers est d'autant plus précaire. L'autre pousseur, le tendu de service, attaque une autre courbe très serrée en me barrant le passage de son volumineux chariots et percute un obstacle: des tables. Sur une longueur de 100 mètres, ne supportant pas d'être second, notre tendu s'échine les mollets à continuer à pousser et son chariot et les tables qui émettent de leurs pieds un crissement plutôt strident. Les tables vont se perdre à la fin d'un corridor, renversant sur le côté dans un vacarme épouvantable, amplifié par l'écho. L'autre chariot talonne le mien et des caisses s'ouvrent, vomissant leur contenu sur le plancher sans que s'arrête pour autant la course. Ce nouveau vacarme est étouffé par les encouragements du genre "Let's go, plus vite". La course se termine à l'arrivée à l'ascenseur: on calcule les dégâts et on ramasse le contenu laissé en arrière.

Dans le monte-charge, on descend d'abord au sous-sol, notre guide est trop paqueté pour se rendre compte que ses bureaux sont au premier. On remonte, les roues crissent de nouveau, on vide les charges et on recommence, malgré la présence des gardiens de sécurité. Lorsqu'on manque défoncer une porte au nez des gardes, on calme le jeu pour quelques secondes… et on repart en trombe.

Dire que certains trouvent le moyen de s'ennuyer!

1 commentaire:

Oscar Chica a dit...

Espèce de mauvais garnement !