dimanche 13 juillet 2008

Sept ans plus tard

Je me rappelle le début de ma technique en informatique au cégep comme si c’était hier : mon partenaire de casier s’appelait Vivien Goyon et il m’avait fait peur : strict, du genre « c’est ta responsabilité d’acheter un cadenas », je me demandais si les autres personnes de mon programme seraient plus affables. Au début, il y a eu Frédéric Faddoul, bonhomme haut en couleur, typiquement leader charismatique, qui se présentait à tout le monde : grand et très mince, il avait ce profil investigateur et artistique, il m’avait tout de suite montré son côté sympathique et m’avait rassuré en disant que Vivien aimait bien « brusquer un peu ». Puis il y eut Élie Bariche, dit Barichelli, le geek qui savait faire du Smilies en VB. Martin, l’homme intriguant que personne n’arrivait à saisir, se pointait souvent en retard et il était toujours très fatigué dans ses cours parce qu’il allait au Buzz Night Club, sans boire une goutte d’alcool. Edouard était l’archétype même du geek : un peu ventru, avec une chemise carreautée, il buvait du Pepsi comme de l’eau, affirmait que Zeus était le nom d’un serveur et codait de manière si complexe que c’est à se demander comment il s’y retrouvait.

Les deux autres sont arrivés plus tard : Christopher était un ami de l’école primaire à Fred : petit colosse baraqué, il aurait pu faire peur avec sa barbe jamais vraiment taillée s’il n’avait pas l’intension de faire rire ses interlocuteurs à chaque phrase qu’il disait. Toujours prêt à aider, il ne perdait jamais une occasion pour rappeler à notre conscience ses origines arméniennes dont nous aimions nous moquer de bon cœur. Il reste le très patriotique Laurent, personnage plus solitaire, farouchement indépendantiste, qui affectionnait particulièrement les chandails provocants, la langue française et les échecs dans les cours de mathématique. Hier, j’ai revu tout ce beau monde, en voici une petite description actualisée (je ne prétends pas que ce soit leur portrait craché, disons qu’il faut bien que je m’amuse un peu) :

Vivien : authentique patriote français déporté au Québec qui n’a ni l’accent français ni l’accent québécois : Vivien est unique et il le sera pour le reste de ses jours. Vivien affectionne surtout les bières françaises, le vin français et les filles françaises, mais quand vient le temps de recevoir, Vivien est un preneur universel. Il est connu pour son sens critique pour le moins particulier et reconnu comme étant l’amateur de vélo le plus farouche d’entre tous. Dans ses temps libres, il se pointe à ses cours de psychosocio et cumule les frais de retard à la bibliothèque de l’Université.

Fred : doté d’une créativité hors du commun, Fred effectue un retour aux sources en explorant son potentiel artistique. (cette partie du texte a été censurée). Fred est souvent jalousé pour son talent inné à séduire et à être charismatique. Il finit souvent par être l’instigateur de tous les événements, mais plus particulièrement les tournois de Smash.

Élie : Dans la mythologie, Élie veut dire « Fils de Dieu », mais pour nous tous, Élie signifie « vedge ». Élie représente parfaitement la paresse, l’excès, le laisser-faire et il s’assume parfaitement. Outre son petit côté maniaque (il a un trouble obsessif compulsif quand il se lave les mains), Élie est toujours prêt à boire, à fumer et à converser. Il a un fan-club de ses expressions les plus mémorables, détient le record des citations les plus pathétiques et certainement aussi, celui de l’être le plus doux du monde.

Martin : homme qui a renoué avec son côté latino, il garde également son côté geek fini de joueur de jeu de rôle. Buveur et fumeur social, Martin est agréable avec tout le monde et il a l’ego typiquement argentin : si on le lançait du haut de son ego, il en mourrait une fois tombé en bas. Martin a un don pour rechercher les relations amoureuses compliquées, pour être pris dans des dilemmes éthiques concernant ses amitiés, pour organiser des partys quand personne ne peut venir et pour toujours être occupé lorsque je tente de le rejoindre. Outre cela, c’est également le profil chic-type.

Édouard : il n’a pas changé d’un iota… en fait, sa masse corporelle a cumulé une nouvelle surcharge pondérale, mais outre cela, c’est toujours un passionné du détail, de la précision et plus spécifiquement aujourd’hui, de la recherche de la beauté, de l’esthétisme dans son travail. Fier, un peu dans la lune, il est toujours de bonne compagnie lors des soirées et il sait mettre un grain de sel, pas toujours nécessaire, mais néanmoins toujours spécial.

Christopher : Sourire, attitude sympathique et manque de tact le caractérisent parfaitement. Christ continu d’être susceptible, il attache encore de l’importance à la reconnaissance de ses qualités. Ces derniers temps, il s’est proposé à lui-même d’essayer d’adopter l’attitude de Casanova, ce qui n’est pas sans causer un vif déplaisir à la gent féminine. Christ est toujours partant quand il s’agit de célébrer et que l’occasion soit bonne ou mauvaise, il sera là et de bonne humeur. Il possède également un sens de l’esthétique douteux en critiquant mes chemises.

Laurent : Strait-edger un peu à droite, Sappy ne perd jamais une occasion de railler et de dérailler. Sur Facebook, il regarde tout, il analyse tout et il fait des commentaires partout. Farouchement antidrogue, Sappy est la police des partys et ses nombreuses conquêtes ont dû composer avec ses idées radicales et arrêtées. Sappy aime bien boire, rire et manger (c’est du moins ce que nous dit son ventre) et il est toujours chouette d’avoir l’occasion de discuter avec lui.

Moi : je ne me présente plus, je suis le type aux cheveux gris qui connait tout le monde, mais qui finalement ne voit personne. Dans ce contexte précis, je suis peut-être plus le rebelle contemplatif, qui analyse plus qu’il ne parle. Anciennement un fêtard de première, camarade des brosses mémorables et des shishas les plus vertes, je suis le type détendu, qui discute et qui cherche des prétextes pour retrouver sa solitude, pour pouvoir se plaindre d’être seul. Mégalomane, humaniste, personne aux idées et aux conceptions arrêtées, avec un sens de l’honneur qui n’est plus de ce siècle, je cherche la confrontation et les paradoxes. Je suis aussi l’oreille et la voix du réconfort!

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