mardi 20 mai 2008

Savourons la nouvelle année

Il y a bien longtemps que je néglige mes lecteurs, que je suppose déçus par tant de silence. Il m'est quand même difficile de passer sous silence les festins gargantuesques qui m'ont été offerts à l'occasion de mon 24e anniversaire de naissance (qui, soit dit en passant, n'est que dans deux jours). Mes parents m'ont proposé cette année de récidiver avec un souper gastronomique de découverte des vins assortis aux plats.


Au Pen Castel, le repas cinq services était agrémenté de vins du château La Villatade, du Languedoc Roussillon. Après la typique présentation de Gérard, notre maître-queux, nous avons eu l'introduction du représentant en importations privées qui nous a présenté le vignoble Denis Morin, qui nous a spécifié que son but était de laisser s'exprimer le fruit avant tout (par exemple, un cépage, dépendamment de la température, n'a pas toujours le même goût, un vin régulier comme le Brouilly corrige cela en ajustant le pourcentage des cépages utilisés) et qu'il n'utilisait rien qui puisse compromettre la saveur de ce dernier, comme les pesticides et compagnie.


Notre premier service était constitué d'un gratin d'aubergines à la Bitteroise accompagné d'un Château La Villatade rosé 2006 d'un rose cristallin. L'aspect olfactif permet de retrouver des aspects fruités comme la pomme, l'ananas, le pamplemousse et le melon brodé. C'est un vin assez long en bouche pour un rosé, 9 codalies. Cependant, j'ai trouvé l'attaque trop vive et le manque de souplesse d'un vin trop jeune et pas encore assez mature à mon goût. Bien que mes parents ont fait un cas du fait que je n'ai pas apprécié le premier verre, je pense que la complaisance est un vice et non une vertu.


Le second service, un médaillon de lotte aux arômes du vin de Sophie était accompagné du vin du même nom (2007). La bouteille avait un dessin humoristique qui représente la femme du vignoble (également propriétaire). Ce dernier nous expliquait qu'avant, il était directeur de banque. De couleur rubis, on remarque rapidement les arômes de petits fruits : cassis, fraise, cerise et même une petite saveur de vanille, laquelle j'ai demandé à monsieur Morin si c'était parce que le produit était contenu dans des barriques de chêne... là, j'ai eu l'air fou, il n'a pas été mis dans des tonneaux de chêne (en plus, c'est un vin jeune, à peine 5 codalies), mais au moins, le propriétaire m'a dit qu'il trouvait aussi que le goût vanillé était présent. L'assemblage 50 % Merlot, 25 % Carignan et 25 % Alicante est légèrement acide et donne un goût agréable de cerise en rétro-olfaction. C'est ce qu'on appelle un vin de soif, bon pour la terrasse.


Le troisième service, le ravioli de ris de veau à la sauce cassis, s'accompagnait du Château La Villetade 2003, le seul vin disponible à la SAQ au prix dérisoire de 15,80 $ la bouteille. Définitivement, le ravioli, tendre à souhait, s'amalgamait à merveille avec ce vin opaque aux relents ocre. L'odeur boisée, de café et de fruit rouge laissait découvrir un vin riche en saveur qui se développe longtemps en bouche (16 codalies) et il se développe en premier lieu avec un bouquet peuplé de bleuets, de pomme, de grenade et au deuxième niveau, l'alcool donneur une chaleur intense en bouche, qui fait durer le plaisir. Décidément, il était bien bon : « j'en boirai, de cinq à six bouteilles, une femme, sur mes genoux ».


Le quatrième service est le plat de résistance : rôtissons de bison aux petits oignons glacés (soit dit en passant, je hais les oignons, mais c'était même bon). Ceux qui connaissent les venaisons savent qu'il faut un vin très robuste pour que la saveur ne soit pas étouffée par la viande. Le Rituel 2004 offre une robe opaque et sent la confiture de framboise, la compote de pommes, l'humus et le poivron. Gustativement, il se déploie en trois phases sur 16 codalies : la première est fruitée (notamment le pruneau), la seconde acidulée et la troisième est tannique. La rétro-olfaction fait naître l'odeur du toffee, de la torréfaction et du tabac.

Nous avons terminé le tout avec une mousse à la réglisse et oreillette de Montpelier, qui fondait littéralement dans la bouche. Je suis revenu chez moi heureux et rond comme une bille, dans un premier temps parce que l'apport nutritif du souper dépasse largement celui d'une journée complète et d'autre part parce que les vins étaient bons et que je me suis laissé affecter par leur degré toujours plus élevé.

1 commentaire:

mélimelo a dit...

Bonne fête!!! T'es rendu vieux toi!!;)