mercredi 5 novembre 2008

L’endeuillé

C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris la mort de mon grand-père samedi après-midi. Hors de notre contrôle, ce genre d’événement nous a grandement affecté ma famille et moi. Nous nous sommes donc rendus sur la Côte-Nord, lieu de la plupart de mes moments de repos en famille, pour célébrer l’être cher que nous avons tous aimé. Je n’en étais pas à mon premier deuil, mais c’est la première fois que je perdais un être aussi proche de moi : mon grand-père a été très présent dans ma vie.

Je le revois en pensée, l’air espiègle, qui « volait » un morceau de tarte aux petits fruits faite par mon père, cueillie par mes frères et moi et qui profitait de chaque instant pour nous donner des « coups de pied » chaque fois qu’il en avait l’occasion. Je me revoie, au travers de ma vie, à jouer avec lui à de multiples jeux de société et à pratiquer le ping-pong, sport auquel j’ai excellé à force d’harceler tous mes proches, dont mon grand-père, pour qu’ils jouent le plus souvent possible avec moi.

J’ai été pendant quelques jours autour des siens : sa famille, ses proches, ses anciens employés, ceux qui étaient autour de lui. Je dois admettre que même si je me considère bergeronnais de cœur, les us et coutumes du village m’échappent, ainsi que les multiples liens du sang, qui se perdent dans la nuit des temps. L’esprit de clocher n’est pas chose du passé : tout le monde se connait et s’entraide dans les moments difficiles. Les gens, comme dirait grand-papa, ont ce parler honnête, chaleureux, agréable : même séparés de leur village, ils y retournent comme s’ils l’habitaient toujours, dans leur cœur. Je ne veux pas faire d’analogie avec le Survenant ou Maria Chapdelaine, c’est simplement mon expérience de la chose qui parle.

Je ne peux pas prétendre en avoir appris beaucoup, sauf peut-être les nombreuses attentions que mon grand-père a données à ceux qui l’entouraient. Il a donc été bon et juste avec tous les siens et il a toujours parlé de ses enfants comme de ses petits enfants à tous, avec les louanges en prime.

Au point où il en était, avant de mourir, c’était un homme qui avait fait une belle vie, qui le savait et qui remerciait la Providence pour l’avoir toujours comblée de ses bienfaits. Il a été souffrant, peu de temps heureusement, mais il a été lucide jusqu’à la dernière minute. Il est mort heureux, je crois, mais de la place si grande qu’il occupait dans nos cœurs, il ne peut avoir fait autrement qu’un grand creux dans nos vies. Si sa mort était souhaitable, vu la perte de ses ressources physiques, son absence elle, est difficile pour nous tous.

J’espère avoir l’occasion de vivre mon deuil en en partageant quelques bribes avec vous, chers lecteurs et je vous amène à vous questionner sur le sens de la vie et de la place de la mort dans cette dernière.

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