lundi 13 avril 2009

Le reste des plats

À l'heure actuelle, le camarade Tchekhov est probablement en train de se mordre les doigts jusqu’au sang puisque je n’ai pas publié les autres critiques de ses plats : je tiens à l’encourager en continuant mes critiques qui n’ont pas été dévoilées au grand jour.

Mercredi : les nouilles aux cinq trésors

D’après Tchekhov, les Chinois ont un proverbe que je n’ai pas pu retrouver : « Si ce n’est pas huileux, ce n’est pas délicieux » ou quelque chose du genre. Il me l’avait servi lorsque j’avais tenté de lui faire des nouilles sautées. Rien n’est mieux en cuisine que de récupérer une phrase empruntée à mon camarade pour l’y en faire l’éloge : il a si judicieusement su m’expliquer ce qu’il voulait dire par là ; ses nouilles étaient épaisses et huileuses à souhait. Le contraste sucré salé s’harmonisait bien, il pouvait vouloir symboliser le Ying yang et la présentation du met était agréable et bien harmonisée. Les morceaux de carottes étaient juste assez croustillants pour en dégager un maximum de saveur.

Quelques petits défauts viendront compléter cette critique : un manque de morceaux de saucisses chinoises : ils étaient chiches, petits et ils ressemblaient à du lard et je n’ai jamais su ce que goûtait une saucisse chinoise à la fin de ce plat. De même, le camarade aurait pu avoir la main plus généreuse pour les champignons et un peu plus de considération pour la cuisson des noix d’acajou, qui n’étaient pas assez gouteuses. Côté présentation, je crois que quelques feuilles de verdure, comme de la coriandre, auraient mis le plat en valeur.

Vendredi : Sambar

Je vais limiter les dégâts, je ne causerai pas trop du sambar du camarade, qui doit revoir les saveurs de la cuisine indienne. Un plat fade, impersonnel, qui souffre d’insuffisance capsaïcinoïdique et dont la saveur prédominante est celle des patates.

Dimanche : riz parfumé

J’hésite avant de dire ce qui est arrivé au riz du camarade : d’une part parce que j’ai essayé toute la semaine de le marier et d’en harmoniser les saveurs avec plusieurs plats, sans que sa fragrance ne soit masquée par les autres éléments du repas. En tant que tel, le riz n’était pas mauvais, si ce n’est du riz lui-même : un bon grain basmati a une texture plus ferme et moins décomposée. Pour ce qui est des graines de cardamome, j’aurais préféré qu’elles soient mieux intégrées au plat ; je n’ai d’ailleurs pas hésité une seconde avant d’en hacher l’intérieur pour rehausser la saveur du riz. Une dernière chose à souligner : Tchekhov s’est munie, je crois, de cannelle casse à la place de celle du cannelier du Ceylan, puisque le bâton était énorme et trop sucré. La « vraie » cannelle se trouve en petit bâton et elle donne un goût plus riche.

J’ai trouvé à quoi le riz pouvait servir en recevant à souper avec des rouleaux du printemps : lorsqu’ils se mangent froids, la saveur du riz est mieux balancée. De plus, le riz permet une jolie décoration et il se fait plus apprécier parce qu’il complète les rouleaux. En prime, il a permis de ne pas faire coller les rouleaux ensemble et son teint jaunâtre a donné un petit charme exotique à la présentation.

2 commentaires:

Oscar a dit...

Eh bien ! Je suis étonné que tu ai aimé les nouilles aux cinq trésors. Personnellement, je croyais avoir raté cette recette à moitié improvisée.

Je dois avouer que je suis comme toi insatisfait de mon sambhar. Voilà des années que j'essaie de maîtriser cette recette. Je n'ai, selon mon propre avis, jamais réussi. Le secret de la condimentation indienne m'échappe encore. Et pourtant j'ai suivi la recette à la lettre !

Prochain plat : Tom Yam Kun. Je viens de m'acheter un GROS livre de cuisine thailandaise. Je vais tester mes talents culinaires, et tu sera mon cobaye !

Alexandre Belkowski a dit...

Dis donc ! Tu as franchement une belle plume ! Хорошо письменно мой друг !