vendredi 2 janvier 2009

Entrevue de la nouvelle année

Pour faire suite à notre entrevue l’année passée avec M. Gorbatchev, nous interrogerons aujourd’hui Fidel Castro, pour lui demander ce qu’il pense des réformes amorcées par son frère Raoul, qui a été désigné constitutionnellement comme le successeur du Leader Maximo. Je me suis permis de vous traduire l’entretien que j’ai eu avec lui, car M. Castro ne parle que la langue de Gabriel Garcia Marques et celle de Shakespeare.

L.-V. : Fidel Castro, merci d’avoir accepté mon entrevue. J’aimerais vous demander, à titre personnel, comme se porte votre santé ?

F.C. : Ma santé personnelle s’améliore de jour en jour et je crois même pouvoir être assez en forme pour demander à Gramna de venir faire un article sur mon bilan de santé. Le tout, c’est de manger des fruits de mer. Par contre, je m’inquiète de la santé de mon État : je me questionne souvent à savoir si Raul n’a pas corrompu son âme au démon du capitalisme : je ne vois pas l’utilité de permettre aux Cubains d’avoir la tentation d’acheter des ordinateurs personnels et des téléphones cellulaires alors qu’ils sont déjà assez pauvres ainsi.

L.-V. : Monsieur Castro, je pense que vous devriez rester assis, votre pression artérielle… mais parlons plutôt des élections américaines : que pensez-vous de l’élection de Barack Obama aux États-Unis ?

F.C. : Monsieur Obama ne pourra pas changer à lui seul la mentalité américaine : son élection n’est qu’une tempête dans un verre d’eau. Il a sur les épaules de bien lourdes responsabilités et celle de redresser son économie semble être une de ses plus importantes tâches à venir. Il stipule par ailleurs vouloir diminuer l’embargo sur mon île et se retirer de Guantanamo, qui appartient de facto à mon peuple. Pour ce qui est des relations entre nos deux pays, il s’agit bien certainement d’un nouveau départ, mais je m’occuperai de comptabiliser les gestes et non les paroles.

L.-V. : Votre ligne de pensée n’est-elle pas similaire avec les attentes d’un certain peuple lorsqu’un « libérateur » s’est confortablement installé au pouvoir en 1959 ?

F.C. : Vous ne manquez pas de culot. Batista a fait vivre la misère à mon peuple et j’ai tenté de l’aider (mon peuple) à se relever d’une terrible castration économique dont la mainmise était entièrement américaine. Mon bilan de mon système de santé, de mon système d’éducation et l’espérance de vie de mon peuple est d’ailleurs meilleur que celui des États-Unis. Si ce n’était de l’embargo, nous aurions également une meilleure qualité de vie. D’ailleurs, nos plages sont fantastiques, vous devriez venir faire un tour.

L.-V. : Merci, j’ai déjà une abondante collection de colliers que vos habitants, on dirait, ont une fâcheuse tendance à réaliser pour de l’argent. Qui pourrait blâmer une quadragénaire qui tente de joindre les deux bouts lorsque son mari est prisonnier politique, sa fille en camp de rééducation parce qu’elle a fait l’amour à un étranger et ses deux fils sont morts en tentant de traverser en Floride. Que devrions-nous penser de vos liens avec le régime d’Hugo Chavez au Venezuela, qui vous fournit du pétrole bon marché ?

F.C. : Vous êtes un peu sensationnaliste dans vos affirmations : les écoles de rééducation et les prisons ne sont faites que pour ceux qui devraient y être.

L.-V. : Dont ladite vendeuse de colliers si j’avais l’idée de m’en plaindre à la police ?

F.C. : Elle ne doit pas se pervertir aux démons du capitalisme. Pour ce qui est de votre question concernant nos relations avec mon ami Chavez, je vous dirais que nous avons en commun les intérêts de nos peuples et que notre amitié, au-delà de son statut idéologique, est sincère comme le montrent notre entraide et notre coopération.

L.-V. : En terminant, j’aimerais savoir si vous avez un message à livrer à l’ensemble des citoyens de la Terre.

F.C. : Certainement, et j’adresserais ce message tout spécialement aux enfants du monde entier, en ces temps difficiles, trouver le réconfort dans vos proches, n’achetez que ce qui est essentiel, le vrai réconfort, c’est celui qu’on se donne l’un l’autre et ça, personne ne peut l’acheter.

L.-V.. Merci, Fidel Castro, de nous avoir accordé cette entrevue.

F.C. : Hasta la victoria siempre! El pueblo unido jamás será vencido!

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Il était temps !