mercredi 20 octobre 2010

Le droit et le coup double : éduquer ou réprimer?

Après la lecture d’un article portant sur le « coup double », un sandwich dangereux de PFK, j’ai eu l’impression de recevoir un direct en pleine face : l’Ontario songeait à interdire ce sandwich… la santé publique aurait donc préséance sur le droit individuel?

Ce « coup double », considéré comme étant monstrueux parce qu’il contient 540 calories, 30g de gras et 1,74 g de sodium, n’a rien d’extraordinairement décadent, si on le compare à 100g de Tostitos (520 calories, 26 g de gras, 0,4 g de sodium) accompagné de 100 mL de salsa du marché (qui contient notamment 0,9 g de sodium). Je pense également à mes pierogis, que j’ai eu l’indécence de faire revenir dans du beurre et de servir avec de la crème sure. Que dire alors des restaurants haut de gamme, qui servent des frites cuites dans la graisse, des sauces à la crème 35% et des pâtisseries purs beurre (ils s’en vantent). Doit-on interdire le Tripple Whopper, avec ses 1250 calories, le trio de croquettes de poulet chez McDonald (516 calories pour dix morceaux de poulets, 560 calories pour les frites de grand format et 230 calories pour un grand thé glacé) et le gâteau Saint-Honoré à 1131 calories par portion? Que dire de nos copieux repas du temps des fêtes, de cabane à sucre et de tous autres festins qui ponctuent les événements de notre vie? La direction de la santé publique devrait-elle faire une descente chez moi pour jeter mon saindoux?

Que je sache, l’alcool et les jeux de hasard détruisent beaucoup plus de vies que la consommation de nourriture grasse. Interdit-on pour autant certains produits qui pourraient être plus nocifs que d’autres? Est-ce qu’on se gêne pour faire de la publicité sur ces derniers (bien sûr que non, ce sont des sociétés d’État)? L’état s’est mis dans la tête de régler le cas du tabagisme : aucune publicité, interdiction de fumer dans les lieux publics, messages dissuasifs sur les emballages et maintenant, les paquets doivent être cachés sous des présentoirs. J’en suis à me questionner à savoir s’il est mieux vu au Québec de fumer un joint qu’une cigarette? Il y a cependant un problème, la nourriture-minute constitue également un problème de santé publique ayant pris des proportions alarmantes. Il est même possible que les générations futures vivent moins longtemps que leurs parents. Je pose la question : l’état devrait-il taxer la malbouffe comme il le fait avec les produits du tabac? Si nous poussons dans cette logique, les gens qui ne font pas de sport devraient-ils payer une taxe d’inertie?

En toute sincérité, je ne sais pas que penser par rapport à la question de choix, sinon que la situation actuelle mérite d’être corrigée. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec le principe d’un état totalitaire, qui me dicte ce qui est bon pour moi… il parait d’ailleurs que les Nord-Coréens, les Cubains, les Chinois, les Laotiens et les Vietnamiens en font les frais (sans parler des Birmans, des afghans, des Biélorusses et j’en passe). Par ailleurs, le libre-choix implique d’être correctement informé sur les produits qu’on nous offre et de pouvoir comprendre ces informations. Quand on sait que 38 % des Québécois souffrent d’une forme d’analphabétisme, on peut être en droit de s’inquiéter. L’état actuel des choses me suggère qu’une campagne de sensibilisation pourrait être salutaire.

Je souhaiterais vous entendre et j’attends avec impatience vos opinions.

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