lundi 6 décembre 2010

Sous la neige

Montréal revêt son premier duvet de neige et la tempête ralentit le rythme effréné de la vie citadine. Aujourd’hui, j’ai comme envie de contempler le spectacle des lumières qui enjolivent le spectacle de la première rafale de neige de l’année. C’est là une belle occasion de profiter d’une marche pour se réconcilier avec le froid et l’hiver.

Je dois admettre avoir été préoccupé par autre chose et ne pas tout de suite avoir pu réaliser la beauté de la tempête, son calme apaisant et son charme, qui se dessine derrière les lumières qui nous permettent d’apprécier la poudrerie. Au son d’un carillon qui s’était pris dans le vent, j’ai eu l’occasion de m’émerveiller d’un bonheur fort simple, qui n’est pas sans rappeler l’Inukshuk, ce monticule de pierres utilisé par les peuples inuit et yupik pour guider la route des voyageurs. Cela est d’ailleurs un symbole pour lequel l’Ancre des Jeunes, l’organisme communautaire pour qui j’œuvre, avait donné la mention suivante : « Je suis passé avant toi. Tu es sur la bonne voie, aie confiance en toi et continue ta route ». Bref, un moment de calme dans le tumulte de la vie, qui nous embarque trop souvent à revers dans un tourbillon sans fin.

Je chausserai donc mes bottes dorénavant, en foulant du pied cette neige qui a, l’espace d’un instant, apaisé un spleen. Comme diraient les Beatles : « Let it be ».

2 commentaires:

Oscar Chica a dit...

SOIR D'HIVER

Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j'ai, que j'ai!

Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire: Où vis-je? Où vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés:
Je suis la nouvelle Norvège
D'où les blonds ciels s'en sont allés.

Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.

Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
À tout l'ennui que j'ai, que j'ai!...

-Émile Nelligan

ピエルジュリアン a dit...

L'hiver

Ah! que les temps s'abrègent
Viennent les vents et les neiges
Vienne l'hiver en manteau de froid
Vienne l'envers des étés du roi
Même le roi n'aura point oreille
À maison vieille où déjà ta voix
File un air de chanson d'amour
Au rouet des jours
Qui tourne à l'envers
...
Et par les nuits de haute rafale
À la maison comme à ton traineau
J'attellerai comme une cavale
La poudrerie et très haut
Par-dessus les lacs, les bois, les mers, les champs, les villes,
Plus haut que les plus hauts jeux du soleil qui dort immobile
Nous irons par les chemins secrets de l'univers
Pour y vivre le pays qui nous appelle à ciel ouvert
Hors du temps, au gré de l'espace
Fiers de nos corps plus beaux
Éternels comme froids et glaces
Seuls comme des oiseaux
Vienne la blanche semaine
Ah! que les temps ramènent
L'hiver!