mardi 2 juin 2009

Fête, festin, farniente

Ça y est, c'est un peu passé sous silence, mais je viens d'atteindre l'âge vénérable du quart de siècle, je peux maintenant dire : « Dans mon temps [...] » (En fait, ce n'est pas comme si je ne m'étais jamais privé d'utiliser cette expression à foison). Chaque année, le vieillissement, comme un bon vin, nous permet de nous améliorer, mais ce n'est pas pour faire un texte moralisateur que j'écris, mon ambition, vous l'aurez deviné, c'est de vous faire part des festins, que dis-je des banquets qui ont eu lieu pour cette occasion.

À la première occasion, j'aurai inventé le cuisine-o-thon, un des nombreux jeux de mots pénibles que mes convives doivent subir dès qu'ils sont en ma présence. Enfin, ce fut une petite foire pour rassembler les amateurs de fourneaux pour y mijoter de nourrissantes recettes. Côté social, l'événement, haut en couleur, aura été fort agréable. Pour ce qui est de la nourriture, on repassera, mais j'aimerais tout de même apporter une mention spéciale pour les bruschettas de mon frère Simon et la salade au quinoa de Martine. Ma lasagne aura fait couler beaucoup de salive, surtout parce que, dit-on, il manquait de sauce (voir « Pas de lasagnes sans invectives », une parution à venir qui vous tiendra au courant des différents courants idéologiques concernant ce plat).

La seconde occasion fut le désormais traditionnel souper de fête que m'a préparé Françoise. Cette chère amie est, en plus d'être une ardente tricoteuse physicienne, est également une hôte exceptionnelle qui cultive pour la gastronomie un amour, une véritable passion. Je ne m'étendrai pas sur les multiples talents de cette dernière, vous n'avez qu'à consulter son blogue, The Knitting Physicist, rédigé dans la langue de Shakespeare.

Toutefois, je dois vous parler du grand banquet qu'elle a organisé pour ma fête : des plats végétariens et tout à fait épicuriens. L'entrée laissait présager le meilleur : une bonne salade avec une vinaigrette maison, qui avait la particularité d'être composée de cerises, le tout culmine au sommet avec deux petits morceaux de pain au fromage de chèvre. Par la suite, nous avons attaqué une soupe très, très douce (avec un bon verre de vin blanc alsacien) composée notamment d'huile de cumin, de lait de coco et de courge. L'huile de cumin ajoutait une touche de subtilité dans le bouquet, c'était tout à fait délicieux. Par la suite, elle m'a épaté : pour faire digérer le tout, le temps d'attaquer le plat principal, des tomates farcies au « sorbet » au basilic : c'était bon à en manquer de classe et tout simple à faire, m'assure mon hôte : « il suffit de faire un sirop à la consistance voulue, moi je le fais sans thermomètre, puis tu mets ton basilic en le faisant refroidir pour qu'il prenne», me dit-elle négligemment, en faisant cuire le repas principal. La gargantuesque assiette de pâtes au pesto, servit accompagnée avec des champignons et des lentilles suivent ce délicieux intermède. À priori, cela pourrait sembler ordinaire, mais les champignons sont un heureux mélange de pleurotes et de shiitakes sautés au beurre et revenus dans du Vermouth, les lentilles sont d'appellation contrôlée et le pesto, généreux, parfume parfaitement les pâtes. Une mention spéciale pour les champignons qui étaient vraiment à se rouler par terre. Puis, une longue discussion s'en suit, question de digérer l'énorme repas qui a passé devant nous, pour présenter une des spécialités de Françoise : les gâteaux. Ses gâteaux sont toujours délicieux et contiennent assez de matière grasse pour tenir à distance respectable tous les diététiciens du monde. Un gâteau aux abricots, aux pistaches et au fromage ricotta : chaque morceau fond dans la bouche. Elle me souffle quasiment à l'oreille : « Tu sais, il n'y a pas de lait dans ce gâteau, uniquement de la ricotta... et du beurre, beaucoup de beurre... et du sucre aussi, beaucoup de sucre ». J'ai finalement réussi à rouler jusqu'à chez moi, épuisé d'un si grand festin.

La troisième occasion gastronomique m'a été fournie par Angélique, toujours heureuse de me nourrir. Bien qu'elle ait dit que son repas soit « frugal », vous conviendrez avec moi qu'une salade qui contient des salades mélangées avec des feuilles d'épinard, des morceaux de poivrons, du cheddar vieilli 5 ans, des lentilles, des levures, etc. avec une vinaigrette tamari avec du sirop d'érable et de l'ail, le tout combiné avec des poivrons farcis avec plein de bons légumes et recouverts d'emmenthal et de brie et un végé-pâté fait avec beaucoup d'amour, il ne restait pas beaucoup de place pour le Merlot Rothschild et l'idée d'un dessert couvrait d'horreur nos bedons protubérants à la fin de ce festin.

Bref, une fête comme je les aime : bombance et ripaille, au diable les biens pensants et leur crème écrémée, leur lait sans matière grasse, leur insipide margarine, leurs soupes fades, leurs gâteaux insipides et leurs repas vapeurs. J'espère que l'année m'apportera encore quelques bonnes bouffes!

1 commentaire:

Oscar a dit...

Ah, putain ! Attention à toi ou tu vas devenir obèse !

Et depuis quand un carnivore comme toi peut-il se satisfaire de repas végétariens ?

À lire les descriptions que tu fais des mets de Françoise, je me sens piqué par la jalousie. Car il me semble, si je me compare, que ma gastronomie manque de finesse !

Peut-être qu'il faudrait que je m'achète un livre de cuisine française...